Le journaliste du WSJ Gershkovich accusé par la Russie de travailler pour la CIA
Les procureurs russes ont renvoyé l'affaire devant la justice après avoir conclu qu'il avait recueilli des informations sur une usine de chars russe pour le compte des Américains

Les procureurs russes ont renvoyé l’affaire du journaliste américain Evan Gershkovich devant un tribunal après avoir conclu qu’il avait recueilli des informations sur une usine de chars russe pour le compte de la CIA, ont-ils déclaré dans un communiqué jeudi.
Le bureau du procureur général de Russie a indiqué que l’affaire Gershkovich serait entendue par un tribunal de la ville ouralienne d’Ekaterinbourg, où le journaliste a été arrêté en mars 2023 pour suspicion d’espionnage.
Reporter au Wall Street Journal, Gershkovich, qui a aussi travaillé pour l’AFP à Moscou par le passé, a été arrêté par les services de sécurité russes (FSB) lors d’un reportage à Ekaterinbourg, dans l’Oural, en mars 2023.
Il est accusé d’espionnage, un crime passible de 20 ans de prison et d’une gravité inédite depuis la fin de l’URSS concernant un journaliste étranger.
Il rejette ces accusations, tout comme les États-Unis, son journal, ses proches et sa famille.
La Russie n’a jamais étayé ses accusations ni apporté publiquement d’éléments de preuve, et l’ensemble de la procédure a été classée secrète.
L’ancien président Donald Trump a assuré fin mai sur son réseau social que s’il est élu, il pourra faire libérer Gershkovich.
Interrogé sur les propos de Trump, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait affirmé qu’il « n’y avait pas de contacts avec Donald Trump ».
« En ce qui concerne les contacts [américano-russes] sur la question des personnes incarcérées et condamnées, nous pouvons dire que ces contacts doivent être menés dans le plus grand secret. C’est la seule façon d’être efficace », avait-il ajouté.
Les États-Unis et la Russie ont déjà procédé à des échanges de prisonniers par le passé, à l’issue de négociations secrètes.
L’administration Biden a déclaré fin 2023 qu’elle avait fait une
« proposition importante » à la Russie pour libérer Gershkovich, probablement dans le cadre d’un échange de prisonniers, mais que Moscou l’avait rejetée.
Ces dernières années, plusieurs citoyens américains ont été arrêtés et condamnés à de lourdes peines en Russie. Washington, qui soutient Kiev face à l’armée russe depuis deux ans, accuse Moscou de vouloir les échanger contre des Russes détenus aux États-Unis.