L’Autriche va créer le prix Simon Wiesenthal pour lutter contre l’antisémitisme
Ce prix annuel de 17 000 $ est destiné à encourager les citoyens à combattre la haine des Juifs ; le Parti de la liberté d'Autriche (extrême droite) est le seul à s'opposer au prix
BERLIN, Allemagne (JTA) – Une commission parlementaire autrichienne a ouvert la voie à la création d’un prix annuel destiné à encourager la lutte contre l’antisémitisme.
Un amendement adopté la semaine dernière vise à créer un prix portant le nom de Simon Wiesenthal, survivant autrichien de la Shoah et chasseur de nazis. Le lauréat se verrait remettre environ 17 000 dollars par an. Deux prix supplémentaires d’environ 8 500 dollars chacun seraient décernés à ceux qui ont pris « un engagement particulier de la société civile contre l’antisémitisme et pour l’enseignement sur la Shoah », selon une déclaration parlementaire.
L’amendement devrait être formellement adopté cette semaine.
L’objectif est « d’encourager les autres à élever leur voix », a déclaré Wolfgang Sobotka, président du Conseil national, la chambre basse du Parlement autrichien.
Sobotka, membre du Parti populaire autrichien conservateur, a déclaré avoir eu l’idée de ce prix lors d’un voyage en Israël il y a deux ans.
« Simon Wiesenthal était un grand Autrichien qui n’a pas obtenu la reconnaissance qu’il méritait de son vivant », aurait déclaré M. Sobotka.
Oskar Deutsch, chef de la communauté juive autrichienne basée à Vienne, a déclaré que le prix était un hommage à Wiesenthal, qui est décédé en 2005 à l’âge de 95 ans. M. Deutsch a déclaré que le prix soutiendrait des projets qui « renforcent l’Autriche et l’ensemble de l’Europe, dans le respect des principes humanistes ».
La fille de Wiesenthal, Paulinka Kreisberg-Wiesenthal, a déclaré dans un communiqué que le prix envoie un signal important « à un moment où le racisme, l’antisémitisme et la négation de la Shoah sont en hausse ».
Les statistiques publiées en mai montrent une augmentation progressive du nombre d’incidents et de crimes antisémites en Autriche au cours des dernières années.
Le Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ), un parti d’extrême droite autrichien, a été le seul à ne pas soutenir le prix, s’opposé à son nom, suggérant à la place celui de l’ancien chancelier autrichien Bruno Kreisky, un politicien de gauche d’origine juive avec lequel Wiesenthal avait été en conflit.