Le New York Times défend l’embauche d’un éditorialiste conservateur
Bret Stephens, lauréat du prix Pulitzer, est un fervent défenseur d'Israël et du gouvernement Netanyahu ; Il a aussi remis en cause le changement climatique
L’éditeur du New York Times a envoyé un e-mail à tous les abonnés qui ont annulé leur abonnement à cause de l’embauche par le quotidien d’un éditorialiste conservateur, Bret Stephens.
Arthur Sulzberger Jr. a envoyé un e-mail vendredi après-midi aux abonnés qui ont spécifiquement cité Stephens pour expliquer pourquoi ils annulaient leur abonnement, a annoncé Politico, qui a obtenu une copie de cet e-mail.
Stephens, qui est juif, est arrivé au Times après avoir été éditorialiste des affaires étrangères au Wall Street Journal. Avant cela, il avait été, à 28 ans, rédacteur en chef du Jérusalem Post, en 2002. Il est lauréat du prix Pulitzer, et est un fervent défendeur d’Israël et des politiques de son actuel gouvernement. Stephens est aussi un détracteur ardent du président américain Donald Trump.
« Notre service client m’a indiqué la raison de votre désabonnement du New York Times, notamment notre décision d’embaucher Bret Stephens comme éditorialiste. Je voulais fournir un peu plus de contexte », peut-on lire dans l’e-mail, selon Politico.
Stephens a été vivement critiqué pour avoir remis en cause le changement climatique et ses dangers, ainsi que pour avoir dit que l’antisémitisme était « la maladie de l’esprit arabe » et « la réponse courte à pourquoi le monde arabe glisse dans l’abîme. »
Sulzberger a expliqué dans son e-mail que le département de l’information était séparé de celui des opinions, dans lequel travaillait Stephens. Il a également listé plusieurs articles publiés par le Times sur le changement climatique, et un récent numéro du magazine distribué le dimanche dédié au futur du climat, selon Politico.
« Ce journalisme n’a pas de rival, dans sa sophistication et dans son imagination, a-t-il écrit. Le soutien de nos abonnés est ce qui nous permet de continuer ces articles si ambitieux, dans le monde entier. »
« D’autre part, les pages Opinion du Times restent un forum indépendant et imperturbable pour le débat entre une grande variété d’opinions d’auteurs informés, à l’esprit ouvert, et nos lecteurs. Je ne pense pas que, en ces moments clivants et partisans, il y ait autre chose qui se rapproche du journalisme américain. »
Un porte-parole du New York Times a dit à Politico que moins de 6 % des personnes ayant annulé leur abonnement depuis l’embauche de Stephens en avril ont cité son nom comme raison de leur annulation.