Le grand imam d’Al-Azhar appelle au dialogue entre musulmans
Pour Ahmed al-Tayeb, ce dialogue au sein des communautés musulmanes devrait se défaire "de la discorde, de la division et des conflits sectaires en particulier"
Le grand imam d’Al-Azhar, haute instance du sunnisme, a appelé vendredi à Bahreïn les religieux chiites à tenir un dialogue entre ces deux courants de l’islam, pour lutter contre « la division et les conflits sectaires » au Moyen-Orient.
Cheikh Ahmed al-Tayeb, à la tête de la prestigieuse institution d’Al-Azhar basée au Caire, est en visite dans le royaume du Golfe, au même moment que le pape François, dans le cadre d’un forum interconfessionnel sur les relations entre l’Orient et l’Occident, à Awali, dans le centre du pays.
« J’appelle les théologiens musulmans du monde entier, quelles que soient leur secte, leur communauté et leur école de pensée, à tenir rapidement un dialogue intra-islamique sérieux, afin d’établir l’unité, le rapprochement et la connaissance mutuelle », a déclaré le grand imam d’Al-Azhar dans un discours.
« J’adresse cette invitation à nos frères musulmans chiites », a-t-il précisé, se disant « prêt », avec d’autres dignitaires sunnites, à engager cet échange « le cœur ouvert et les mains tendues pour s’asseoir ensemble à la même table ».
Pour Ahmed al-Tayeb, ce dialogue au sein des communautés musulmanes devrait se défaire « de la discorde, de la division et des conflits sectaires en particulier ».
Le dignitaire musulman égyptien a appelé à « mettre fin aux discours de haine réciproques » et à ne pas « exploiter la religion pour attiser les conflits ».
Nombreux Etats majoritairement sunnites, notamment les riches pays du Golfe proches de l’Egypte, reprochent à l’Iran chiite de semer la zizanie dans les pays du Moyen-Orient à travers certains groupes terroristes, comme au Liban, en Syrie, en Irak ou au Yémen.
L’Arabie saoudite, berceau de l’islam, et puissance pétrolière majoritairement sunnite, mène ces derniers mois des discussions avec les Iraniens, dans le but d’apaiser leur rivalité régionale.
Le forum interreligieux à Bahreïn a été vigoureusement critiqué par les organisations de défense de droits humains, dénonçant la violente répression politique ainsi que les discriminations visant l’importante communauté chiite dans ce royaume dirigé par une dynastie sunnite.