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Le Mossad aurait interrogé un Gardien de la révolution en Iran sur un plan meurtrier

Mansour Rasouli aurait été libéré après avoir reconnu qu'il devait tuer un diplomate israélien en Turquie, un général américain en Allemagne et un journaliste juif en France

Mansour Rasouli, 52 ans, membre présumé des Gardiens de la révolution islamique qui aurait été interrogé par des agents du Mossad en Iran. (Capture d'écran : Twitter; utilisée conformément à la Clause 27a de la loi sur le droit d'auteur)
Mansour Rasouli, 52 ans, membre présumé des Gardiens de la révolution islamique qui aurait été interrogé par des agents du Mossad en Iran. (Capture d'écran : Twitter; utilisée conformément à la Clause 27a de la loi sur le droit d'auteur)

L’agence d’espionnage du Mossad aurait arrêté et interrogé un membre du Corps des gardiens de la révolution islamique sur le territoire iranien en raison de son implication présumée dans une tentative d’assassinat visant un diplomate israélien en Turquie, ont rapporté les médias israéliens samedi soir.

Ces informations contredisent les récits de l’arrestation qui avaient été publiés dans la journée – et qui avaient alors affirmé que l’homme avait été placé en détention dans un pays européen dont le nom n’avait pas été précisé en lien avec l’attaque programmée contre le diplomate, en poste au consulat d’Istanbul.

Selon ces nouvelles informations, Mansour Rasouli, 52 ans, a reconnu devant les agents du Mossad, au cours d’un interrogatoire qui a eu lieu à son domicile iranien, qu’il avait été envoyé pour tuer le diplomate israélien, ainsi qu’un général américain stationné en Allemagne et un journaliste en France.

Un enregistrement audio présumé de l’interrogatoire a été diffusé par les chaînes de télévision israéliennes, ainsi que la photo de l’individu. « Nous allons assassiner ces trois hommes pour le compte de la république islamique… Ils ont insisté sur le fait que ça se ferait », dit une voix masculine dans l’enregistrement.

Aucune des chaînes n’a précisé l’origine de cet enregistrement.

La Douzième chaîne a ajouté, sans citer ses sources, que l’agence de sécurité du Shin Bet – qui travaille généralement sur le territoire israélien uniquement – avait participé à l’opération.

Rasouli a été libéré après l’interrogatoire, selon les chaînes. « J’ai fait une erreur, je ne ferai rien, je le jure », aurait-il promis aux agents, selon les reportages qui ont été diffusés à la télévision.

Samedi matin, les médias israéliens avaient indiqué qu’un certain nombre de responsables israéliens avaient confirmé une information faisant état d’un complot visant à assassiner plusieurs personnes – une information qui avait été transmise par Iran International, un média de l’opposition iranienne dont le siège se trouve à Londres.

Selon ce site d’information défavorable au régime de Téhéran qui n’avait pas cité ses sources, un membre des Gardiens de la révolution islamique avait été arrêté dans un pays européen en lien avec les assassinats prévus. Le site d’information Walla avait ajouté que l’incident, selon des responsables israéliens, avait eu lieu il y a un an.

Le suspect est un membre de l’unité 840 des forces al-Quds – la branche des Gardiens chargée des opérations à l’étranger. Il serait aussi lié à des réseaux de trafic de drogue.

Selon Iran International, le suspect avait fait savoir aux enquêteurs qu’il avait reçu 150 000 dollars pour préparer les assassinats et qu’il devait recevoir la somme supplémentaire d’un million de dollars s’il parvenait à tuer les trois cibles.

Une vue d’Istanbul avec l’emblématique tour Galata, le 29 janvier 2021. (Crédit : AP Photo/Emrah Gurel)

Ni la Turquie, ni Israël n’ont officiellement réagi à ces informations.

Au mois de février, les médias avaient annoncé que le Mossad avait aidé à déjouer douze attentats terroristes qui devaient prendre pour cible des ressortissants israéliens, ces deux dernières années – des attaques qui étaient, en majorité, liées au groupe jihadiste État islamique.

Les informations de samedi portant sur cette attaque déjouée contre le diplomate israélien ont été rendues publiques vingt-quatre heures après la Journée al-Quds – le nom arabe de Jérusalem. Les dirigeants et les généraux iraniens ont célébré la journée en s’en prenant vivement à Israël et en évoquant la destruction de l’État juif.

Cette tentative d’assassinat survient aussi dans un contexte d’amélioration des relations entre Jérusalem et Ankara, et alors que les négociations visant à redonner vie à l’accord sur le nucléaire moribond qui avait été conclu en 2015 entre Téhéran et les grandes puissances mondiales battent de l’aile.

L’année dernière, les services turcs de renseignement auraient déjoué un complot ourdi par Téhéran visant à assassiner un homme d’affaires israélo-turc qui vit à Istanbul et qui est propriétaire d’une compagnie de génie spécialisée dans les technologies aérospatiales.

Ce meurtre aurait dû être commis pour venger la mort du scientifique iranien Mohsen Fakhrizadehn, à la tête du programme nucléaire de la République islamique. Il avait été tué en 2020 dans une attaque qui avait été largement attribuée au Mossad. L’assassinat de l’homme d’affaire israélien aurait aussi permis de mettre un coup d’arrêt au réchauffement des liens entre Ankara et Jérusalem.

Des Iraniens se préparent à incendier un drapeau israélien près d’une photographie de feu le général iranien Qasem Soleimani pendant un rassemblement organisé pour la journée al-Quds à Téhéran, le 29 avril 2022. (Crédit : AFP)

Dans les mois qui ont suivi la révélation de ce complot par les renseignements turcs, les liens entre Israël et le Turquie se sont néanmoins encore améliorés. Le président Isaac Herzog a rencontré, le mois dernier, son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, à Ankara.

Lancé en 2017, le site d’information Iran International est consulté par des millions de lecteurs en Iran et dans le monde. Il est considéré comme un opposant au régime de Téhéran et il se distingue pour sa couverture de sujets sensibles tels que les violations faites aux droits de l’Homme, aux droits LGBTQ+ et aux droits des femmes en Iran.

Au mois de février, l’ancien président israélien condamné pour des agressions sexuelles Moshe Katsav avait accordé une rare interview à Iran International.

En 2018, Le Guardian avait fait savoir que le site d’information était financé par une entreprise liée à l’Arabie saoudite – une information qui avait été fermement démentie par Iran International.

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