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Le gouvernement songerait à abaisser le salaire minimum pour stimuler l’emploi

Une proposition fustigée par les ministres et députés de gauche

Des Israéliens protestent sur la place Rabin de Tel Aviv contre la politique économique du gouvernement pendant la pandémie de coronavirus, le 11 juillet 2020. (Jack Guez/AFP)
Des Israéliens protestent sur la place Rabin de Tel Aviv contre la politique économique du gouvernement pendant la pandémie de coronavirus, le 11 juillet 2020. (Jack Guez/AFP)

Le gouvernement envisage des mesures drastiques telles que l’abaissement du salaire minimum pour encourager les entreprises à embaucher des travailleurs dans le contexte de la crise du coronavirus, a indiqué un rapport mardi soir, s’attirant les reproches des ministres et des députés de gauche.

La proposition, rapportée par Kan, intervient alors que les entreprises hésitent à réembaucher des employés qu’elles ont mis en congé sans solde, ou à en recruter de nouveaux, dans un contexte de crise économique causée par les fermetures imposées pour enrayer l’épidémie de coronavirus.

Le chômage en Israël s’élève actuellement à 21 % et de nombreux propriétaires d’entreprises ne peuvent pas se permettre le coût supplémentaire que représente le retour au travail d’un plus grand nombre d’employés.

Parmi les autres propositions que le gouvernement serait en train d’envisager, citons la réduction de la rémunération des heures supplémentaires et la réduction des obligations des employeurs en matière de pensions et d’autres droits des travailleurs.

Le ministre du Travail et des affaires sociales, Itzik Shmuli, du Parti travailliste, a assuré mercredi matin au micro de Kan qu’il « ne laissera pas passer cela ».

« Cela n’arrivera pas sous mon mandat », a-t-il soutenu. « Peut-être que nous verrons plus de gens être employés, mais nous verrons plus de gens qui ne peuvent pas subvenir aux besoins de leur famille. »

Les députés Travaillistes Itzik Shmuli, à gauche, et Amir Peretz au siège du parti à Tel Aviv, le 13 février 2019 (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Le ministre de l’Économie Amir Peretz, également du Parti travailliste, a déclaré de la même manière que « l’abaissement du salaire minimum ne sera pas à l’ordre du jour. En cette période de crise du coronavirus, nous devons renforcer les groupes marginalisés plutôt que de les affaiblir ».

Peretz a demandé que le salaire minimum soit augmenté « pour augmenter la consommation et l’activité économique ». Il a préconisé l’adoption d’un modèle allemand qui « combine les allocations de chômage avec le travail à temps partiel, mais garantit le plein salaire avec les droits sociaux ».

La proposition a également été critiquée par la députée de la Liste arabe unie Aida Touma-Sliman, membre du Parti communiste israélien qui fait partie de la faction Hadash au sein de l’alliance à majorité arabe.

« Les idées capitalistes fondamentalistes du gouvernement israélien visant à abaisser le salaire minimum et à éroder les droits des travailleurs lors d’une crise sociale sans précédent ne passeront pas », a-t-elle assuré. « Nous ne les laisserons pas passer. De telles mesures ne sont pas envisagées, même dans les Etats les plus capitalistes ».

La députée Aida Touma-Sliman dirige une commission sur le Statut des femmes et l’égalité entre les sexes à la Knesset, le 21 novembre 2017 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

« Le but de ces mesures est d’utiliser la crise pour nuire aux droits obtenus après des luttes acharnées », a souligné la députée.

Le salaire minimum en Israël s’élève à 5 300 NIS (1 336 euros) par mois.

Le bureau du Premier ministre, confronté à des critiques généralisées et à des protestations de masse continues concernant sa réponse économique à la pandémie, a déjà introduit et approuvé un plan visant à allouer des allocations de relance aux citoyens touchés par la crise financière qui s’ensuit.

Après avoir initialement déclaré que ces subventions seraient versées à tous les citoyens, quels que soient leurs besoins, son cabinet a annoncé lundi qu’un modèle révisé d’attribution des subventions avait été établi après consultation du ministre de la Défense Benny Gantz, du ministre des Finances Yisrael Katz et du ministre de l’Économie Amir Peretz.

Selon le plan modifié, 6 milliards de shekels (1,5 milliard d’euros) seront débloqués pour verser des aides à tous les citoyens à l’exception de « ceux qui gagnent plus de 640 000 shekels (environ 161 300 euros) par an et des hauts fonctionnaires gagnant plus de 30 000 shekels (environ 7 560 euros) par mois ».

Le cabinet du Premier ministre a également annoncé que les personnes « recevant des allocations pour les soins de convalescence, le statut d’handicapé, l’assurance-revenu, les nouveaux immigrants dans le besoin (qui sont dans le pays depuis au moins deux ans), les chômeurs de plus de 67 ans et les personnes âgées qui perçoivent des compléments de revenu » recevront tous des subventions plus importantes (bien que non spécifiées pour l’instant).

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu porte un masque facial destiné à prévenir la propagation du coronavirus alors qu’il ouvre la réunion hebdomadaire de son cabinet, au ministère des Affaires étrangères, à Jérusalem, le 5 juillet 2020. (Gali Tibbon/AP)

Le plan initial, tel que décrit par Benjamin Netanyahu la semaine dernière, aurait permis aux Israéliens âgés de 18 ans et plus de recevoir un paiement unique de 750 shekels (189 euros), tandis que les couples avec un enfant recevraient 2 000 shekels (500 euros), passant à 2 500 shekels (630 euros) pour ceux qui ont deux enfants, et 3 000 shekels (756 euros) pour ceux qui en ont trois ou plus.

Cette proposition a été sévèrement critiquée par les fonctionnaires du ministère des Finances, les partenaires de la coalition du Premier ministre et le public, les critiques portant principalement sur le plan visant à verser de l’argent à tous les Israéliens – indépendamment de leurs revenus ou du fait qu’ils aient été touchés économiquement par les restrictions imposées par le gouvernement pour contenir le virus – et sur son coût élevé.

De hauts fonctionnaires des Finances, dont la directrice Keren Terner Eyal, se sont opposés au plan avant son dévoilement, l’assimilant à « jeter à la mer des valises d’argent que nous n’avons pas », selon la Treizième chaîne.

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