Le Drian visite le mont Scopus surplombant la barrière de sécurité israélienne
Le chef de la diplomatie française doit rencontrer Netanyahu, Abbas et le personnel du consulat après la contrebande d'armes opérée par un employé

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, en visite en Israël, s’est rendu lundi sur une colline surplombant la barrière de sécurité entre Jérusalem et la Cisjordanie.
Accompagné de Daniel Seidemann, directeur de l’ONG israélienne Terrestrial Jerusalem, qui milite pour la paix avec les Palestiniens, il s’est fait expliquer depuis les hauteurs de Jérusalem comment la barrière coupait en deux Jérusalem-Est.
Des dizaines de milliers de résidents palestiniens relèvent administrativement de Jérusalem, y paient des impôts, mais se sont retrouvés coupés de la ville par la construction du mur débutée en 2002, et ne bénéficient pas des services municipaux, a-t-on expliqué au ministre.
Israël a commencé à construire, en pleine Intifada (le violent soulèvement palestinien) la barrière de sécurité qui le protège des attaques venues de Cisjordanie et devant atteindre à terme 712 km de long.
Pour les Palestiniens, cette barrière constituée de barbelés, fossés, clôtures électroniques et murs de béton atteignant jusqu’à neuf mètres de haut représente le « mur de l’apartheid ».
Achevé aux deux tiers, son tracé se trouve à 85 % en Cisjordanie, isolant 9,4 % du territoire palestinien, selon l’ONU.
M. Le Drian a aussi pu observer depuis un autre point de vue un village palestinien et à l’arrière-plan Maale Adumim, troisième plus grande implantation israélienne de Cisjordanie avec plus de 40 000 habitants.

M. Le Drian avait commencé sa visite au mémorial de Yad Vashem, dédié aux six millions de juifs victimes de la Shoah, où il a ravivé la flamme éternelle dans la crypte du souvenir.
« Je ne sors pas indemne de cette traversée des ténèbres », a-t-il écrit dans le livre d’or après avoir parcouru les salles racontant la persécution des juifs à travers l’Europe, de l’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir en 1933 à l’effondrement du nazisme en 1945.
À #YadVashem, @Jerusalem. La mémoire vivante des victimes de la Shoah et des Justes est un appel très actuel à la vigilance. pic.twitter.com/O5lWgn9XGX
— Jean-Yves Le Drian (@JY_LeDrian) 26 mars 2018
Le ministre a rencontré lundi après-midi le président de l’État d’Israël, Reuven Rivlin. Il va s’entretenir avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu (qui a été interrogé durant quatre heures dans la matinée de lundi dans l’affaire Bezeq – modifiant ainsi le programme de la visite du ministre français, selon Le Figaro), également chef de la diplomatie israélienne, pour faire le point sur les tensions régionales, liées notamment au programme balistique et à l’influence croissante de l’Iran dans la région et particulièrement en Syrie, voisine d’Israël.
Il se rendra ensuite à Ramallah pour des entretiens avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui fête ce lundi son 83e anniversaire, et son homologue des Affaires étrangères Riyad al-Maliki.
Pour achever sa visite, Le Drian devrait rencontrer mardi matin les agents du consulat de France à Jérusalem, qui a récemment été ébranlé par l’arrestation d’un employé pour contrebande d’armes entre la Cisjordanie et la bande de Gaza au profit du groupe terroriste palestinien du Hamas.
Romain Franck, 24 ans, a en effet été arrêté le 15 février par le Shin Bet, l’agence de sécurité intérieure d’Israël, alors qu’il quittait la bande de Gaza à bord d’une voiture diplomatique. Romain Franck a avoué avoir transporté 70 armes de poing et deux fusils d’assaut depuis l’enclave palestinienne jusqu’en Cisjordanie.
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