Israël en guerre - Jour 350

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"Personne ne sait ce que veut Bibi"

Le Hamas dit qu’il n’ira pas aux discussions « de la dernière chance »

Il est difficile de dire si Israël est optimiste ou pessimiste quant à l'issue des négociations avec des informations contradictoires

Des manifestants réclamant des élections législatives anticipées et un accord pour la libération des otages détenus par le Hamas à Gaza, devant les quartiers généraux de l'armée de la Kirya, à Tel Aviv, le 10 août 2024. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)
Des manifestants réclamant des élections législatives anticipées et un accord pour la libération des otages détenus par le Hamas à Gaza, devant les quartiers généraux de l'armée de la Kirya, à Tel Aviv, le 10 août 2024. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Le projet d’accord portant sur un cessez-le-feu conditionné à la libération des otages détenus à Gaza – un plan qui a remporté une très vaste approbation et qui avait été présenté à Israël et le Hamas – est encore viable, a déclaré le président américain Joe Biden dimanche. De leur côté, des sources proches des services de sécurité israéliens ont exprimé un optimisme prudent face à une possible finalisation de l’accord au cours des négociations qui auront lieu cette semaine et qui, s’il était accepté, serait mis en œuvre trois jours plus tard. Dans ce contexte, le groupe terroriste palestinien du Hamas a fait savoir qu’il n’enverrait pas de délégation aux discussions.

Alors que les pourparlers devraient reprendre jeudi, Biden a indiqué à CBS, durant un entretien à bâtons rompus, qu’il pensait qu’il était « encore possible » que les deux parties en lice trouvent un accord qui, à terme, permettrait aux 115 otages qui se trouvent encore dans les geôles du Hamas et des autres factions terroristes de Gaza de recouvrer la liberté et qui ouvrirait aussi la porte à la fin de la guerre.

« Le plan que j’ai présenté, qui a été approuvé par le G7, qui a été approuvé par le Conseil de sécurité des Nations unies et par d’autres est encore viable », a affirmé Biden. « Et je travaille tous les jours qui passent – moi et mon équipe toute entière – à œuvrer à ce qu’il n’y ait pas d’escalade avec une guerre qui enflammerait toute la région ».

« Mais cela pourrait être facilement le cas », a-t-il mis en garde.

En plus de son initiative visant à convaincre Israël et le groupe terroriste du Hamas de conclure un accord, les États-Unis s’efforcent de dissuader l’Iran de frapper Israël en riposte à l’assassinat du chef du Hamas Ismail Haniyeh à Téhéran, le 31 juillet. Israël n’a ni confirmé ni nié son implication dans ce meurtre.

Selon la Douzième chaîne, des officiels américains, dans l’espoir de ne pas voir éclater une guerre régionale, exerceraient actuellement des pressions sur leurs homologues israéliens en faveur de la finalisation d’un accord, et ce dans les meilleurs délais.

Après les États-Unis, ce sont le Qatar et l’Égypte qui ont indiqué dans un communiqué conjoint, vendredi, qu’un accord devait être conclu et mis en œuvre sans attendre. Le Bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a par ailleurs annoncé, vendredi soir, que l’État juif enverrait une délégation lors de ces discussions, le 15 août, « pour finaliser les détails de la mise en vigueur du cadre auquel nous avons donné notre assentiment ».

Des gens passant devant des affiches d’Israéliens pris en otage par le Hamas à Gaza depuis le 7 octobre, à Tel Aviv, le 11 août 2024. (Crédit : Oren Ziv/AFP)

Des sources israéliennes ont par ailleurs confié dimanche à CNN que le chef du Hamas, Yahya Sinwar, avait indiqué aux médiateurs égyptiens et qataris qu’il était favorable à l’idée de mettre un terme à la guerre – un conflit qui avait été entraîné par le pogrom commis par les hommes armés du groupe terroriste, le 7 octobre dernier.

Le Hamas a néanmoins annoncé, dimanche dans la soirée, qu’il ne prévoyait pas d’envoyer de négociateurs aux pourparlers de jeudi.

« Notre mouvement appelle les médiateurs à présenter un plan qui prévoira de mettre en mettre en œuvre ce que nous avons déjà accepté, le 2 juillet 2024, sur la base de la vision avancée par Biden et de la résolution qui a été adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU », a précisé le Hamas.

