Israël en guerre - Jour 367

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En Israël, le marché des locations saisonnières à la rescousse des quarantaines

Avec un taux élevé d'annulations, les agences de location saisonnière tentent de combler les pertes en louant aux touristes bloqués et aux Israéliens de retour

Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

L'un des appartements de Tel Aviv disponibles à la location spéciale confinement. (Autorisation : Eyal Leventhal Ben David)
L'un des appartements de Tel Aviv disponibles à la location spéciale confinement. (Autorisation : Eyal Leventhal Ben David)

De nombreux voyageurs israéliens qui rentrent chez eux et s’apprêtent à entamer une période de quarantaine obligatoire de 14 jours, et beaucoup de touristes bloqués en Israël en raison de vols annulés, ont un besoin commun : un endroit où vivre temporairement.

Cela s’est avéré être une opportunité inattendue pour les entreprises d’appartements de vacances, qui ont été décimées par les annulations pour Pessah et l’été.

« Nous avons soudainement réalisé que les gens doivent rester ici pendant deux semaines et ne peuvent pas voyager, donc nous pourrions soit perdre des affaires, soit redresser la situation », commente Eve Jacobs, la copropriétaire de Jerusalem Holiday Homes, qui gère une trentaine d’appartements loués à des clients.

La semaine dernière, l’entreprise a modifié son approche marketing et s’est renommée « Jerusalem Stay-Cation Homes » [Maisons de vacances à la maison de Jérusalem], a déclaré M. Jacobs, afin de gagner un peu d’argent pendant cette période d’incertitude.

Depuis ce changement, l’entreprise a eu autant de demandes qu’en temps normal, indique Eve Jacobs.

Cela a aidé, au moins un peu, dit-elle.

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פורסם על ידי ‏‎Jerusalem Holiday Homes‎‏ ב- יום שלישי, 17 במרץ 2020

Un client qui rentrait en Israël a dû être mis en quarantaine et a préféré ne pas être confiné dans une seule pièce de l’appartement familial. Un autre client israélien vit en Chine mais ne peut pas encore y retourner, et a décidé de louer quelque chose pour une durée indéterminée.

« Je dors mieux la nuit », indique Eve Jacobs. « En ce moment, nous essayons juste de nager à contre-courant et de récupérer une partie de nos revenus. »

Depuis le début de la pandémie de coronavirus, la plupart de leurs réservations jusqu’en mai ont été annulées, rapporte-t-elle.

Alors que certains de leurs clients reportent simplement leur réservation, d’autres voulaient être remboursés. L’entreprise, comme beaucoup d’autres sur le marché de la location à court terme, demande un dépôt de 50 % à chaque réservation. Pour l’instant, dit Eve Jacobs, ils remboursent tout ce qui leur est demandé.

« Quoi que nous ayons reçu de leur part, nous leur rendrons », assure la cheffe d’entreprise. « Quoi qu’ils nous demandent, c’est ce que nous ferons. »

Eyal Leventhal Ben David, un agent de location à court terme qui travaille avec plusieurs entreprises commercialisant quelque 300 appartements à Tel-Aviv et à Jérusalem, s’est également tourné vers l’option de la quarantaine.

Les différentes entreprises avec lesquelles il travaille ont pris une décision de groupe de mettre leurs logements à disposition pour des séjours de quarantaine, avec des prix qui représentent un quart de ce qu’ils demandaient auparavant – 150 shekels (38 euros) à 300 shekels (76 euros) la nuit pour des appartements de luxe – mais ils n’avaient pas vraiment le choix, a-t-il dit.

« Nous essayons de nous habituer à ce tsunami dans le monde du tourisme, et de garder la tête hors de l’eau », explique-t-il. « C’est la limitation des dégâts, c’est comme une toute nouvelle entreprise, ce n’est pas du tout la même chose ».

Dans le même temps, Eyal Leventhal Ben David a ouvert un groupe Facebook appelé Quarantine apartments in Israel. Un autre groupe similaire s’appelle « You are not alone » (Tu n’es pas seul-e] et fonctionne en coopération avec les hôtes d’Airbnb en Israël, et compte déjà 1 719 membres.

Les deux groupes Facebook discutent des appartements disponibles pour leurs caractéristiques de quarantaine : ce qui compte, ce sont les téléviseurs intelligents, Netflix et un balcon spacieux.

