Le superintendant Martin Kyzmickas, 46 ans : Le policier « au sang de guerrier »
Il a été tué par les terroristes du Hamas alors qu'il se battait au commissariat de Sderot, le 7 octobre
Le superintendant en chef Martin Kyzmickas, 46 ans, commandant de compagnie au sein de l’unité nationale de maintien de l’ordre, a été tué le 7 octobre alors qu’il combattait les terroristes du Hamas au commissariat de Sderot.
Selon Israel Hayom, Martin venait tout juste de terminer son service nocturne et il venait de retourner chez lui quand l’attaque terroriste a commencé. Entendant le bruit des tirs, il est retourné au commissariat qu’il venait de quitter lorsqu’il a été tué dans la bataille.
Le commissariat avait été le théâtre d’affrontements meurtriers quand les terroristes du Hamas avaient pris d’assaut le bâtiment et qu’ils s’étaient retranchés à l’intérieur. Plus d’une vingtaine d’agents de police avaient perdu la vie dans la matinée et, dès le lendemain, les forces de sécurité avaient démoli le commissariat, tuant les hommes armés qui se trouvaient encore à l’intérieur.
Le commissaire-adjoint Amir Cohen a confié à Israel Hayom que quelques minutes seulement avant d’être abattu, Martin s’était tourné vers lui et qu’il lui avait dit : « Commissaire, c’est ce que nous attendions, nous attendions de nous battre contre des terroristes ».
Martin a été tué quelques semaines seulement avant son 47e anniversaire.
Il a été inhumé à Tel Aviv, le 10 octobre. Il a laissé derrière lui son épouse, Svetlana et leurs trois enfants, Alisa, Mark et Tom, ainsi que sa mère et une sœur.
Né à Vilnius, en Lituanie, Martin s’était installé en Israël à l’âge de 18 ans, en 1995. Il avait rejoint les rangs de la police israélienne en 2005 et il ne devait plus les quitter jusqu’à sa mort, plus de 18 ans plus tard.
Le commandant Eyal Raon, le chef de la division de Martin au sein des forces de l’ordre, a indiqué que lorsqu’il n’était pas parvenu à le joindre, ce matin-là, « la première chose que nous avons dite a été qu’évidemment, il était parti se battre. C’était dans son ADN… C’était un héros ».
Danny Shtein, qui avait fait son service militaire avec Martin, a écrit que le défunt était « le plus Rambo que j’ai pu connaître. Il levait la main pour se porter volontaire pour tout, depuis le plus insignifiant jusqu’au plus fou. Un soldat discret. Pas une plainte, pas bavard. Etre avec lui dans la bataille ou pendant les entraînements et le voir en mode pilotage automatique avec son fusil MAG était incroyable ».
« Martin était un guerrier dans tout son être. Il était dur et il était calme. Il ne parlait pas, il ne discutait pas et il ne se querellait pas », a ajouté Shtein. « Tout le monde l’adorait. Tout le monde voulait être Martin ».
Dans une vidéo diffusée en sa mémoire par la police israélienne, son épouse Svetlana a indiqué qu’il était reparti se battre, ce jour-là, « parce que c’était son choix, parce qu’il était un viking ». Lorsqu’ils s’étaient rencontrés, a-t-elle ajouté, il était déjà un combattant : il avait « un sang de guerrier », a-t-elle précisé.
Svetlana a expliqué que lorsqu’il était reparti, dans la matinée du 7 octobre, vers le commissariat, « j’ai seulement entendu le bruit de la porte derrière lui. Il n’a pas dit au revoir. Nous n’avons pas eu la chance de pouvoir nous dire adieu ».
Lors de ses funérailles, elle a noté que son mari n’était pas un homme particulièrement souriant – « mais lorsqu’il souriait, il souriait. Il souriait et ça sortait du cœur ». Et dans chacun de ses trois enfants, a-t-elle poursuivi, « il y a une moitié de lui. Ainsi, j’ai un Martin et demi ».