Le parcours meurtrier du tueur en série français Charles Sobhraj
Libéré de prison, l'homme, surnommé "le Serpent", avait été condamné à la prison à vie en 1982 pour le meurtre d'un touriste israélien, mais acquitté en appel faute de preuves
Libéré de prison au Népal, le tueur en série français Charles Sobhraj, surnommé « le Serpent », auteur de plusieurs meurtres à travers l’Asie dans les années 1970, est arrivé en France. L’homme aurait notamment tué un touriste israélien, Alan Jacob, en 1976 – meurtre pour lequel il a été condamné puis acquitté.
Ci-dessous les principales dates de son parcours meurtrier.
Jeunesse délinquante
Né à Saïgon le 6 avril 1944 d’un père indien et d’une mère vietnamienne, Charles Gurmukh Sobhraj hérite de la nationalité française à la suite du remariage de sa mère avec un militaire français.
En 1963, il entame une carrière d’escroc international qui le mènera en Grèce, en Turquie, en Iran, au Pakistan ou en Afghanistan.
En 1970, Sobhraj s’installe en Inde avec son épouse Chantal Compagnon. Leur fille Madhu y naît le 15 novembre.
Pincé par la police l’année suivante pour le cambriolage d’une bijouterie, il s’enfuit du pays après sa mise en liberté sous caution.
Arrêté en Grèce en 1973, il réussit à s’évader.
« Bikini killer »
En 1975, il débarque en Thaïlande avec la Canadienne Marie-Andrée Leclerc, sa nouvelle compagne et complice.
Installé à Bangkok, sous le nom d’Alain Gautier, il héberge chez lui des touristes de passage et se dit négociant en pierres précieuses.
En octobre, le corps d’une jeune femme est retrouvé sur une plage de Pattaya, vêtue d’un bikini. D’autres victimes suivront, battues, étranglées ou brûlées.
Celui qui sera surnommé le « Bikini killer » utilise les passeports de ses victimes pour de mystérieux voyages, apparemment liés à son trafic de pierres précieuses ou de drogue. Il réussit à fuir le royaume.
Arrêté en Inde
En juillet 1976, il est arrêté en Inde après avoir essayé de droguer un groupe de plus d’une vingtaine de touristes français dans un hôtel de New Delhi.
Il est accusé du meurtre d’un autre touriste français Luc Salomon, retrouvé empoisonné dans un hôtel de Bombay. Il est condamné en 1978 pour ce meurtre mais la décision de justice est cassée deux ans plus tard par la Cour suprême.
En mai 1982, il est condamné à la prison à vie par un tribunal de Bénarès pour le meurtre en 1976, d’un touriste israélien, Alan Jacob, mais acquitté en appel l’année suivante faute de preuves. Condamné par ailleurs, il est maintenu en prison.
Evasion rocambolesque
Fin 1985, l’Inde décide son extradition vers la Thaïlande, qui le réclame notamment pour les meurtres d’un touriste turc et d’une jeune Américaine, Teresa Knowlton. Il risque la peine de mort.
Pour échapper à cette extradition, Sobhraj s’évade en mars 1986 après avoir offert à ses gardiens des bonbons et des gâteaux mêlés de somnifères.
Au terme de 22 jours d’une vaste chasse à l’homme, il est arrêté dans un restaurant de Goa (ouest de l’Inde).
L’évasion du criminel – accusé d’au moins quinze meurtres dans dix pays – entraîne de nouvelles poursuites et fait traîner la procédure d’extradition.
À sa libération, en 1997, des geôles indiennes dans lesquelles il a passé plus de 20 ans, ses crimes présumés sont prescrits en Thaïlande.
La France puis le Népal
Charles Sobrahj rentre libre en France où il vit jusqu’en 2003. Puis il repart au Népal pour monter sous une fausse identité une affaire d’exportation de châles.
Rapidement reconnu et arrêté à Katmandou pour les meurtres en 1975 de deux touristes, un Canadien, Laurent Armand Carriere, et une Américaine, Connie Bronizch, il est condamné à perpétuité en août 2004.
Le 21 décembre 2022, la justice népalaise ordonne la libération du tueur en série pour raisons de santé. Il est depuis arrivé en France, libre, par un vol commercial.