« C’est ce que les gens recherchent quand ils sont coincés à l’intérieur », commente-t-il.

La page Facebook a aidé, indique Eyal Leventhal Ben David.

Il y a eu plusieurs demandes de la part de grands groupes de voyageurs post-armée qui ont écourté leurs treks en Amérique du Sud ou en Inde et doivent rentrer chez eux en Israël, mais doivent d’abord passer 14 jours en quarantaine et ont décidé de le faire ensemble.

« De cette façon, ils sont toujours ensemble et ont de l’espace pour se déplacer », explique l’agent.

פורסם על ידי ‏‎Eyal Leventhal Ben David‎‏ ב- יום שני, 16 במרץ 2020

Certaines entreprises de location de courte durée ne précisent pas si elles louent à des clients qui vont en quarantaine.

« Pourquoi ferais-je cela ? », interroge un représentant d’une entreprise de location à court terme à Tel-Aviv. « Nous sommes totalement ruinés par le corona[virus], mais je ne vais pas ruiner les appartements en les louant moins cher et en les remplissant de germes du corona[virus]. »

Et on ne sait pas ce qu’il advient des milliers d’appartements de Tel-Aviv et Jérusalem proposés à la location sur Airbnb.

Samedi dernier, la société internationale de location de logements Airbnb a mis en place une politique globale permettant à tous les clients d’annuler des réservations éligibles pour un remboursement complet, y compris tous les frais d’Airbnb.

« Nous savons que cette décision a causé des difficultés incroyables pour beaucoup d’entre vous », indique Airbnb sur son site, ajoutant que de nombreux hôtes acceptaient déjà des annulations en dehors des politiques établies.

En Israël, les propriétaires d’Airbnb mettent également leurs appartements en location à des fins de quarantaine, bien que l’on ne sache pas exactement si l’initiative remporte un succès.

Un autre appartement de Tel Aviv — avec balcon — disponible à la location spéciale quarantaine pendant la crise sanitaire, mars 2020 (Autorisation : Eyal Levanthal Ben David)

Ce qui a aidé leur entreprise, révèle Nadia Levene, l’associée d’Eve Jacobs à Jerusalem Holiday Homes, a été la confiance que ses clients lui accordent et le monde bien connecté dans lequel elle opère.

« Nous avons dû rendre beaucoup d’argent pour Pessah, et il semble que les réservations d’été vont être annulées », indique-t-elle. « Les gens veulent essayer de nous aider en tant que petite entreprise ».

Parmi leurs nouveaux clients figurent un Israélien venu de Berlin et une famille américaine qui s’est retrouvée coincée en Israël lorsqu’ils sont venus pour un mariage. (Mercredi, le gouvernement israélien a interdit à tous les citoyens étrangers d’entrer dans le pays, à l’exception des résidents permanents).

« Nous essayons simplement de faire les meilleures offres, sachant que les gens sont dans une très mauvaise situation émotionnelle et financière », explique Nadia Levene.

Ils aident leurs clients qui sont en quarantaine, en leur fournissant des gants et des masques en plus des achats alimentaires qui font partie de leur panier de services habituel. Lorsqu’un groupe de soldats isolés a dû être mis en quarantaine, Nadia Levene et Eve Jacobs ont entrepris de leur trouver une place à un prix très réduit.

Si la situation continue, dit Eve Jacobs, et que les règles de confinement sont un peu assouplies, ils pourront faire de la publicité pour leurs appartements plus grands pour les groupes de familles qui voyagent normalement pour Pessah, mais qui doivent rester sur place cette année.

Bien sûr, ce plan marketing spéciale quarantaine n’a pas fonctionné pour toutes les locations saisonnières.

Chaim Cohen de CC Realties s’occupe d’une dizaine d’appartements à Jérusalem, la plupart dans le quartier de Nahlaot, et beaucoup d’entre eux sont très spacieux, pouvant accueillir de 12 à 15 personnes.

« Ils ne sont vraiment pas bons pour la quarantaine », commente-t-il, « ils sont trop grands ».

La plupart de ses réservations pour Pessah et l’été ont été annulées, et il n’est pas rentable pour lui de louer les appartements pour 100 ou 200 shekels [25-50 euros] par nuit.

« Pour l’instant, je préfère les garder vides », indique Chaim Cohen.

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