Israël en guerre - Jour 651

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Opinion

Le chemin qui nous sépare du 7 octobre 2023 passe par l’Iran

Le régime iranien, qui coordonne assidûment l'anéantissement d'Israël, n'a pratiquement pas été touché au cours de l'année écoulée : Israël doit faire plus que transmettre un message aux ayatollahs

David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).

Les proches d'Omri Lavi, assassiné lors du massacre du Festival Nova, érigeant un sanctuaire en son honneur sur le site du festival, un an après le pogrom du Hamas, le 7 octobre 2024. (Crédit : Jeremy Sharon/Times of Israel)
Les proches d'Omri Lavi, assassiné lors du massacre du Festival Nova, érigeant un sanctuaire en son honneur sur le site du festival, un an après le pogrom du Hamas, le 7 octobre 2024. (Crédit : Jeremy Sharon/Times of Israel)

Le premier anniversaire de l’invasion et du massacre du 7 octobre par le Hamas a été une épreuve en soi, lundi, – la commémoration d’une journée de pertes et de tragédies sans précédent au milieu d’une guerre qui n’a cessé de s’étendre depuis.

Sur les chaînes de télévision, la récapitulation, heure par heure, des horreurs qui avaient été perpétrées il y a un an – avec les images inlassablement répétées de ce jour de terreur, la diffusion des enregistrements désespérés des Israéliens devant faire face à leur mort imminente – s’est accompagnée de vidéos, jusqu’à présent inédites, montrant le déchaînement monstrueux des terroristes du Hamas. Au programme également, de nouvelles interviews des familles en deuil, des entretiens avec des survivants, des proches des otages.

Une couverture médiatique qui s’est entremêlée à l’actualité dans ce qu’elle a de plus brûlant, aux informations qui parvenaient en temps réel : les attaques à la roquette en provenance de ce qui reste du Hamas à Gaza. Le tir de 190 roquettes par le Hezbollah, au nord du pays. L’annonce de la mort de deux soldats au Liban. L’annonce de la mort d’un otage, Idan Shtivi, dont il a été confirmé qu’il avait été assassiné en ce Shabbat noir, au cours du massacre perpétré il y a très exactement un an. Les préparatifs en vue de la cérémonie de la soirée organisée par les familles des défunts et des otages qui ont été perturbés par les sirènes qui signalaient l’arrivée d’un missile du Yémen, qui avait été lancé par les Houthis (et qui a finalement été intercepté avant d’atteindre Israël).

Des personnes se mettent à l’abri alors que les sirènes avertissent de l’arrivée d’un missile tiré depuis le Yémen, dans le parc Yarkon à Tel Aviv, le 7 octobre 2024. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Et tout cela au lendemain de l’assassinat d’une agente de la police des frontières par un terroriste israélien à Beer Sheva ; quatre jours après la mort de deux soldats dans une attaque au drone en provenance d’Irak et moins d’une semaine après que l’Iran a tiré 200 missiles balistiques en direction du sol israélien.

Au cours de la journée, il a souvent été presque impossible de savoir si ce que nous regardions et ce que nous entendions relevait de ce sombre anniversaire ou de la guerre qui se poursuit actuellement sur de multiples fronts.

Il était juste et il était nécessaire qu’Israël fasse le point, un an après que le Hamas a changé ce pays pour toujours. Il était nécessaire qu’Israël fasse le point pour pleurer les vies perdues et détruites ce jour-là, pour souligner l’impératif de garantir la remise en liberté des 101 otages qui sont encore vivants et le rapatriement de nos morts dont les dépouilles sont conservées en captivité à Gaza. Pour essayer de nous rassembler, pour tenter d’optimiser la résilience nationale en vue des batailles qui se profilent encore devant nous.

Et si deux cérémonies de commémoration distinctes ont eu lieu alors que le jour cédait le pas à l’obscurité de la nuit – de nombreuses familles parmi les plus directement touchées n’ayant rien voulu avoir à faire avec la cérémonie officielle qui était organisée par le gouvernement, ce gouvernement qui les a laissées tomber de façon si manifeste – ces deux événements étaient décalés l’un par rapport à l’autre plutôt que concurrents. Ils ont coexisté comme nous devons tous le faire, tout simplement.

Des voitures détruites lors du pogrom du Hamas, le 7 octobre 2023, lors de la cérémonie nationale de commémoration pour les familles en deuil au premier anniversaire du massacre, le 7 octobre 2024 (Crédit : Cérémonie commémorative pour les familles endeuillées)

Le 7 octobre aurait dû et il aurait pu être évité, avec un minimum de bon sens et de réalisme de la part des responsables politiques et militaires d’Israël.

