Le président allemand en Israël après un incident diplomatique
Après des tensions entre les deux pays, Frank-Walter Steinmeier est arrivé samedi en Israël pour sa première visite présidentielle à l'étranger

Le président allemand Frank-Walter Steinmeier est arrivé samedi en Israël pour une visite de trois jours, après des tensions entre les deux pays dues à l’annulation par le Premier ministre israélien d’une rencontre avec le chef de la diplomatie allemande.
Le président allemand doit s’entretenir dimanche avec Benjamin Netanyahu, a indiqué son bureau. Il a également rencontré son homologue israélien Reuven Rivlin avant de se rendre lundi en Cisjordanie pour voir le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Il s’agit de la première visite à l’étranger de Steinmeier depuis sa prise de fonctions en mars.
Samedi soir, Rivlin a rejoint le président allemand et son épouse, Elke Budenbende, pour une visite du marché Mahane Yehuda de Jérusalem.

Steinmeier avait demandé à commencer son voyage en Israël par une visite de Jérusalem de nuit. Les deux présidents ont rencontré des figures et des commerçants du marché de la capitale. Ils ont également goûté des bières israéliennes, et visité la « Galerie du Shuk [marché] », créée par l’artiste Solomon Souza, qui a peint des portraits de personnages israéliens et internationaux sur les rideaux de fer des commerçants.

Souza a également surpris Rivlin en lui montrant un nouveau portrait, qui représente l’arrière-grand-père du président, Yosef Rivlin, l’un des fondateurs des premiers quartiers juifs extérieurs à la Vieille Ville de Jérusalem.

Benjamin Netanyahu avait refusé le 25 avril de recevoir le ministre des Affaires étrangères allemand Sigmar Gabriel après que ce dernier eut refusé de renoncer à une rencontre avec des représentants de deux ONG israéliennes, B’Tselem et Breaking the Silence, très critiques à l’égard du gouvernement israélien.

B’Tselem documente les violations présumées des droits des Palestiniens occupés en Cisjordanie, et Breaking the Silence collecte des témoignages anonymes d’anciens soldats israéliens, qui dénoncent les agissements selon eux condamnables de l’armée.

Pour justifier son refus de recevoir Gabriel, Netanyahu avait indiqué qu’il ne rencontrait pas « ceux qui confèrent une légitimité à des organisations qui appellent à incriminer les soldats israéliens ».

Cet incident diplomatique est survenu dans un contexte de rafraîchissement des relations bilatérales, notamment au sujet des implantations, critiquées par Berlin.