Le gouvernement néerlandais a besoin de « plus de temps » pour son plan contre l’antisémitisme
Quelque 4,5 millions d'euros ont été prévus pour la nouvelle stratégie contre l'antisémitisme, dont 1,2 million d'euros pour la sécurisation des institutions juives, selon les médias néerlandais
Le gouvernement néerlandais a besoin de « plus de temps » pour élaborer sa stratégie de lutte contre l’antisémitisme après les violences de la semaine dernière contre des supporters de football israéliens, a indiqué vendredi un ministre.
« A cause des terribles événements des 7 et 8 novembre, et parce que je veux encourager un débat fructueux au parlement, j’ai décidé de prendre plus de temps pour élaborer une stratégie », a déclaré le ministre de la Justice David van Weel.
« La stratégie sera bientôt envoyée au parlement », a-t-il ajouté dans une lettre aux députés publiée tard jeudi soir.
Le Premier ministre néerlandais Dick Schoof a promis cette semaine des mesures radicales qui, selon lui, devaient être annoncées après une réunion du conseil des ministres vendredi, mais semblent donc désormais reportées.
Ces mesures font suite aux violences dans les rues d’Amsterdam il y a une semaine entre des supporters du Macccabi Tel Aviv, un club de football israélien, et des hommes à scooter, dans des attaques qui selon M. Schoof étaient motivées par du « pur antisémitisme ».
La police et des responsables politiques ont indiqué que des publications sur les médias sociaux avaient appelé à « chasser des juifs ».
Quelque 4,5 millions d’euros ont été prévus pour la nouvelle stratégie contre l’antisémitisme, dont 1,2 million d’euros pour la sécurisation des institutions juives, selon les médias néerlandais.
Mercredi, Dick Schoof avait affirmé que le gouvernement envisageait « des mesures radicales » contre la violence antisémite, dont la possibilité de retirer la nationalité néerlandaise aux personnes ayant une double nationalité.
La police et la justice ont lancé une vaste enquête sur les incidents survenus en marge du match entre le Maccabi Tel Aviv et l’Ajax d’Amsterdam. Huit suspects ont été arrêtés pour le moment.
Le député d’extrême droite Geert Wilders, chef du plus gros parti du gouvernement de coalition, a accusé la communauté musulmane, demandant que les assaillants soit jugés « pour terrorisme, perdent leur passeport et soient expulsés du pays ».
L’opposition a condamné les déclarations de M. Wilders, l’accusant de « mettre de l’huile sur le feu et d’instrumentaliser la peur et la souffrance sincères d’un groupe pour attiser sa haine contre un autre groupe ».
Nombre de politiciens et de commentateurs ont précisé, tout en rappelant que l’antisémitisme était abject, que la violence ne venait pas que d’un seul côté, soulignant que des supporters du Maccabi avaient lancé des insultes anti-arabes, vandalisé un taxi, ou encore arraché et brûlé un drapeau palestinien.
Après le match de l’Europa League contre l’Ajax à Amsterdam le 7 novembre, des supporters du Macccabi avaient été pourchassés par des hommes à scooter et violemment frappés.
Les violences se sont produites dans un contexte de polarisation en Europe, avec une multiplication du nombre d’actes antisémites, anti-israéliens et islamophobes depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.