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Le ministère de la Santé aurait bloqué les demandes de tests des laboratoires

Les chercheurs et les responsables médicaux se plaignent que les réglementations strictes du ministère ont entravé les capacités de test étendues des laboratoires

Un ambulancier du Magen David Adom porte un kit de dépistage du coronavirus emballé et scellé lors d'un exercice d'entraînement dans la ville de Kiryat Ono, le 26 février 2020. (Crédit : Jack Guez / AFP)
Un ambulancier du Magen David Adom porte un kit de dépistage du coronavirus emballé et scellé lors d'un exercice d'entraînement dans la ville de Kiryat Ono, le 26 février 2020. (Crédit : Jack Guez / AFP)

Le ministère de la Santé aurait bloqué ces derniers mois les demandes d’autorisation de dépistage du coronavirus par les laboratoires médicaux de tout Israël, n’autorisant les tests que dans un seul laboratoire jusqu’à ce qu’il revienne sur sa décision ce mois-ci, le nombre de cas ayant commencé à augmenter.

Selon un rapport publié mercredi par la chaîne publique Kan, l’Association israélienne des médecins de santé publique a commencé à avertir vers la fin du mois de janvier qu’un grand nombre de laboratoires capables d’effectuer les tests étaient nécessaires.

« Ce qu’il fallait faire, et nous avons immédiatement mis en garde dès le début… [est que] tous les laboratoires en Israël capables de faire les tests doivent être localisés et commencer à se préparer autant que possible afin que nous ayons l’infrastructure nécessaire », a dénoncé le Dr Hagai Levine, président de l’association et épidémiologiste à l’école de santé publique Braun de l’Université hébraïque.

Hagai Levine a déclaré le 2 février, le ministère de la Santé a précisé que les tests ne seraient autorisés que dans le laboratoire de recherche sur les maladies infectieuses du centre médical Sheba.

« Quelques directeurs de laboratoire m’ont contacté, ils n’ont pas été autorisés à développer la capacité [de tester le coronavirus] », a-t-il indiqué.

Parmi ceux qui ont cherché à obtenir la permission d’effectuer les tests se trouvaient des laboratoires médicaux d’universités israéliennes et des HMO, a rapporté mercredi le quotidien The Marker.

Les laboratoires des universités peuvent effectuer jusqu’à 10 000 tests par jour, tandis que ceux des HMO peuvent en réaliser 3 000 à 5 000 par jour, selon le quotidien.

« Nos capacités nous permettent de faire ces tests, et nous nous sommes préparés très, très rapidement et avons juste attendu le feu vert… pour effectuer les tests ici au laboratoire », a confié à Kan le Dr Moran Szwarcwort-Cohen, chef du laboratoire du centre médical Rambam à Haïfa.

Un secouriste du Magen David Adom portant une tenue de protection contre le coronavirus arrive pour tester un patient présentant des symptômes de Covid-19, à Jérusalem, le 16 mars 2020. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

L’opposition du ministère de la Santé à autoriser les tests dans d’autres laboratoires et à permettre aux étudiants en médecine d’en effectuer est due en grande partie aux réglementations strictes en matière de sécurité et de vérification, affirme The Marker.

Cependant, les responsables des universités et des HMO ont affirmé qu’ils auraient pu satisfaire aux exigences réglementaires dans les 48 heures.

« L’Organisation mondiale de la santé a édicté des règles de sécurité pour les laboratoires qui testent les coronavirus. Mon laboratoire répond à ces règles », a assuré un chercheur principal anonyme d’une université au journal. « Le problème est que le ministère de la Santé a inventé des règlements particuliers pour Israël. Le ministère exige de respecter des règles de sécurité plus strictes que celles de l’OMS et, ce faisant, il réduit l’offre de laboratoires spécialisés dans les coronavirus, passant de milliers à des dizaines ».

Même si le nombre de cas a commencé à augmenter en Israël, la professeur eSigal Sadetsky, chef des services de santé publique au sein du ministère, a déclaré fin février que les tests ne seraient toujours autorisés qu’au centre médical Sheba.

Le 1er mars, le ministère de la Santé a autorisé d’autres laboratoires à effectuer les tests, et il y en a actuellement huit en Israël, selon le quotidien économique.

« C’est normal qu’ils veuillent maintenir la sécurité », commente le journal en citant un chercheur principal. « Mais nous sommes en guerre, et c’est le moment d’être flexible ».

Dans une déclaration télévisée mardi du bureau du Premier ministre, Sadetsky a déclaré que les tests ne sont pas une « solution » au coronavirus mais un « outil » pour contribuer à l’arrêter.

Elle a déclaré que la distanciation sociale et les quarantaines sont ce qui aidera à surmonter l’épidémie de Covid-19.

Le ministère de la Santé a indiqué qu’il avait effectué près de 11 000 tests jusqu’à mercredi matin, dont plus de 2 200 pour la seule journée de mardi.

Les responsables ont été critiqués ces derniers jours pour la lenteur des tests, Israël n’examinant que 500 à 700 personnes par jour.

Au total, 2 252 personnes ont été testées mardi, ce qui explique probablement au moins une partie de l’augmentation du nombre de cas, de 337 mardi à 433 mercredi après-midi.

Illustration : Un ambulancier du Magen David Adom effectue un test de coronavirus sur un bénévole au centre national d’opérations du coronavirus à Kiryat Ono, le 26 février 2020. (Crédit : Jack Guez/AFP)

Le service de secours Magen David Adom devait ouvrir une station de test « drive-in » à Tel-Aviv mercredi, mais son ouverture a été retardée. Selon la Treizième chaîne, le retard était dû à une pénurie de kits de dépistage et d’écouvillons. Le centre n’avait assez de kits que pour une seule journée, mais essayait de rassembler plus de kits dans les hôpitaux, a indiqué la chaîne.

Outre le centre de Tel-Aviv, le Magen David Adom prévoyait d’en déployer davantage dans d’autres grandes villes dans les jours à venir. On ne sait pas encore quand ils ouvriront.

Une fois en service, les personnes munies d’une ordonnance d’un médecin pourront se rendre au centre et se faire diagnostiquer sans avoir à quitter leur voiture.

Mercredi également, le centre médical Rambam et l’université Technion de Haïfa ont annoncé avoir trouvé un moyen plus rapide et plus efficace de tester les gens pour le nouveau coronavirus, en regroupant les échantillons.

Selon l’hôpital, en testant les échantillons de 32 ou 64 patients à la fois, il est possible d’écarter rapidement la présence du virus. Ce n’est que dans les cas où le virus est détecté que les personnes faisant partie du groupe d’échantillons font des tests pour déterminer qui est atteint du Covid-19.

Ils ont indiqué dans une déclaration que la méthode permettait de repérer un échantillon dans lequel il y a un porteur sur 64.

Cette méthode de mise en commun est utilisée depuis la Seconde Guerre mondiale et a été proposée dans les années 1990 comme méthode de dépistage du VIH.

« Il y a en effet quelques difficultés logistiques à déployer la méthode, mais nous espérons qu’elle pourra augmenter le nombre de tests et trouver même des porteurs silencieux, ceux qui ne présentent aucun symptôme. Cette possibilité peut réduire le risque d’infection et aplatir la courbe », assure le professeur Roi Kishoni du Technion.

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