Le ministre Yaakov Litzman s’engage à rejeter un confinement pendant les fêtes
Le chef de Yahadout HaTorah affirme que la décision sanitaire fait "partie d'un coup monté" pour fermer les synagogues pendant Rosh Hashanah, Yom Kippour et Souccot

Le ministre du Logement Yaakov Litzman a critiqué la décision prise jeudi par le cabinet coronavirus d’imposer des mesures de confinement aux localités ayant un taux élevé d’infection, dont la plupart sont des villes ultra-orthodoxes et arabes. Ces mesures sont imposées alors que les taux de contagion en Israël atteignent de nouveaux sommets, avec plus de 3 000 cas en 24 heures signalés tôt jeudi.
« La décision d’imposer un confinement à ce stade fait partie d’un coup monté par certains éléments pour provoquer un confinement pendant les fêtes et fermer les synagogues pendant Rosh Hashanah, Yom Kippour et Souccot – ce que nous ne permettrons en aucune façon », a accusé M. Litzman, qui dirige le parti ultra-orthodoxe Yahadout HaTorah, dans un communiqué.
Au cours de la réunion ministérielle de jeudi, les membres du « cabinet coronavirus », un groupement limité de ministres dont les portefeuilles sont en rapport avec la pandémie, ont voté pour imposer le confinement de plus de 30 villes « rouges » qui ont un taux élevé d’infection au coronavirus. Litzman et le ministre de l’Intérieur, Aryeh Deri, président du parti ultra-orthodoxe Shas, s’y sont opposés.
Le site d’information Walla a rapporté que, pendant la réunion du cabinet, Litzman avait dit à Ronni Gamzu qu’il « n’était pas prêt » à accepter que celui-ci soit impliqué dans un groupe ministériel chargé de produire une proposition pour permettre à certains pèlerins hassidiques de visiter Ouman, en Ukraine, pour la fête de Rosh HaShanah plus tard ce mois-ci.
Le mois dernier, Ronni Gamzu a envoyé une lettre au président ukrainien Volodymyr Zelensky l’implorant d’interdire le pèlerinage de masse sur la tombe du rabbin Na’hman de la communauté Breslev, car il craignait que cela n’entraîne des infections généralisées. Le mémo a profondément irrité les députés haredim, qui ont affirmé que Gamzu n’avait pas l’autorité de faire de telles demandes au nom du gouvernement israélien.
La semaine dernière, l’Ukraine a annoncé qu’elle fermerait ses frontières aux étrangers jusqu’en septembre pour freiner la hausse des infections au coronavirus. Le Premier ministre ukrainien Denys Shmyhal a également signalé que le gouvernement allait interdire les grands rassemblements à Ouman, même pendant le Nouvel an juif.

« Excusez-vous pour [la lettre], et ensuite nous verrons comment nous sortirons des complications que vous avez causées », a lancé Litzman à Gamzu, selon Walla. Toutefois, le site indique que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a pris la défense de M. Gamzu, en disant que sa position représentait celle du panel.
De plus, la Douzième chaîne a rapporté que les députés du parti Yahadout HaTorah avaient écrit une lettre à Netanyahu dans laquelle ils ont demandé au Premier ministre de freiner les « attaques » de Gamzu contre le public haredi, sans fournir d’exemples.
Plus tôt dans la journée de jeudi, des journaux ultra-orthodoxes ont condamné ce dernier et demandé son éviction, après qu’il a dénoncé un rabbin éminent qui avait dit aux étudiants des yeshivot de ne pas se faire tester pour le coronavirus.
Le rabbin Chaim Kanievsky, considéré comme l’un des plus importants dirigeants de la branche non hassidique du judaïsme ultra-orthodoxe en Israël, a exprimé sa crainte que le processus de dépistage n’éloigne les étudiants de leurs études et que des résultats positifs n’obligent ceux qui ont été en contact avec le patient à se mettre en quarantaine, perturbant encore davantage la vie des yeshivot.
Ses instructions sont survenues alors que des centaines d’étudiants de yeshivot ont été diagnostiqués contaminés depuis que les institutions ultra-orthodoxes ont repris l’enseignement le 23 août.
En réponse, M. Gamzu a déclaré que les propos de Kanievsky « mettaient en danger le public ultra-orthodoxe ».