Le chef de Ben Gurion navré pour le chaos ; une élue demande l’aide du gouvernement
Selon le directeur de l'aéroport, annuler des vols réduirait les files mais augmenterait les prix ; il propose d’embaucher du personnel haredi et des primes d'études aux employés
Le directeur de l’aéroport international Ben Gurion a présenté ses excuses pour le chaos qui régnait à l’aéroport, mais a déclaré qu’il ne voulait pas annuler les vols, car cela risquerait d’entraîner une hausse des prix.
« Ce n’est pas le niveau de service que nous sommes censés fournir aux passagers qui veulent voyager à l’étranger », a reconnu Shmuel Zakai, s’adressant aux informations de la Douzième chaîne mardi.
« J’ai approuvé un programme de vols chargé pour assurer la concurrence entre les vols à l’étranger et ainsi éviter une hausse des prix. Entre les longues files d’attente à l’aéroport Ben Gurion et l’annulation de vols, nous avons choisi la première option, et ce dans l’intérêt du consommateur israélien », a-t-il déclaré.
« Les avions ont du retard parce que nous les retardons. Je préfère qu’un vol soit en retard si cela peut garantir que tous les passagers qui ont fait la queue pendant des heures pourront embarquer », a déclaré M. Zakai.
Zakai a ajouté que des démarches ont été entreprises pour recruter de nouveaux employés et aussi pour recycler les travailleurs existants afin qu’ils puissent aider aux contrôles de sécurité, et a déclaré qu’un effort était en cours pour embaucher du personnel haredi.
« Nous avons sélectionné 400 employés de l’Autorité aéroportuaire qui ne travaillent pas dans le secteur de la sécurité et nous les avons recyclés en inspecteurs de sécurité », a-t-il déclaré.
« J’ai également donné la permission de recruter davantage de jeunes pour travailler dans les services au sol de l’aéroport, et nous sommes également en train de recruter des travailleurs issus de la communauté ultra-orthodoxe », a-t-il ajouté.
Zakai a également déclaré que le personnel de l’aéroport devait être inclus dans les programmes prévoyant une participation aux frais universitaires, afin d’attirer de nouveaux travailleurs tout en maintenant le personnel en poste.
« Nous demandons au ministère des Finances d’approuver notre participation aux programmes de primes d’études universitaires pour les étudiants qui travaillent pour nous. Voilà ce qui pourrait changer la donne à l’aéroport Ben Gurion », a-t-il déclaré.
Mardi, la commission spéciale chargée des enquêtes publiques s’est réunie à la Knesset pour discuter de la question de l’encombrement et des retards généralisés à l’aéroport, et a présenté un certain nombre de propositions pour y remédier.
La commission a déclaré que des mesures devaient être prises pour recruter de nouveaux employés en raison du manque de personnel et pour s’assurer que les employés actuels ne partent pas.
La commission a, en outre, proposé qu’un service d’enregistrement pré-vol soit mis en place afin d’essayer de soulager la congestion dans le hall des départs. Les passagers des vols El Al peuvent actuellement enregistrer leurs bagages et recevoir leur carte d’embarquement 24 heures avant leur vol, mais ce service n’est disponible qu’à l’aéroport même.
La présidente de la commission, la députée Kakhol lavan Yael Ron Ben-Moshe, a déclaré que cette question nécessiterait des investissements importants.
« Le gouvernement doit mettre la main à la poche et résoudre les causes profondes du problème », a-t-elle déclaré.
Des mois de forte congestion et un sentiment général de chaos à l’aéroport Ben Gurion se sont aggravés ces dernières semaines, avec de longues files d’attente à l’extérieur du terminal principal et des tentatives de désengorgement par l’utilisation d’un terminal secondaire mais ces mesures n’ont pas répondu au besoin le plus pressant – plus de personnel.
Pour tenter de désengorger le terminal principal (terminal 3), l’Autorité aéroportuaire israélienne a détourné certains vols internationaux vers le terminal 1, ce qui n’a fait que créer davantage de désordre à mesure que la congestion s’étendait.
Il est désormais conseillé aux voyageurs d’arriver quatre heures avant leur vol, au lieu des trois heures habituellement recommandées.
Les scènes de chaos et les longues files d’attente à l’aéroport sont devenues plus fréquentes depuis mars, date à laquelle Israël a assoupli la plupart des restrictions de voyage liées au COVID. La situation s’est aggravée pendant la fête juive de Pessah, au cours de laquelle environ 75 000 passagers ont transité par l’aéroport en une seule journée.
Ofer Lapler, porte-parole de l’Autorité aéroportuaire israélienne, a déclaré au début du mois qu’il y avait eu une augmentation de 340 % des passagers et des vols à l’aéroport Ben Gurion depuis le mois de mars.
Cette situation inhabituelle est le résultat de l’augmentation des vols internationaux combinée à une pénurie de travailleurs, car de nombreux employés de l’aéroport n’ont pas encore repris le travail depuis la pandémie.
M. Lapler a exhorté les voyageurs à n’emporter que des bagages à main, plutôt que des pièces de bagage plus volumineuses qui doivent être enregistrées.
Les clients d’El Al ont également dû faire face à une série d’annulations de vols en raison de la grève des pilotes, qui exigent que la compagnie rétablisse leurs salaires à leur niveau pré-COVID.
Lapler a fait remarquer qu’il y avait des problèmes de personnel dans les aéroports et les compagnies aériennes dans de nombreux pays, et a déclaré qu’Israël était en fait dans une « excellente position. »
NBC News a récemment révélé que 6 500 vols avaient été annulés aux États-Unis jeudi et vendredi de la semaine dernière, et que près de 12 000 vols avaient été retardés. Le secrétaire d’État américain aux transports, Pete Buttigieg, a appelé les leaders de l’industrie du voyage à trouver des solutions pour remédier à ces perturbations, craignant des annulations en masse pour le week-end du 4 juillet.
Tobias Segal et Michael Horovitz ont contribué à cet article.