Le double médaillé Dolgopyat veut amener les jeunes athlètes à « croire en eux »
De retour en Israël, le gymnaste déclare qu'à court-terme, il prévoit de se faire opérer de la jambe et d'épouser sa fiancée de longue date ; les cavaliers israéliens et une partie de l'équipe de voile terminent leur aventure olympique
Le double médaillé olympique Artem Dolgopyat est revenu en Israël dans la soirée de lundi, après un parcours auréolé de gloire aux J.O de Paris. Il a déclaré espérer être une source d’inspiration pour la prochaine génération d’athlètes et de gymnastes israéliens.
Samedi, Dolgopyat est devenu le tout premier Israélien de l’Histoire à gagner des médailles à des Jeux olympiques successifs – il avait remporté l’or à Tokyo et il s’est adjugé l’argent à Paris en gymnastique artistique au sol. Il est dorénavant l’Israélien à avoir été le plus décoré lors d’Olympiades, prenant la tête du classement que dominait jusque-là le véliplanchiste Gal Fridman qui avait gagné une médaille de bronze en 1996 et une médaille d’or en 2004.
« Cela me fait chaud au cœur de voir les jeunes, ici, qui m’aperçoivent et qui veulent prendre une photo à mes côtés », a dit Dolgopyat pendant une conférence de presse qui a eu lieu à l’aéroport Ben Gurion, après son retour des Jeux. « J’ai fait la démonstration que c’était possible, qu’ils doivent travailler dur et qu’ils doivent croire en eux ».
L’athlète a raconté qu’il avait eu une semaine difficile à Paris, après une performance peu concluante lors des qualifications – une performance qui avait initialement mis en doute son accession en finale.
« J’étais presque sûr à 70% que je ne parviendrais pas en finale », a-t-il expliqué, « mais mon entourage a cru en moi et m’a dit que j’allais y arriver ».
Il a admis qu’il avait subi une pression très forte s’agissant de ramener une médaille et qu’il avait ressenti tout particulièrement le poids des attentes des Israéliens, dans la mesure où il était considéré, dès le début, comme l’un des plus gros espoirs de la délégation.
« J’ai été stressé, je savais que tout le monde comptait sur moi », a-t-il expliqué, notant que ce sentiment avait été encore plus intense avant qu’Israël ne remporte d’autres médailles à Paris. « Et je remercie donc Peter [Paltchik], Inbar Lanir et Raz Hershko qui m’ont donné l’espace nécessaire pour respirer un peu. Et j’espère vraiment que je rapporterai encore un nombre beaucoup plus élevé de médailles ».
Avec ces Jeux olympiques de Paris, Israël fait déjà sa meilleure moisson de l’Histoire avec six médailles qui ont été récoltées jusqu’à présent — une médaille de bronze pour Paltchik, et l’argent pour Lanir et Hershko respectivement, au judo. Les véliplanchistes se sont aussi distingués avec Tom Reuveny qui a ramené une médaille d’or et Sharon Kantor qui a gagné une médaille d’argent. Le pays fait ainsi exploser le record qu’il avait enregistré à Tokyo, où il s’était emparé de quatre médailles.
Dolgopyat a rejeté les rumeurs qui ont pu laisser entendre qu’il aurait dû gagner la médaille d’or à Paris ou que la notation avait été influencée par le sentiment anti-israélien : « J’ai eu la note que je méritais », a-t-il affirmé. « Je n’ai absolument aucun doute sur le fait que ma nationalité israélienne et quoi que ce soit d’autre ne sont pas entrés en compte. »
Le double médaillé a indiqué que la première chose qui figurait dorénavant à la tête de son agenda, maintenant que les Jeux olympiques sont terminés pour lui, sera de soigner sa jambe blessée, avec notamment une intervention chirurgicale sur son tendon d’Achille et qu’après cela, il fixera une date pour son mariage avec sa « presque épouse », Masha Sakovichas.
« En même temps, je ne veux pas trop anticiper – je veux d’abord m’occuper de ma santé et après, on verra comment je me sens et si je peux… Je pense que oui mais c’est la vie et ma santé vient avant tout », a-t-il noté.
Après sa médaille d’or de 2021, la mère de Dolgopyat avait révélé que le couple ne pouvait pas se marier en Israël dans la mesure où le gymnaste – qui s’était installé en Israël, venu d’Ukraine avec ses parents, à l’âge de douze ans – n’est pas considéré comme Juif par le Grand rabbinat. Le mariage civil n’existe pas en Israël.
« Elle est ce qu’il y a de plus important dans ma vie et elle me fait toujours aller de l’avant », a-t-il commenté. « Elle a sa bague depuis trois ans mais nous ne sommes pas encore parvenus à aller jusqu’au bout ».
Alors que les Jeux olympiques se termineront dans six jours, Israël a encore certaines opportunités de ramener d’autres médailles. Les espoirs se concentrent tout particulièrement sur l’équipe de gymnastique rythmique et sur la performance individuelle, dans cette discipline, de Daria Atamanov.
Lundi, le sprinteur Blessing Afrirah a pris part aux éliminatoires de l’épreuve masculine du 200 mètres. Il n’est pas parvenu à gagner une place en finale mais il aura une nouvelle chance lors du repêchage, mardi.
Lundi également, les cavaliers israéliens ont tous échoué à se qualifier en finale de saut d’obstacles, mettant un point final à leur aventure olympique.
Daniel Bluman, l’Israélien d’origine colombienne considéré comme le cavalier le plus prometteur de sa délégation, a terminé son parcours de manière anticipée après un refus de son cheval, Ladriano. Robin Muhr, le franco-israélien, a fait huit points (deux fautes) et l’Israélo-américaine Isabella Russekoff a écopé de 20 points de pénalité. Aucun n’a intégré le Top 30 qui s’alignera pour la finale.
Russekoff, remplaçant de l’équipe israélienne, s’est présenté sur le parcours à la place d’Ashlee Bond qui avait finalement décidé de ne pas participer à la compétition individuelle pour permettre à son cheval de mieux récupérer après une performance difficile lors de la finale par équipe. L’équipe israélienne avait finalement terminé 9e au classement par équipe, la semaine dernière, après s’être qualifiée pour la finale.
Pendant ce temps, à Marseille, après neuf courses dans l’épreuve de voile, Shay Kakon s’est installée à la 24e place du classement général à la fin de son aventure olympique. Dans l’épreuve masculine, Omer Vered Vilenchik a terminé ses huit courses à la 30e place, échouant lui aussi à atteindre la finale.
Des vents faibles ont entraîné l’annulation des courses dans l’épreuve mixte de voile, avec la finale qui est prévue mercredi et alors que le duo israélien formé de Nitai Hasson et de Noa Lasry cherche encore à se qualifier dans cette course à la médaille.
Après leurs épreuves, Gal Zuckerman a pris la 10e place du classement féminin au Kite Foil tandis que Dor Zarka a chuté à la 13e place. Dix courses préliminaires sont encore prévues dans leur catégorie.
Mercredi, en taekwendo, Avishag Semberg — qui avait remporté la médaille de bronze à Tokyo – commencera son parcours olympique par un combat contre l’athlète saoudienne Dunya Abutaleb, sa première épreuve dans la catégorie féminine des moins de 49 kilos.