Hospitalisé en Jordanie, le président du sénat du Maroc annule sa visite en Israël
Enaam Mayara était censé visiter la Knesset jeudi, marquant la première visite d'un dirigeant marocain, et l'une des visites les plus importantes d'un politicien musulman étranger
Le président du Sénat marocain, Enaam Mayara, a annulé sa visite prévue jeudi à la Knesset après qu’il a été hospitalisé mercredi en Jordanie, son état de santé s’étant détérioré.
Le bureau du porte-parole de la Knesset avait annoncé dimanche que Mayara devait effectuer une visite officielle au Parlement israélien. Son voyage marquerait la première visite d’un dirigeant marocain à l’organe législatif israélien, ainsi que l’une des visites les plus importantes d’un homme politique musulman étranger à la Knesset.
Mais selon les dernières informations en provenance de la Knesset, Myara étant hospitalisé depuis mardi, Mayara a déjà annulé sa visite de Ramallah, en Cisjordanie, initialement prévue mercredi.
Après avoir consulté des médecins à l’hôpital jordanien, Mayara a également décidé d’annuler son voyage en Israël, une déclaration commune de la Knesset et du Sénat marocain faisant état de sa « situation médicale persistante ».
Le communiqué ne précise pas ce dont souffre Mayara et indique seulement qu’il a été hospitalisé à la suite d’une « situation médicale d’urgence ».
Les deux parties ont ajouté qu’elles s’efforceraient de reprogrammer la visite après le retour de Mayara au Maroc.
« Les liens entre les deux pays se renforcent et la visite du président du sénat marocain devait en être l’un des points forts, mais nous suivons bien sûr avec inquiétude son état de santé et lui souhaitons un prompt rétablissement et une pleine santé », a déclaré le président de la Knesset, Amir Ohana, cité dans le communiqué.
Le président de la Knesset, Amir Ohana (Likud), qui avait officiellement invité le président marocain de la Chambre des conseillers, a déclaré que cette visite constituait « un précédent qui témoigne de la nouvelle ère qui s’est ouverte dans les relations entre Israël et le Maroc ».
L’annonce de la visite du président du Sénat marocain faisait suite aux mesures réciproques prises par Israël ces derniers mois pour renforcer les relations entre les deux pays. En juillet, Israël avait reconnu la souveraineté du Maroc sur le territoire contesté du Sahara occidental, que Rabat dispute à des rebelles soutenus par Alger.
En juin, Ohana avait effectué la première visite d’un président de la Knesset au Parlement marocain, et une délégation de législateurs israéliens s’était rendue au Royaume cet été dans le cadre d’un forum parlementaire plus large.
Les relations avec le Maroc, normalisées en 2020 dans le cadre des Accords d’Abraham, ont connu plusieurs revers. En juin, Rabat avait annulé son projet d’accueillir le Forum du Néguev cet été pour protester contre les projets d’implantation israéliens. La réunion entre les ministres des Affaires étrangères d’Israël, des Émirats arabes unis, de Bahreïn, du Maroc, de l’Égypte et des États-Unis, initialement prévue en mars, a été reportée à plusieurs reprises en raison de la montée des tensions entre Israéliens et Palestiniens et de la réticence de certains dirigeants arabes à l’égard de la ligne radicale du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Ohana, lui-même fils d’immigrants juifs du Maroc, avait toutefois déclaré que la visite de Mayara reflétait une « réalité pleine d’espoir, qui nous enseigne les possibilités d’élargir les cercles de la paix au Moyen-Orient ».
En plus de diriger le Sénat marocain, Mayara est président de l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée, une organisation faîtière représentant les législatures régionales. Il était accompagné de plusieurs législateurs lors de cette visite régionale qui ont également rencontré Ohana.