Le Caire évoque un « nouveau départ » dans ses relations avec Khartoum
L'Egypte était un allié indéfectible des généraux soudanais ayant pris le pouvoir à la suite de l'éviction par l'armée du président Omar el-Béchir en avril
Le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri est arrivé à Khartoum lundi pour une visite présentée par Le Caire comme un « nouveau départ » dans les relations bilatérales alors que le Soudan s’engage dans une transition vers un régime civil.
L’Egypte était un allié indéfectible des généraux soudanais ayant pris le pouvoir à la suite de l’éviction par l’armée du président Omar el-Béchir en avril, après des mois de manifestations contre son régime.
Les liens entre les deux pays voisins ont souvent été tendus au fil des ans en raison de différends commerciaux et frontaliers.
M. Choukri doit rencontrer lors de sa visite d’une journée son homologue soudanaise Asma Mohamed Abdallah, première femme à la tête de la diplomatie soudanaise, et d’autres responsables dont le général Abdel Fattah al-Burhane, chef du Conseil souverain qui pilote la transition, et Abdallah Hamdok, à la tête depuis dimanche du premier gouvernement depuis la chute du régime Béchir.
« Sa visite est très importante parce qu’elle inaugure un nouveau départ dans les relations entre l’Egypte et le Soudan », a dit le ministère égyptien des Affaires étrangères dans un communiqué. « Elle illustre également le soutien de l’Egypte au Soudan et à son peuple », selon le communiqué.
Les relations entre Le Caire et Khartoum s’étaient détériorées début 2017, lorsqu’Omar el-Béchir avait accusé l’Egypte de soutenir les rebelles dans les zones de conflit, dont le Darfour (ouest du Soudan).
Khartoum a interdit en mai 2017 l’importation d’animaux et d’autres produits agricoles de son voisin du Nord. Mais, pendant des années, la principale pomme de discorde a été le triangle de Halaïb, un territoire de 20 000 km2 situé sur les rives de la mer Rouge, administré par l’Egypte mais sur lequel le Soudan affirme avoir un « droit de souveraineté ».
Depuis le déclenchement des manifestations contre le régime de Béchir en décembre, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et d’autres responsables de son pays avaient régulièrement appelé à la stabilité au Soudan.