Le député entrant Yair Golan compare – encore – la droite aux nazis
L'ancien général est revenu sur son discours de 2016 dans lequel il avait comparé Israël à l'Europe d'avant-guerre ; ses rivaux politiques fustigent son "obsession"

L’ancien général de l’armée israélienne Yair Golan et actuel député du Camp démocratique a déclenché la colère des politiciens de droite jeudi après qu’il a comparé les politiciens d’extrême-droite aux nazis.
Le communiqué a rappelé un discours prononcé en mai 2016 par Golan, alors qu’il était adjoint au chef d’Etat-major. Il avait alors déclaré que certaines procédures en Israël ressemblaient à celles de l’Europe d’avant-guerre.
Dans une interview accordée jeudi à la station Radio Darom, quelques heures avant son investiture à la Knesset, le député entrant a répondu une question sur ce discours.
« J’ai rappelé aux gens que les nazis ont accédé au pouvoir de façon démocratique, donc nous devons être vigilants, très vigilants, afin que les personnalités extrémistes aux positions messianiques n’exploitent pas la démocratie israélienne pour remplacer le système du gouvernement », a déclaré Golan, numéro 5 du Camp démocratique.
Ayelet Shaked, du parti Yamina, a réagi aux propos de Golan sur Twitter : « Cher Yair, peut-être que ça suffit ? »
« Peut-être qu’il est tant d’arrêter avec cette comparaison obssessive avec les nazis ? À ce stade, ce n’est plus embêtant, c’est juste pitoyable. »
Bezalel Smotrich, député de Yamina, a également qualifié « d’obsessive » la comparaison de Golan.
« En tant que petit-fils de survivants de la Shoah, je méprise la banalisation de la Shoah, qui est devenue classique chez [Golan] dans sa campagne de délégitimation contre le sionisme religieux. »

Dans un discours à l’occasion de Yom HaZikaron en 2016, Golan avait déclaré qu’il avait remarqué que des procédures en Israël étaient similaires à celles de l’Europe avant la Shoah.
Dans son discours inhabituellement engagé pour un commandant militaire, Golan avait mis en garde contre des tendances cruelles et une indifférence à l’égard de ceux qui étaient en marge de la société israélienne. Il avait appelé à un « examen de conscience ».
Il avait ajouté s’inquiéter « de voir les processus nauséabonds qui se sont déroulés en Europe en général, et plus particulièrement en Allemagne, il y a 70, 80, 90 ans et de voir des signes de cela parmi nous en 2016 ».
Ses propos avaient provoqué une levée de boucliers au sein de la droite.