Le conflit entre Israël et le Hezbollah a coûté plus de 700 M de $ au secteur agricole libanais
Le redressement du secteur requiert environ 263 millions de dollars, "dont 95 millions identifiés comme prioritaires pour la période 2025-2026"

L’ONU et les autorités libanaises ont évalué à plus de 700 millions de dollars (plus de 600 millions d’euros) les dommages et pertes occasionnées au secteur agricole libanais par la dernière guerre entre le Hezbollah et Israël, dans un rapport publié vendredi.
Un accord de cessez-le-feu, conclu le 27 novembre, a mis fin à plus d’un an d’hostilités, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement terroriste libanais pro-iranien, qui ont fait plus d’un million de déplacés et dévasté des pans entiers du pays.
Le sud du Liban et la Békaa, deux bastions du Hezbollah également réputés pour leur activité agricole, ont été particulièrement touchés par les bombardements israéliens, qui ont endommagé les récoltes et poussé de nombreux agriculteurs à quitter leurs terres.
Dans son évaluation des « répercussions du conflit ayant touché le Liban entre octobre 2023 et novembre 2024 », l’Organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dit avoir « mis en lumière l’ampleur des dommages subis par le secteur agricole libanais, estimés à environ 118 millions de dollars, auxquels s’ajoutent des pertes évaluées à 586 millions de dollars ».
Elle indique avoir mené cette étude « en étroite collaboration » avec le ministère de l’Agriculture et le Conseil national de la recherche scientifique du Liban.
« Les régions les plus touchées sont le sud du Liban et la plaine de la Békaa. L’ensemble des filières agricoles est concerné : grandes cultures, élevage, forêts, pêche et aquaculture », relève la FAO.
Selon le rapport, les oliviers sont les cultures les plus touchées, avec 814 hectares de vergers brûlés, entraînant 237 millions de dollars de pertes. Près de 5 000 hectares de forêts de pins ont également été endommagés.
Selon l’organisation, le secteur agro-alimentaire représente « une opportunité majeure pour soutenir la reprise socio-économique du Liban » plongé dans une crise économique depuis 2019.
Le redressement du secteur requiert environ 263 millions de dollars, « dont 95 millions identifiés comme prioritaires pour la période 2025-2026 ».
« Un soutien immédiat est nécessaire pour relancer les activités agricoles, d’élevage, de pêche et d’aquaculture », prône le rapport, qui souligne l’importance de restaurer les cultures, le cheptel et les infrastructures agricoles.
Le mois dernier, un rapport de la Banque mondiale a estimé les besoins du Liban en matière de reconstruction et de redressement à 11 milliards de dollars, dont un milliard destiné aux infrastructures.