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Le site secret de Fordo : la poudrière des pourparlers

L’installation d’enrichissement dans la montagne ne sera pas démantelée, mais « convertie »

Des inspecteurs de l'AIEA et des techniciens iraniens à la centrale nucléaire de Natanz, le 20 janvier 2014. 
(Crédit : Irna/AFP/Archives Kazem Ghane)
Des inspecteurs de l'AIEA et des techniciens iraniens à la centrale nucléaire de Natanz, le 20 janvier 2014. (Crédit : Irna/AFP/Archives Kazem Ghane)

L’usine d’enrichissement d’uranium iranienne Fordo, une installation nucléaire construite dans une montagne enfouie dans le désert iranien et censée être imperméable aux attaques aériennes, était la poudrière des pourparlers en Suisse cette semaine entre Téhéran et les puissances mondiales P5 + 1, selon le New York Times.

L’accord-cadre cherche à limiter de manière significative le programme iranien en échange de la levée des sanctions occidentales.

De nombreux experts avaient prévu que l’accord exigerait la fermeture du site. En fait, comme l’a clarifié le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif jeudi soir, l’accord-cadre n’exige la fermeture d’ « aucune… de nos installations ».

Jusqu’en 2009, Fordo était une installation secrète située à l’intérieur d’une base des Gardiens de la révolution iranienne et représentait « un défi direct au régime de non-prolifération », avait déclaré le président américain Barack Obama à l’époque.

En décembre 2013, Obama a affirmé : « Ils n’ont nul besoin d’une installation fortifiée, souterraine, comme Fordo pour un programme nucléaire pacifique. » Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a maintes fois demandé son démantèlement, avec le reste de capacités militaires nucléaires iraniennes.

En 2011, l’Iran disposait de centaines de centrifugeuses sur le site et a commencé à enrichir de l’uranium à 20 %, selon l’article du Times.

Les centrifugeuses peuvent être utilisées pour enrichir de l’uranium à des niveaux inférieurs pour des besoins énergétiques, médicaux et scientifiques, et à des niveaux supérieurs, dans des ogives nucléaires, pour des besoins militaires. En 2012, le site comptait plus de 2 000 centrifugeuses existantes et quelque 700 opérationnelles, selon le Times.

D’après l’article du Times, de nombreux experts nucléaires prévoyaient que l’accord sur le nucléaire avec l’Iran exigerait le démantèlement du site. Mais dans l’accord-cadre conclu à Lausanne entre l’Iran et les puissances mondiales, Fordo et l’autre site nucléaire, Natanz, seront plutôt convertis en centres nucléaires pacifiques et soumis à des inspections.

Iran s’engage à ne pas enrichir de l’uranium à Fordo pendant au moins 15 ans et a accepté de convertir le site en centre de recherche de physique et de technologie nucléaire. L’accord exige de Téhéran de ne pas entreprendre de recherche et développement sur l’enrichissement d’uranium ou stocker des matières fissiles à Fordo pendant 15 ans.

Les centrifugeuses continueront de fonctionner à Fordo. Un responsable occidental a déclaré à l’Associated Press cette semaine que près de 1 000 machines tournent. Mais elles n’enrichiront pas d’uranium. Plutôt, a affirmé le responsable, elles produiront des isotopes à des fins médicales, industrielles et de recherche.

A Natanz, l’Iran dispose de 20 000 centrifugeuses, dont près de 10 000 servant à l’enrichissement.

L’accord vise à restreindre le nombre de centrifugeuses existantes à 6 104, et opérationnelles à 5 060. Toutes seront des modèles IR-1, le cheval de bataille de l’Iran, qui enrichissent à un taux beaucoup plus faible que les machines que Téhéran souhaitait installer.

Selon l’accord, l’Iran s’est engagé à enrichir de l’uranium sensiblement en dessous du niveau nécessaire pour des besoins militaires et de réduire son stock d’uranium enrichi d’environ cinq tonnes à 300 kg d’ici 15 ans.

Mais l’accord-cadre laisse de nombreuses questions sans réponse. Les limites sur la recherche et le développement de la technologie de pointe iranienne, qui pourraient être utilisées pour produire des armes nucléaires, restent vagues. Les inspecteurs pourraient toujours ne pas pouvoir entrer sur les sites militaires iraniens où les travaux nucléaires avaient eu lieu.

Les Américains et les Iraniens ne s’entendent pas sur le délai de l’assouplissement des sanctions économiques. Et l’affirmation d’Obama selon laquelle les sanctions pourraient toujours être en vigueur est démentie par le document officiel américain sur l’accord, décrivant un «processus de règlement des différends ».

Le plus gros problème, cependant, peut être celui que l’un des responsables américains a placé au-dessus de tous les autres : le « laps de temps » dont l’Iran aurait besoin pour produire subrepticement une arme nucléaire. L’accord-cadre impose une combinaison de restrictions, qui accorderait à l’Iran au moins un an pour atteindre cet objectif, plutôt que les deux à trois mois actuellement.

Selon R. Scott Kemp, un expert des centrifugeuses au MIT cité par le New York Times, vu que l’accord permet à l’Iran de conserver certaines centrifugeuses à Fordo et n’interdit pas la construction de nouvelles tant qu’elles n’enrichissent pas d’uranium, Téhéran pourrait acquérir le carburant nécessaire pour une bombe en trois mois seulement. Mais Kemp s’est ensuite rétracté.

« Fordo serait autorisé à disposer de centrifugeuses IR-1 uniquement pour la séparation des isotopes stables, et même si elle était ensuite reconvertie pour enrichir de l’uranium, le laps de temps d’un an serait maintenu. La crainte est donc nulle et non avenue », a écrit le Dr Kemp dans un communiqué.

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