Le prince William se rend dans une synagogue de Londres sur fond de montée de l’antisémitisme
Après son appel à la paix, la semaine passée, le prince William a écouté les témoignages d'une rescapée de la Shoah et de jeunes aux prises avec l'antisémitisme
Le prince William de Grande-Bretagne s’est rendu jeudi dans une synagogue de Londres pour parler de la forte recrudescence de l’antisémitisme depuis le massacre du Hamas, le 7 octobre dernier en Israël, deux jours après s’être mystérieusement éclipsé d’un événement royal très médiatisé pour ce qui est présenté comme une « affaire personnelle ».
Une semaine après une inhabituelle incursion en terrain politique, en lançant un appel en faveur de la fin de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, l’héritier du trône William s’est entretenu avec de jeunes ambassadeurs de l’Holocaust Educational Trust impliqués dans la lutte contre la haine, dans un contexte de montée de l’antisémitisme en Grande-Bretagne.
Mercredi, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a annoncé la mise à disposition de 54 millions de livres sterling pour protéger les communautés juives, sur la foi de chiffres attestant du niveau record des incidents antisémites en Grande-Bretagne en 2023.
A la synagogue Western Marble Arch, le prince, coiffé d’une kippa, a écouté des étudiants juifs raconter ce que l’un d’entre eux a qualifié « d’explosion » de l’antisémitisme, faite de menaces de mort et d’agressions.
« Kate (son épouse, ndlr) et moi sommes très préoccupés de la montée de l’antisémitisme que vous évoquez ce matin, et je suis désolée que vous ayez à vivre ça », a-t-il souligné.
L’héritier du trône a également échangé avec une survivante de l’Holocauste, Renee Salt, âgée de 94 ans, qui s’est inquiétée que « certains jeunes ne croient pas que cela ait vraiment eu lieu ». « Je suis ici aujourd’hui pour vous rassurer sur le fait que les gens s’en soucient », lui a-t-il répondu.
Fort peu conventionnels, les propos directs de William, la semaine dernière, regrettant que « trop de personnes aient été tuées » dans le conflit de Gaza et [demandant] que le Hamas libère les otages, ont fait la une des journaux du monde entier alors que les membres de la famille royale font traditionnellement en sorte de ne pas s’exprimer sur les questions politiques polémiques.
Tout premier membre de la famille royale britannique à avoir effectué une visite officielle en Israël et dans les territoires palestiniens en 2018, il suit de près les affaires de la région, a déclaré son cabinet.
L’AFP a contribué à cet article.