Le Hamas aurait tué plus de 30 personnes suspectées d’avoir aidé Israël
Selon des sources de sécurité de Gaza, les espions locaux ont aidé Israël à localiser et détruire les maisons du Hamas
Elhanan Miller est notre journaliste spécialiste des affaires arabes

Une agence d’information palestinienne affirme lundi que ces derniers jours, le Hamas a exécuté plus de 30 personnes soupçonnées d’être des collaborateurs.
Des sources inconnues de la sécurité palestinienne ont affirmé à la Palestine Press News Agency que le Hamas a réussi à appréhender des dizaines d’espions présumés dans le nord de Chajaya – où il y a eu des combats violents la semaine dernière – et les ont sommairement exécuté après une brève enquête.
Les sources indiquent que beaucoup de suspects avaient des armes, des téléphones et des cartes SIM de la compagnie israélienne de téléphonie mobile Orange.
Le Hamas a entrepris de nombreuses campagnes contre les collaborateurs dans la Bande de Gaza ces dernières années. Il proposait une amnistie aux espions israéliens repentis. En mai, le gouvernement du Hamas a exécuté deux collaborateurs condamnés pour avoir donné des informations à Israël qui les a utilisés pour tuer deux Palestiniens.
En novembre 2012, les hommes du Hamas ont été filmés traînant les corps de ces collaborateurs dans les rues de Gaza.
Human Rights Watch et d’autres institutions de veille ont condamné les exécutions sommaires des collaborateurs à Gaza.
Selon Palestinian Press, les civils de Gaza ont parlé d’ « hommes suspicieux » qui attaquaient les agents du Hamas à Chajaya et qui montraient les maisons des membres du Hamas qui, par la suite, ont été touchés par l’artillerie et les avions israéliens.
La semaine dernière, le quotidien palestinien Al-Quds affirmait que les collaborateurs de Gaza utilisaient « des signes spéciaux » pour communiquer avec les avions israéliens. Ils lançaient des munitions traçantes près des maisons qui étaient par la suite visées par l’armée de l’air israélienne.
Le ministère de l’Intérieur du Hamas a affirmé le 15 juillet qu’en plein milieu de l’opération Bordure protectrice, l’Agence de sécurité intérieure a réussi à contrecarrer un certain nombre d’attaques subversives qui visaient « notre peuple et notre résistance ».
Le porte-parole du ministère, Lyad Al-Bozon menace sur sa page Facebook écrit que « toute trahison ou tout acte lâche contre notre peuple » mènera à « la punition la plus sévère instaurée par la loi palestinienne ».
« Les yeux de l’Agence de la sécurité intérieure sont partout dans la bande de Gaza pour maintenir la sécurité et protéger le front intérieur », écrit Al-Bozom.
Pendant ce temps, le Fatah dans la bande de Gaza a condamné le Hamas lundi.
Il lui reproche d’avoir assigné à résidence un certain nombre de membres du Hamas à travers la bande de Gaza depuis le début de l’opération Bordure protectrice.
Selon l’agence d’information officielle de l’AP, WAFA, le Fatah a demandé au Hamas de cesser d’arrêter ses membres. On leur a répondu que ces arrestations avaient été faites par des personnes qui ne font pas parties du Hamas. Mais les assignations à résidence ont continué.
Dans un communiqué, le Fatah a exigé du Hamas qu’il arrête d’harceler ses membres à Gaza. Il lui a rappelé qu’ « en ce moment, ce dont avait le plus besoin est la solidarité nationale pour renforcer le front intérieur ».
Le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza lors d’un coup d’Etat sanglant en juin 2007. Il a tué ou banni la plupart des membres du Fatah de la bande de Gaza.