Le shekel atteint son taux le plus bas par rapport au dollar depuis trois ans
Le taux de change a atteint 3,77 shekels avant de se stabiliser à 3,763 shekels, en hausse de plus de 1 % par rapport à la veille ; l'euro fait également des gains
Le shekel a continué sa chute face au dollar américain mardi, s’échangeant à 3,763 shekels, son taux le plus bas depuis mars 2020.
À un moment donné, le shekel a même atteint 3,77 shekels pour un dollar, avant de se redresser légèrement. À la clôture, le taux de change était encore supérieur de 1 % à celui de lundi.
La monnaie israélienne a également reculé face à l’euro, dont le taux de change s’est établi à 4,1144 shekels, en hausse de 0,915 % par rapport à la veille.
Lundi, le shekel a chuté par rapport au dollar, mais son déclin a été ralenti après que Fitch Ratings a confirmé la note de crédit A+ d’Israël avec une perspective stable, comme en mars, tout en mettant en garde contre d’éventuelles retombées si le gouvernement faisait passer d’autres parties de son projet de refonte du système judiciaire.
Les analystes ont lié la récente chute de la valeur du shekel à l’agitation politique autour de la refonte du système judiciaire, au renforcement général du dollar par rapport à plusieurs devises étrangères et au fait que le mois d’août est la haute saison touristique, au cours de laquelle de nombreux Israéliens achètent des devises étrangères pour voyager à l’étranger.
Le shekel a commencé à perdre de sa valeur après la publication par le Bureau central des statistiques (CBS) de chiffres montrant une augmentation de 0,3 % de l’indice des prix à la consommation en juillet, avec un taux d’inflation annuel tombant de 4,2 % en juillet à seulement 3,3 %.
Les prix des fruits et légumes ont augmenté de 3,4 % et ceux des transports de 0,7 %, tandis que les prix des vêtements et des chaussures ont chuté de 4,8 % et ceux des meubles de 1,2 %, selon les données.
Les prix du logement ont baissé de 0,2 % par rapport à avril et mai, le prix des nouveaux appartements ayant baissé de 0,6 %.
La Banque d’Israël a fortement augmenté ses taux d’intérêt – de 0,1 % à 4,75 % – au cours des 16 derniers mois pour lutter contre la hausse de l’inflation.
Mardi, des économistes ont estimé que les chances que la Banque d’Israël augmente à nouveau ses taux d’intérêt en septembre étaient plus élevées en raison de l’affaiblissement du shekel par rapport aux devises étrangères, a rapporté Ynet.
La notation de Fitch vient quelque trois semaines après que l’agence de notation rivale Moody’s Investors Service a mis en garde contre des « conséquences négatives » et un « risque significatif » pour l’économie et la sécurité d’Israël à la suite de l’adoption du premier projet de loi dans le cadre de la refonte contestée de l’appareil judiciaire par le gouvernement.
En avril, Moody’s a abaissé la perspective de crédit d’Israël de « positive » à « stable », citant une « détérioration de la gouvernance d’Israël » et les bouleversements causés par la tentative du gouvernement de réformer radicalement le système judiciaire.
D’autres agences de notation, dont S&P, ont mis en garde ces derniers mois contre la détérioration de la gouvernance israélienne et l’affaiblissement potentiel du système judiciaire et des institutions, et se sont inquiétées de l’aggravation des tensions sociales et politiques dans le pays.
La principale crainte du secteur des affaires et de la technologie est que la refonte judiciaire annoncée ne porte atteinte à la démocratie et n’affaiblisse l’équilibre des pouvoirs, ce qui pourrait dissuader les investisseurs en capital-risque et les autres bailleurs de fonds potentiels à investir leur argent dans le pays, provoquant ainsi une fuite des capitaux.