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Le candidat de Trump à la Défense : « Israël peut éliminer tous les membres du Hamas »

Interrogé au Sénat, Pete Hegseth a répondu aux accusations de mauvaise conduite ; il a défendu ses positions sur les femmes à l'armée et il a imputé le pogrom du 7 octobre au retrait de Biden d'Afghanistan

Pete Hegseth, le candidat du président élu Donald Trump au poste de secrétaire à la Défense, lors de son audition de confirmation devant la commission des forces armées du Sénat au Capitole, à Washington, le 14 janvier 2025. (Crédit : Allison Robbert/AFP)
Pete Hegseth, le candidat du président élu Donald Trump au poste de secrétaire à la Défense, lors de son audition de confirmation devant la commission des forces armées du Sénat au Capitole, à Washington, le 14 janvier 2025. (Crédit : Allison Robbert/AFP)

Le candidat controversé du président élu Donald Trump au poste de Secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a été interrogé mardi par les législateurs sur des controverses passées – dont des accusations d’inconduite sexuelle – tout en exprimant son soutien à l’élimination par Israël de tous les membres restants du groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza.

Devant la commission des forces armées du Sénat américain, Hegseth a déclaré soutenir « les efforts d’Israël visant à détruire et à tuer tous les membres du Hamas jusqu’au dernier ».

Des propos qui ont suscité des réactions vives, d’autant plus qu’ils vont au-delà des objectifs actuels d’Israël qui ne vont pas jusqu’à l’élimination de tous les membres du Hamas. Des responsables israéliens ont confié au Times of Israel que le Premier ministre Benjamin Netanyahu en avait lui-même convenu. Un tel objectif plongerait Israël dans un conflit interminable à Gaza, étant donné que le groupe terroriste recrute constamment de nouveaux combattants.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a d’ailleurs souligné mardi que le Hamas avait déjà recruté autant de combattants qu’il en avait perdu durant la guerre en cours.

« Je suis chrétien et je soutiens fermement l’État d’Israël et la défense de son existence », a déclaré Hegseth à la commission du Congrès lorsqu’on lui a demandé s’il se considérait comme un « sioniste chrétien ».

Il a affirmé que le pogrom perpétré par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023 était le résultat direct du retrait des forces américaines d’Afghanistan ordonné par le président Joe Biden en 2021. Il a également imputé à ce retrait la responsabilité de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Aucune preuve ne lie cependant ces deux événements mondiaux à l’Afghanistan ou aux Talibans, qui dirigent désormais le pays. Hegseth a néanmoins décrit le retrait, largement critiqué, comme un « échec public du leadership américain ».

« Qu’est-ce qui a été déclenché par ce qui s’est passé en Afghanistan ? Les attaques du 7 octobre, une invasion de l’Ukraine », a-t-il déclaré en réponse aux questions du sénateur républicain Jim Banks, de l’Indiana, qui l’interrogeait sur l’Afghanistan, sans mentionner Israël ou l’Ukraine. « Cette faiblesse est apparue au grand jour », a poursuivi Hegseth.

L’audience a également dérivé à plusieurs reprises vers les tatouages de Hegseth, qui porte notamment une croix de Jérusalem, symbole historique lié aux croisades. Hegseth a affirmé qu’il s’était porté « volontaire pour participer à la sécurité de la cérémonie d’investiture de Joe Biden, mais qu’on lui avait refusé l’opportunité de le faire parce que j’avais été identifié comme un extrémiste par ma propre unité à cause d’un tatouage chrétien ». Il a par la suite précisé qu’il faisait référence à son tatouage sur la poitrine représentant la croix de Jérusalem.

La croix est l’un des multiples tatouages de Hegseth inspirés des Croisades, incluant également une version hébraïque du nom de Jésus. Des experts en extrémisme religieux ont indiqué que, selon eux, les tatouages reflétaient une affiliation du candidat au nationalisme chrétien, un mouvement qui cherche à appliquer la loi chrétienne aux États-Unis.

Hegseth a néanmoins rejeté le caractère extrémiste du tatouage en question.

« Il s’agit de la croix de Jérusalem. C’est un symbole chrétien historique », a-t-il déclaré en réponse au sénateur républicain Kevin Cramer, du Dakota du Nord. Il a ajouté que ce même symbole figurait sur le programme des funérailles de l’ancien président Jimmy Carter, tenues à la cathédrale nationale de Washington.

Cette réponse a semblé convaincre Cramer, qui a profité du reste de son intervention pour critiquer ceux qui remettent en question le tatouage de Hegseth.

« M. Hegseth, vous n’êtes pas un extrémiste », a affirmé le sénateur. « Ceux qui veulent vous empêcher d’exprimer votre foi sont les véritables extrémistes. Ce sont eux les racistes. Ce sont eux les bigots. Et c’est vous qui défendez leur droit d’être ainsi. »

Une partie d’un tatouage où l’on peut lire « Yeshua », le nom de Jésus en hébreu, et un autre où l’on peut lire « Deus Vult » sont visibles sur le bras de Pete Hegseth dans une vidéo qu’il a publiée sur Instagram en mai 2020. (Crédit : capture d’écran de la vidéo Instagram : utilisée conformément à l’article 27a de la loi sur le droit d’auteur)

À l’instar de nombreux membres d’administrations précédentes, Hegseth a déclaré que sa priorité absolue serait de réorienter les priorités militaires américaines du Moyen-Orient vers la Chine.

