Le Canada allège les sanctions contre la Syrie et nomme une ambassadrice
L'envoyé spécial du Canada pour la Syrie, Omar Alghabra, assure "vouloir aider le pays à ne pas sombrer dans le chaos et l'instabilité"

Le Canada a annoncé mercredi son intention d’alléger ses sanctions financières à l’encontre de la Syrie et de nommer une ambassadrice, alors que le gouvernement intérimaire de Damas cherche un soutien international.
« Le Canada réaffirme son engagement à soutenir une transition politique pacifique et inclusive qui est dirigée par la Syrie », a déclaré l’envoyé spécial du Canada pour la Syrie, Omar Alghabra, assurant « vouloir aider le pays à ne pas sombrer dans le chaos et l’instabilité ».
Les sanctions contre le pays seront assouplies « pour permettre l’envoi de fonds par l’intermédiaire de certaines banques du pays, telles que la banque centrale de Syrie », précise un communiqué du ministère canadien des Affaires étrangères.
L’ambassadrice du Canada au Liban, Stefanie McCollum, assumera désormais aussi une fonction d’ambassadrice non-résidente en Syrie.
Le Canada, comme de nombreux autres pays, avait imposé de lourdes sanctions au gouvernement de l’ex-dictateur Bachar al-Assad et à des pans entiers de l’économie syrienne durant la guerre civile déclenchée en 2011.
Les nouvelles autorités syriennes appellent depuis la chute d’Assad en décembre dernier à une levée totale de ces sanctions pour relancer l’économie et reconstruire le pays, ravagé après 14 années de guerre civile.
« Ces sanctions ont été utilisées comme un outil contre le régime d’Assad et leur assouplissement permettra de délivrer de l’aide, soutenir les efforts de redéveloppement local et contribuer à une reconstruction rapide de la Syrie », indique le communiqué.
L’Union européenne avait aussi annoncé fin février la suspension de sanctions visant des secteurs économiques clés en Syrie pour aider la reconstruction et accompagner la transition. Mais la situation reste très fragile.
Le président par intérim Ahmad al-Chareh, qui dirigeait le groupe terroriste islamiste sunnite Hayat Tahrir al-Sham (HTS) avant de prendre le pouvoir en décembre, s’est engagé à protéger les minorités religieuses et ethniques de la Syrie, mais près de 1 400 civils alaouites ont été massacrés depuis le 6 mars, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
« Nous condamnons fermement ces atrocités et demandons aux autorités intérimaires de prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à la violence », a déclaré la ministre canadienne des Affaires étrangères dans le même communiqué.
« Les civils doivent être protégés, la dignité et les droits humains de tous les groupes religieux et ethniques doivent être respectés et les auteurs de ces actes doivent être tenus responsables ».