Le réserviste écarté de son poste dénonce son commandant « immature et peu fiable »
"Il travaille pour lui et pour faire parler de lui : il ne comprend rien à la gravité du moment", a estimé l'officier de réserve Oren Solomon
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

L’officier supérieur de réserve exclu de l’armée et qui fait actuellement l’objet d’une enquête pour de prétendues violations « graves » des règles de sécurité, a accusé son commandant d’être « immature et peu fiable », dans une lettre publiée par la chaîne d »information N12.
Le général de brigade (réserviste) Oren Solomon, membre du groupe HaBithonistim, en charge de l’enquête sur les défaillances de la division de Gaza lors du pogrom commis par les hommes armés du Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023, a affirmé avoir été démis de ses fonctions de réserviste parce que les investigations avaient révélé des fautes au sein de la hiérarchie militaire.
Une accusation rejetée par l’armée qui a déclaré que son licenciement et l’enquête dont il faisait l’objet étaient liés à de « graves violations de règles de sécurité opérationnelle » – violations commises par Solomon et non relatives à son enquête sur le 7 octobre, toujours en cours. Après un premier examen des conclusions, Solomon a été convoqué pour être interrogé, ce à quoi il s’est présenté. Il n’a pas été arrêté, a déclaré l’armée.
L’armée avait fait savoir, la semaine dernière, que Solomon avait travaillé pendant un an sur l’enquête avec un soutien total et que la fin de son service de réserve n’était pas liée aux investigations.
Dans une lettre rendue publique par la chaîne, datée du 10 mars et adressée au chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Eyal Zamir, Solomon accuse l’actuel chef de la division de Gaza, le général de brigade Barak Hiram, d’être une personne « sans valeurs, immature et peu fiable ».
« Il travaille pour lui et pour faire parler de lui : il ne comprend rien à la gravité du moment », a-t-il ajouté.
Hiram n’était pas le commandant de la division de Gaza le 7 octobre et dans la période qui a précédé l’attaque sanglante – même s’il a pris part aux combats ce jour-là en tant que commandant de la 99e division. Hiram a été critiqué pour ses agissements, le 7 octobre, qui ont fait l’objet d’autres enquêtes militaires.
Solomon a estimé que Hiram « agit d’une manière dénuée de valeurs et non-professionnelle qui manque de courage et de sens du commandement. Il tente de couvrir son incapacité à accepter les critiques professionnelles et opérationnelles et de dissimuler les graves erreurs commises le 7 octobre et par la suite au sein de sa division ».