Le cabinet de sécurité approuve la fermeture d’Al Mayadeen, chaîne liée au Hezbollah
Les chefs de la sécurité, dont Gallant, ont soutenu cette mesure, alléguant que la chaine porte atteinte à la sécurité nationale ; l'ordre de fermer Al Jazeera est en suspens
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.
Le cabinet de sécurité a voté dimanche soir pour fermer la chaîne d’information par satellite libanaise pro-Hezbollah Al Mayadeen en Israël, conformément à la réglementation d’urgence adoptée le mois dernier pour permettre au gouvernement de fermer les organes de presse étrangers qui, selon lui, nuisent à la sécurité nationale.
La demande de fermeture a été formulée par le ministre des Communications, Shlomo Karhi, qui a déclaré que les émissions d’Al Mayadeen « servent les intérêts des ennemis d’Israël » et nuisent à la sécurité nationale.
La principale cible de Karhi était la chaîne d’information Al Jazeera, basée au Qatar, qu’il a également accusée de porter atteinte à la sécurité nationale, mais l’implication du Qatar dans les négociations visant à libérer les otages détenus par le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza a compliqué les efforts déployés pour fermer la chaîne en Israël.
La demande de Karhi de mettre fin aux activités d’Al Mayadeen a été approuvée par le ministre de la Défense Yoav Gallant et présentée au cabinet de sécurité dans la nuit de dimanche à lundi, comme l’exige la nouvelle réglementation.
Gallant a déclaré que les chefs de toutes les autres agences de sécurité et lui-même avaient recommandé la fermeture de la chaîne.
Un ordre de blocage des opérations en ligne d’Al Mayadeen en Israël a été émis, et un ordre de saisie et de confiscation de son équipement de diffusion sera émis plus tard lundi.
« Israël est en guerre. Sur terre, dans les airs, en mer, dans le cyberespace, sur les ondes et dans la conscience [du public] », a déclaré Karhi en annonçant l’ordre de fermeture d’Al Mayadeen.
« Les émissions de ce type, qui s’identifient à l’ennemi tout en portant atteinte à la sécurité de l’État, seront bloquées. Les émissions et les reportages d’Al Mayadeen sont au service de groupes terroristes méprisables, et le temps est venu de prendre ce fait en compte. »
Le porte-parole de Karhi n’a pas fourni d’exemples d’émissions d’Al Mayadeen ayant porté atteinte à la sécurité nationale, lorsque cela lui a été demandé.
Gallant a déclaré qu’Israël « ne permettrait pas la diffusion de la propagande dangereuse des émissions d’Al Mayadeen ».
« Les mesures qui sont prises contre le ‘réseau médiatique’ Al Mayadeen, qui est devenu, dans la pratique, le porte-parole du groupe terroriste [chiite libanais du] Hezbollah et de son chef [Hassan Nasrallah], sont la bonne chose à faire face aux partisans du terrorisme qui se font passer pour des journalistes et dont le but n’est qu’une chose : nuire à la sécurité de l’État d’Israël et de ses citoyens », a déclaré le ministre de la Défense.
L’ordre de fermeture d’Al Mayadeen est le premier à être pris conformément à la réglementation d’urgence approuvée le mois dernier, qui permet au ministre des Communications de fermer des médias étrangers jugés nuisibles à la sécurité nationale.
La nouvelle réglementation permet au ministre des Communications de fermer des médias étrangers pendant l’état d’urgence actuel, sur la base d’avis juridiques émis par l’establishment de la Sécurité selon lesquels le média en question nuit à la sécurité nationale.
Le ministre des Communications peut alors ordonner aux fournisseurs de télévision de cesser de diffuser le média, de fermer ses bureaux en Israël, de saisir son matériel et de fermer son site web ou d’en restreindre l’accès, en fonction de l’emplacement de son serveur.
La décision doit être approuvée par le ministre de la Défense et le cabinet de sécurité, et est soumise à l’examen d’un tribunal de district, qui doit rendre une décision confirmant ou rejetant l’ordonnance dans les trois jours.
L’ordonnance est valable pour 30 jours, mais peut être prolongée pour des périodes supplémentaires de 30 jours. Les réglementations d’urgence elles-mêmes sont en place pour trois mois, ou jusqu’à ce que le gouvernement mette officiellement fin à l’état d’urgence.