Le Maroc réhabilite les écoles coraniques de l’ancienne cité impériale de Fès
Ces établissements hébergeront et formeront des étudiants dans les matières de la charia mais aussi en langues vivantes et anciennes, ainsi qu'en calligraphie
Le Maroc a réhabilité les anciennes écoles coraniques de Fès, dans le centre du pays, un programme qui entend conforter le statut religieux de l’ex-cité impériale et contribuer à la lutte contre « l’extrémisme ».
Le roi Mohammed VI a inauguré mardi six medersas restaurées pour les étudiants de l’Université d’al-Quarayouine, considérée comme l’une des plus anciennes institutions du monde islamique, ont rapporté les médias publics mercredi.
Ces établissements hébergeront et formeront des étudiants dans les matières de la charia mais aussi en langues vivantes et anciennes, ainsi qu’en calligraphie, a déclaré à cette occasion le ministre des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq.
Ils répondront « aux exigences modernes et aux besoins de formation dans les sciences de la charia » et doivent permettre à l’université al-Quarayouine « de renouer avec son cursus authentique en matière de formation des oulémas », a souligné M. Toufiq.
Ces établissements entendent participer « à l’immunisation de la société marocaine contre (…) les fléaux de l’extrémisme et de l’ignorance », a-t-il ajouté.
Adossée à la bibliothèque éponyme, qui sort elle-même de plusieurs années de restauration, l’Université d’al-Quarayouine est située au coeur de la médina de Fès, vieille de près de 1 300 ans et inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.
« Plus ancien établissement d’enseignement supérieur islamique dans le monde » selon l’agence MAP, elle comprend plusieurs instituts et établissements d’enseignement supérieur, disséminés entre Fès, Rabat, et Casablanca.
Elle forme des oulémas, des imams -hommes et femmes-, des chercheurs spécialisés, plus particulièrement dans le rite sunnite malékite. Des milliers d’étudiants marocains, mais également venus d’Afrique et d’Europe, suivent ses cursus dont l’ambition est d’inculquer les préceptes et valeurs de l’islam « du juste milieu ».
Les six medersas réhabilitées datent des XIIe et XIVe siècle, sous la dynastie des Mérinides qui régna sur le royaume pendant près de deux siècles.
Présente à la cérémonie mardi, la directrice de l’Unesco Irina Bokova a salué le travail fait par le Maroc « pour la protection et la préservation de son patrimoine ».
Le royaume a réhabilité ces dernières années 27 monuments historiques de la cité de Fès, capitale spirituelle du pays qui accueille par ailleurs de nombreux visiteurs, pèlerins et touristes.
Chantre d’un islam tolérant et modéré, le Maroc se positionne dans le monde musulman -en particulier en Afrique- comme le maillon fort de la lutte contre le jihadisme.
« Commandeur des croyants », Mohamed VI appelle régulièrement ses concitoyens à pratiquer un islam « de paix ». Dans un discours prononcé en août 2016, il avait exhorté à la création d’un « front commun pour contrecarrer le fanatisme » des jihadistes.