Un an plus tard, Israël riposte, notamment contre le Hezbollah au Liban. Même si cette armée terroriste a perdu la majorité de ses dirigeants – à commencer par Hassan Nasrallah – ainsi qu’un grand nombre de ses hommes armés et une grande partie de ses armements, elle est loin d’être détruite et elle ne se laisse pas décourager. À l’heure où j’écris ces lignes, le Hezbollah vient tout juste de tirer un plus grand nombre de roquettes sur Haïfa qu’il ne l’avait fait depuis douze mois.

Des manifestants tenant des photos de Hassan Nasrallah, chef défunt du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, lors d’une veillée de protestation dans la ville de Sidon, dans le sud du Liban, le 28 septembre 2024. (Crédit : Mahmoud Zayyat/AFP)

Le Hamas n’est plus une armée – même s’il reste une menace et qu’il reste déterminé à tirer profit des otages, en route vers sa possible renaissance.

Et le régime iranien, qui coordonne l’anéantissement d’Israël avec assiduité, est pratiquement intact – et il n’a très certainement pas « reçu le message » qu’Israël croyait lui transmettre avec ses frappes chirurgicales qui avaient pris pour cible certaines parties de ses systèmes de défense antimissile après la première attaque qui avait été lancée contre l’État juif par Téhéran, au mois d’avril dernier.

Alors qu’Israël réfléchit à une réponse tactique pour riposter aux 200 missiles balistiques qui ont envoyé la quasi-totalité des citoyens israéliens dans les abris antiaériens, la semaine dernière, nous avons surtout besoin d’une planification stratégique – non pas pour transmettre des messages militaires aux dirigeants de la république islamique mais pour accélérer leur chute.

Le guide suprême iranien Ali Khamenei tenant un fusil alors qu’il prononce un sermon dénonçant Israël et justifiant le pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre en Israël, à Téhéran, le 4 octobre 2024. (Crédit : Capture d’écran X ; utilisée conformément à l’article 27a de la loi sur les droits d’auteur)

Les ayatollahs sont déterminés à détruire Israël. Mais ils ont depuis longtemps élargi la portée de leurs missiles – et leurs ambitions idéologiques et territoriales – bien au-delà de l’État juif. Ce n’est pas – et très probablement pas – à Israël seul que reviendra la responsabilité de faire tomber leur régime.

Nous avons un besoin urgent et profond des meilleurs cerveaux au cœur du gouvernement dans le but de marginaliser les voyous expansionnistes et antisionistes de l’extrême-droite de l’échiquier politique. Mais il s’agit là d’une chimère.

Nous avons besoin d’un travail de sensibilisation optimal à l’échelle du monde pour permettre aux esprits impartiaux de comprendre ce qui est actuellement en jeu pour Israël – mais pas seulement pour Israël – dans ce face à face avec les ambitions mondiales des ayatollahs. Nous avons besoin de ce travail d’information pour faire évoluer l’opinion publique et, par ricochet, pour consolider le soutien politique. Mais les représentants officiels d’Israël semblent vouloir plutôt s’obstiner à rester dans leur insondable échec de plusieurs décennies à cet égard.

Pourtant, nous devons absolument garantir la relation la plus étroite possible, la plus pérenne, avec la seule superpuissance du monde libre. Israël ne demande pas à ses alliés de risquer leur vie pour nous défendre. Mais nous avons assurément besoin du soutien diplomatique et militaire concret des États-Unis pour affronter nos ennemis communs dans cette région.

Illustration : Le chef du CENTCOM américain, le général Michael Kurilla, à droite, rencontre le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi, à gauche, et d’autres généraux au QG de l’armée israélienne à Tel-Aviv, le 8 septembre 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Cette alliance est cruciale si la volonté d’arrêter la république islamique est réelle. Inutilement mis à l’épreuve pendant cette année cauchemardesque, ce partenariat est essentiel à notre capacité à assurer le renouveau, la stabilité et la sécurité à long-terme d’Israël sur le long chemin qui nous sépare du 7 octobre 2023.

On aurait pu penser que tout cela était évident. Ce n’est pas le cas. Et si les responsables israéliens avaient fait ce qui était évident, nous ne serions pas attaqués sur plusieurs fronts dans le cadre de la plus longue guerre de l’histoire d’Israël depuis l’indépendance.

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