Le président tchétchène dédie la mosquée d’Abu Gosh
La mosquée accueillera les fidèles qui étaient obligés de prier dans la rue par manque de place
Elhanan Miller est notre journaliste spécialiste des affaires arabes
Le président tchétchène Ramzan Kadyrov a dédié dimanche une mosquée, financée en partie par la Tchétchénie, dans le village arabe d’Abu Gosh, à l’ouest de Jérusalem.
Kadyrov, un ancien séparatiste, est maintenant un allié du président russe, Vladimir Poutine.
Le but principal de sa visite était sa participation à la cérémonie de la mosquée, selon le bureau du Premier ministre. Il n’y aurait aucun rendez-vous prévu entre Kadyrov et le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Le coût de la mosquée est estimé à 35 millions de shekels (10 millions de dollars).
La Tchétchénie a contribué à hauteur de 6 millions de dollars au projet. Le terrain d’une superficie de 3,5 dunams (0,86 acres), sur lequel repose le lieu de culte, a été offert par l’Administration israélienne des terres.
Le gouvernement tchétchène a également fait don de 5 millions de shekels dédiés à la construction d’un skate park, le Liberty Bell Park, situé à l’ouest de Jérusalem.
La conférence de presse, prévue avec Kadyrov dimanche, a soudainement été annulée – at aucune explication n’a été fournie.
La construction de la mosquée, connue sous le nom de « mosquée de la paix », a débuté en 2011, a déclaré en mai dernier le maire d’Abu Gosh, Salim Jaber, au Times of Israel.
La municipalité a décidé de bâtir une nouvelle mosquée pour accueillir les fidèles locaux, forcés de prier sur les trottoirs les vendredis et jours fériés par manque de place dans les lieux de culte de la ville.
Si l’ancienne mosquée d’Abu Gosh disposait d’une superficie de seulement 150 mètres carrés, la nouvelle mosquée s’étendra sur plus de 4 000 mètres carrés, et pourra accueillir des milliers de fidèles.
Les quatre clans qui composent la communauté d’Abu Gosh trouvent leurs origines dans le Caucase, d’où selon eux ils ont émigré au 16ème siècle.
Kadyrov est un partisan affirmé du président russe Vladimir Poutine.
Le mois dernier, il a proposé au maître du Kremlin d’envoyer ses soldats en Ukraine, secouée par de vives contestations qui ont entraîné l’éviction du président pro-russe. Il a qualifié les rebelles ukrainiens de « bandits et de terroristes ».
La rue où se situe la mosquée d’Abu Gosh porte désormais le nom du père de Kadyrov, l’ancien président tchétchène Akhmad Kadyrov, assassiné par des islamistes tchétchènes dans un attentat à la voiture piégée en 2004.
Une partie de la Tchétchénie est associée à l’Islam radical, notamment après les attaques terroristes à Boston organisées par les frères tchétchènes Dzhokhar et Tamerlan Tsarnaev.
Cependant, le maire Jaber insiste, affirmant que cette nouvelle mosquée sera placée sous le signe de la paix et de la tolérance.
« Cette mosquée est dédiée à Allah. Elle ne prônera ni le fanatisme, ni l’incitation à la haine », assure Jaber. « Je tiens à inviter tous les gens d’Israël pour l’inauguration, rabbins, prêtres et cheikhs. Tous ceux qui aiment Abu Gosh.»