Israël en guerre - Jour 502

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Le gouvernement d’union palestinien s’est réuni à Gaza

Le but de cette rencontre est de montrer aux donateurs que l'argent sera bien utilisé par une autorité indépendante

Le premier ministre de l'Autorité palestinienne Rami Hamdallah, à gauche, et l'ancien Premier ministre et dirigeant du Hamas à Gaza Ismail Haniyeh, à Gaza Ville, le 9 octobre 2014. (Crédit : Said Khatib/AFP)
Le premier ministre de l'Autorité palestinienne Rami Hamdallah, à gauche, et l'ancien Premier ministre et dirigeant du Hamas à Gaza Ismail Haniyeh, à Gaza Ville, le 9 octobre 2014. (Crédit : Said Khatib/AFP)

Le gouvernement d’union palestinien s’est réuni dans la bande de Gaza jeudi pour la première fois depuis sa formation en juin après des années de déchirements entre le Hamas et le Fatah, avec pour tâche de reconstruire le territoire dévasté par la guerre de cet été.

Ce conseil des ministres conduit par le Premier ministre Rami Hamdallah est censé envoyer à la conférence des donateurs qui se tient dimanche au Caire un message clair : l’argent destiné à reconstruire la bande de Gaza sera bien utilisé par une autorité composée de personnalités indépendantes et non pas acquises à tel ou tel bord.

« Ce que nous avons vu aujourd’hui est épouvantable et douloureux et nous a montré clairement que reconstruire est tout en haut de notre liste de priorités », a dit le Premier ministre après avoir mesuré l’ampleur des dégâts sur les sites écrasés par les bombardements israéliens en juillet et août.

« Nous avons mis des années de divisions derrière nous, et la plus haute priorité de ce gouvernement, c’est de garantir aux habitants de Gaza un retour à une vie normale, et l’unité avec la Cisjordanie », a dit le Premier ministre, salué par des responsables du Hamas à son arrivée par le point de passage d’Erez entre Israël et la bande de Gaza, et placé sous haute protection lors de sa visite parmi les ruines.

Lors d’une conférence de presse commune, l’ex-Premier ministre du Hamas à Gaza Ismaïl Haniyeh s’est également félicité « de la fin des divisions que nous avons vécues pendant des années et qui ont porté atteinte à la nation et à notre politique ».

Il a souligné la nécessité de « travailler ensemble pour que ce gouvernement réussisse dans sa mission ».

La conférence du Caire est placée sous le signe de la défiance des potentiels donateurs, inquiets de s’engager à nouveau à fonds perdus dans la reconstruction d’un territoire qui sort de sa troisième guerre en six ans.

L’Autorité palestinienne plutôt que le Hamas

Elle a détruit ou endommagé des dizaines de milliers de bâtiments et d’infrastructures et des dizaines d’entreprises. Elle a mis à terre une économie déjà très mal en point dans laquelle le chômage touchait 45 % de la population active avant la guerre, et 63 % des jeunes, selon le Fonds monétaire international (FMI).

Reconstruire Gaza devrait coûter plusieurs milliards de dollars et prendre de nombreuses années.

Pour mener une telle entreprise, une grande partie de la communauté internationale mise sur un retour dans la bande de Gaza de l’Autorité palestinienne, que domine le Fatah de Mahmoud Abbas.

Elle refuse de traiter avec l’organisation islamiste radicale Hamas, issue des Frères musulmans et considérée comme terroriste par les Etats-Unis, l’Union européenne et Israël.

L’Autorité palestinienne a cédé le pas au Hamas dans la bande de Gaza en 2007 quand ce mouvement a pris le pouvoir par la force au prix d’une guerre civile avec le Fatah.

Depuis, l’Autorité palestinienne a dû se contenter d’administrer les territoires autonomes de Cisjordanie, séparés physiquement de la bande de Gaza par le territoire israélien.

Un gouvernement de technocrates

La réconciliation a été scellée le 23 avril par un accord signé par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), dominée par le Fatah, et le Hamas. L’accord instaurait un gouvernement de transition constitué de technocrates approuvés par le Fatah et le Hamas.

Ce gouvernement dit de « consensus national » a prêté serment le 2 juin. Composé de 17 ministres, dont cinq de Gaza, il a tenu son premier conseil le lendemain à Ramallah, en Cisjordanie. Les ministres basés à Gaza, interdits de sortie par Israël, y ont participé par visioconférence.

Jamais avant jeudi, le conseil des ministres n’avait siégé à Gaza.

Les querelles n’ont pas cessé pour autant. Mises de côté pendant la guerre au nom de l’union sacrée, elles ont repris après le cessez-le-feu du 26 août. La survie du gouvernement a paru précaire quand Mahmoud Abbas a accusé le Hamas de maintenir un gouvernement « parallèle » dans le territoire. La question des salaires est un thème récurrent de discorde.

Les deux camps se sont entendus le mois dernier pour que le gouvernement commence à administrer la bande de Gaza.

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