Ancien animateur de Fox News, Hegseth a été vivement critiqué par les membres démocrates de la commission pour son opposition aux efforts visant à promouvoir la diversité au sein de l’armée et pour ses positions hostiles aux femmes servant au combat. Cependant, il a été largement soutenu par les sénateurs républicains.

La sénatrice démocrate Kirsten Gillibrand a fustigé les déclarations passées de Hegseth, les qualifiant de « profondément blessantes pour les hommes et les femmes qui servent actuellement sous le drapeau américain, préjudiciables au moral, à la cohésion et à la discipline ».

Hegseth, ancien officier de la Garde nationale de l’armée, est resté ferme dans son opposition aux politiques de diversité, d’équité et d’inclusion, affirmant qu’elles « divisent les troupes au sein des formations, contraignent les commandants à marcher sur des œufs, et ne mettent pas la méritocratie au premier plan ».

Hegseth a toutefois cherché à atténuer ses propos passés sur les femmes servant au combat – une présence des femmes sur les théâtres de guerre à laquelle il s’était encore opposé en novembre 2024.

« Je respecte toutes les femmes qui ont porté l’uniforme dans le passé et aujourd’hui. Mes critiques, récentes et passées, basées sur mon expérience personnelle, concernaient des situations où j’ai constaté un abaissement des normes », a-t-il déclaré devant les législateurs.

« Les femmes auront accès à des rôles de combat au sol (…) à condition que les normes restent au même niveau », a ajouté Hegseth, qui a 44 ans.

Les républicains du Sénat américain aimeraient une confirmation rapide des candidats de Donald Trump aux postes liés à la sécurité nationale ; les Démocrates pourraient accepter d’accélérer le processus pour certains d’entre eux. Ils sont toutefois déterminés à bloquer la nomination des candidats qu’ils jugent inaptes.

Pete Hegseth, le candidat du président élu Donald Trump au poste de secrétaire à la défense, témoigne lors de son audition de confirmation devant la commission des forces armées du Sénat au Capitole, à Washington, DC, le 14 janvier 2025. (Crédit : SAUL LOEB / AFP)

Des critiques ont également été formulées à l’encontre de Hegseth concernant sa conduite personnelle passée, ainsi que sa capacité à diriger le Pentagone, une gigantesque bureaucratie employant plus de trois millions de personnes.

Le sénateur Jack Reed, principal démocrate de la commission, n’a pas mâché ses mots. « M. Hegseth, je ne crois pas que vous soyez qualifié pour répondre aux exigences écrasantes de ce poste. »

« Nous devons prendre en compte les informations publiques préoccupantes dont vous faites l’objet. Diverses sources – et notamment vos propres écrits – vous accusent de mépriser le droit de la guerre ; elles mettent en avant votre mauvaise gestion financière, vos propos racistes et sexistes envers les hommes et les femmes en uniforme, vos abus d’alcool, votre passif présumé d’agressions sexuelles, de harcèlement sexuel et d’autres problèmes préoccupants. »

Interrogé par le sénateur républicain Roger Wicker, président de la commission, sur les accusations portées contre lui, Hegseth a affirmé qu’il faisait l’objet d’une « campagne de diffamation coordonnée ».

« Je ne suis pas une personne parfaite, mais la rédemption est réelle », a-t-il déclaré, ajoutant plus tard qu’il avait été « faussement accusé » d’agression sexuelle.

Hegseth ne peut se permettre que trois défections parmi les républicains pour être confirmé, si tous les démocrates et indépendants votent contre lui.

Malgré les titres accablants à son encontre qui se multiplient, il conserve le soutien de Donald Trump, et les républicains du Sénat semblent disposés à l’écouter.

L’ancienne membre du Congrès démocrate devenue partisane de Trump, Tulsi Gabbard, dont le nom a été proposé pour diriger les services de renseignement, est une autre candidate dont le manque de qualifications et d’expérience suscite des inquiétudes, tout comme ses positions sur les adversaires des États-Unis.

Gabbard avait rencontré le président syrien de l’époque, Bashar el-Assad, et déclaré qu’il n’était « pas l’ennemi. » Elle avait également exprimé une certaine sympathie pour l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

L’ancien président américain Donald Trump visite le Great Commoner cafe avec Robert F. Kennedy, Jr. (centre droite) à Dearborn, Michigan, le 1er novembre 2024. (Crédit : Chip Somodevilla/Getty Images/AFP)

Des pressions devraient être exercées sur certains candidats de la part des deux camps politiques – en particulier en ce qui concerne Robert F. Kennedy Jr., candidat de Trump au poste de secrétaire à la Santé et aux Services sociaux, largement critiqué pour son adhésion à la théorie du complot anti-vaccin.

Le sénateur américain Marco Rubio de Floride, qui a été choisi par Trump pour le poste de secrétaire d’État, semble être un choix consensuel. Il bénéficie d’un soutien bipartisan et il devrait être confirmé sans difficulté avant l’entrée en fonction de Trump, prévue le 20 janvier.

Rubio comparaîtra devant la commission mercredi, aux côtés de Kristi Noem, candidate au poste de secrétaire à la Sécurité intérieure, Pam Bondi, pressentie pour le rôle de procureure-générale, et John Ratcliffe, proposé pour diriger la CIA. Ratcliffe, déjà confirmé par le Sénat par le passé en tant que directeur du renseignement national, est considéré comme un candidat solide.

Certaines des auditions les plus attendues et potentiellement explosives n’ont pas encore été programmées, notamment celles de Robert F. Kennedy Jr. et de Kash Patel, un théoricien du complot controversé nommé par Trump pour diriger le FBI.

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