« Les médiateurs doivent imposer des choses à l’occupation [Israël] au lieu de poursuivre de nouvelles séries de négociations ou de promouvoir de nouvelles propositions qui offrent une couverture à l’agression de l’occupation [Israël] et qui lui donnent davantage de temps dans sa poursuite du génocide dont il se rend coupable à l’encontre de notre peuple », a dit le communiqué du Hamas. L’accusation de « génocide » est constamment soulevée par le Hamas et ses partisans.

Des manifestants réclamant des élections législatives anticipées et un accord pour la libération des otages détenus par le Hamas à Gaza, rue Begin, à Tel Aviv, le 10 août 2024. (Crédit : Paulina Patimer/Mouvement de protestation pour la démocratie)

Plusieurs médias israéliens ont cité des sources non-identifiées, dimanche, qui ont estimé que le communiqué du Hamas n’était rien de plus qu’une tentative de marchandage. La chaîne publique Kann, pour sa part, a repris les propos de personnes impliquées dans les négociations qui, sous couvert d’anonymat, ont indiqué que le Hamas n’avait pas été invité à participer aux discussions de jeudi qui doivent réunir des responsables israéliens, américains, qataris et égyptiens, les intermédiaires transmettant leurs conclusions au groupe terroriste à l’issue de ces futurs entretiens.

Même si Netanyahu évoque souvent son désir de conclure un accord qui ouvrirait la porte à la remise en liberté des otages, des sources ont déclaré à CNN que les intentions du Premier ministre étaient toutefois peu claires : « Personne ne sait ce que veut Bibi », aurait dit l’une d’entre elles. Elle a refusé d’être identifiée.

De plus, la Treizième chaîne a relayé les propos de sources proches des services de sécurité qui, sous couvert d’anonymat, ont souligné la méfiance profonde qui règne entre Netanyahu et l’équipe chargée de représenter son gouvernement lors des pourparlers.

Le Premier ministre aurait ainsi récemment déclaré, lors de réunions à huis-clos, qu’il n’avait « aucune confiance » dans les capacités de l’équipe à négocier un bon accord. La chaîne a noté qu’en retour, les membres de la délégation déploraient le fait qu’aucun mandat significatif ne leur avait été donné en amont des prochaines discussions.

Mais les sources de sécurité israéliennes citées par la Douzième chaîne ont semblé toutefois faire preuve d’un optimisme prudent, disant penser qu’un accord est possible et qu’il pourrait être finalisé lors des pourparlers de jeudi. Sa mise en œuvre commencerait ensuite quelques jours plus tard, ont-elles précisé.

Selon ce reportage, qui a évoqué les évaluations « positives » faites par les sources non-identifiées, des progrès ont d’ores et déjà été réalisés pour réduire les écarts entre Israël et le Hamas, en ce qui concerne les dispositions de l’accord. Faisant écho au reportage de CNN, elles ont déclaré que l’issue des négociations dépendrait de la « flexibilité » que Netanyahu et Sinwar pourraient être prêts à afficher dans le but de finaliser l’accord.

La Douzième chaîne a signalé que le Qatar avait récemment indiqué qu’un document contenant des clarifications de la part d’Israël sur plusieurs questions contestées avait été transmis au Hamas.

L’un des principaux points de désaccord entre les deux parties a porté sur les arrangements futurs concernant le Couloir de Philadelphi, qui court le long de la frontière séparant Gaza et l’Égypte, ainsi qu’en ce qui concerne le poste-frontière de Rafah. La Douzième chaîne a expliqué qu’un accord sur les problèmes spécifiques posés par ces secteurs pourrait être finalisé par Israël, les États-Unis et l’Égypte d’ici jeudi. Les médiateurs ont accepté la demande soumise par l’État juif qui réclamait que le Hamas n’entre pas en compte dans ces arrangements frontaliers, selon le reportage.

Israël considère les procédures sécuritaires, le long de la frontière entre Gaza et l’Égypte, comme déterminantes pour empêcher le Hamas de reprendre ses importations d’armes et de matériaux, ce qui lui permettrait de reconstituer ses capacités militaires.

