Le Hamas fait état d’au moins 50 morts près d’un site d’aide ; l’armée enquête
Selon les secouristes, un char a tiré sur la foule ; on ignore quel centre humanitaire de Khan Younès est concerné ; Tsahal dit savoir que des soldats ont ouvert le feu

Les autorités sanitaires contrôlées par le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza ont affirmé mardi que les troupes israéliennes avaient tué plus de 50 personnes rassemblées près d’un centre de distribution de nourriture à Khan Younès, dans le sud de l’enclave.
Selon le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, au moins 53 personnes ont été tuées et plus de 200 blessées alors que des milliers de Palestiniens s’étaient rassemblés dans la matinée pour recevoir de la farine près d’un centre d’aide de l’organisation caritative américaine World Central Kitchen (WCK).
« Des drones israéliens ont tiré sur les gens. Quelques minutes plus tard, des chars israéliens ont tiré plusieurs obus », a-t-il affirmé à l’AFP.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans l’enclave et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et les informations avancés par la le groupe terroriste, qui par ailleurs sont invérifiables, et ne font pas de distinction entre civils et terroristes.
Contactée par l’AFP, Tsahal a dit « examiner » les faits, en notant qu’un « rassemblement a été identifié près d’un camion de distribution d’aide qui a été frappé dans le secteur de Khan Younès et à proximité de troupes [israéliennes] opérant dans la zone ».
Selon le ministère de la Santé du Hamas, « 51 martyrs et plus de 200 blessés » ont été transportés à l’hôpital Nasser de Khan Younès.

Selon Bassal, Tsahal aurait fait quatre autres morts mardi près de Rafah, également dans le sud de la bande de Gaza.
« Pas de médicaments »
Avant d’attaquer l’Iran le 13 juin, l’armée israélienne avait intensifié à la mi-mai ses opérations militaires visant à anéantir le Hamas à Gaza et à récupérer les 53 otages qui y sont toujours détenus.
La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre 2023, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
Les groupes terroristes dans la bande de Gaza détiennent 53 otages, dont 52 des 251 personnes enlevées par des terroristes du Hamas le 7 octobre 2023. Parmi eux se trouvent les corps d’au moins 33 personnes dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne, et 20 seraient encore en vie. Les autorités israéliennes ont fait part de leurs vives inquiétudes concernant le sort de deux autres personnes.
Sous la pression de ses alliés, Israël a recommencé à autoriser l’entrée d’une partie de l’aide humanitaire à Gaza le 19 mai après avoir bloqué l’accès à l’enclave de toute denrée alimentaire, de médicaments, de carburant et d’autres biens depuis le 2 mars.
La Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par Washington et Israël, a commencé à distribuer de l’aide fin mai, mais ses distributions ont été accompagnées de scènes chaotiques au cours desquelles des dizaines de personnes ont été tuées.
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Mardi, des ouvriers s’affairaient pour remettre en état l’hôpital Al-Ahli dans la ville de Gaza, l’un des derniers établissements en état de fonctionnement dans le nord de l’enclave, dégageant des piles de gravats pour faire de la place aux ambulances.
« Chaque jour, nous sommes bombardés du nord au sud », a confié à l’AFP Amer Abu Safiya, un patient blessé à la main.
« L’hôpital Al-Ahli a été détruit. Les services médicaux sont interrompus. Il n’y a rien pour envelopper ma main et il n’y a pas de médicaments », a-t-il souligné, allongé sur un lit de fortune dans l’arrière-cour de l’hôpital.
« Nous réactivons le service des urgences ainsi que la physiothérapie. C’est important », a précisé à l’AFP Alessandro Maracchi, chef du bureau à Gaza du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Plus de 55 400 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ne font pas de distinction entre civils et terroristes.