Les Israéliens manifestent contre le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu et appellent à la remise en liberté des otages détenus par le Hamas dans la bande de Gaza par le Hamas, le 10 août 2024. (Crédit : AP Photo/Mahmoud Illean)

Les différentes parties auraient aussi commencé à discuter des noms des otages qui seront libérés dans le cadre de l’accord – et des noms des Palestiniens incarcérés en Israël pour atteinte à la sécurité nationale qui seront relâchés en échange. L’État juif a demandé que les noms des captifs qui seront remis en liberté lui soient transmis avant que la mise en œuvre de l’accord ne débute et les médiateurs reconnaissent que cette condition est importante, a fait savoir la Douzième chaîne dans son reportage.

Elle a ajouté que l’État d’Israël était prêt à afficher de la flexibilité face aux demandes qui seront soumises par le Hamas concernant les prisonniers sécuritaires palestiniens qui seront relâchés – mais que le pays opposerait son veto à certaines remises en liberté. Le Hamas a appelé, ces derniers jours, à ce qu’un terroriste de premier plan du Fatah, Marwan Barghouti, l’un des visages de la Seconde intifada, soit libéré dans la première phase de l’accord – un appel soutenu par les pays médiateurs, y compris par les États-Unis. Barghouti purge actuellement de multiples peines de prison à vie pour meurtre.

Jérusalem aurait indiqué que l’État juif se montrerait plus flexible sur la question des détenus sécuritaires palestiniens si le Hamas, de son côté, devait inclure un plus grand nombre d’otages vivants parmi les 33 captifs qu’il sera amené à relâcher pendant la première phase de l’accord anticipé – une phase qui durera 42 jours et qui en comptera trois au total.

Des Israéliennes otages depuis le 7 octobre sont remises à la Croix-Rouge par les terroristes du Hamas et du Jihad islamique à Rafiah, dans le sud de la bande de Gaza, le 28 novembre 2023. (Photo de l’AFP)

Parmi les questions qui ne sont pas résolues, la demande soumise par Netanyahu de mettre en place un mécanisme empêchant le retour des hommes armés dans le nord de la bande, a ajouté la Douzième chaîne, qui a cité toutefois des propos tenus par les sources proches des services de sécurité qui ont estimé que les plus récentes initiatives visant à finaliser et à mettre en œuvre l’accord étaient « faisables ».

Elles ont néanmoins fait remarquer que cela pouvait être « la dernière chance » de conclure un accord après 310 jours de guerre. 111 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 39 otages dont le décès a été confirmé par l’armée.

Les médiateurs sont « épuisés », a indiqué le reportage en citant les paroles prononcées par les sources qui ont noté que la campagne électorale, aux États-Unis, prenait de l’élan en amont du scrutin du mois de novembre et que la région risquait actuellement de connaître une escalade susceptible d’entraîner un conflit plus large.

Et si cette chance n’est pas saisie, a continué le reportage, « il n’y aura plus d’autre opportunité similaire pendant longtemps – s’il y en a une nouvelle un jour ».

La guerre à Gaza avait éclaté lorsqu’une horde de 3 000 terroristes du Hamas avaient franchi la frontière avec Israël par voie maritime, aérienne et terrestre, se livrant à un pogrom. Ils avaient massacré près de 1 200 personnes, des civils en majorité, commettant des atrocités et se livrant à des violences sexuelles à grande échelle. Ils avaient aussi kidnappé 251 personnes qui avaient été prises en otage dans la bande de Gaza.

105 civils avaient été libérés au cours d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre – et quatre otages avaient été relâchées auparavant. Sept otages, dont une soldate, avaient été secourus, bien vivants, par les forces israéliennes. Les corps sans vie de 24 otages ont également été récupérés – dont les dépouilles de trois hommes qui avaient été tués accidentellement par l’armée lors d’un incident tragique en décembre, au moment même où ils étaient parvenus à échapper à leurs ravisseurs.

Le Hamas détient par ailleurs les corps des soldats de Tsahal Oron Shaul et Hadar Goldin depuis 2014, ainsi que deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui sont tous deux censés être en vie après être entrés dans la bande de Gaza de leur propre chef en 2014 et 2015 respectivement.

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