Le syndicat des médecins menace de se mettre en grève
Le groupe a fait part de son conflit avec le ministère des Finances, avançant que ses 28 000 membres cesseront le travail dans 14 jours en l'absence de réponse à ses revendications
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël

Le plus important syndicat de médecins a fait savoir lundi que ses membres pourraient se mettre en grève en cas d’absence de réponse à ses revendications portant sur une hausse du budget alloué au système de santé israélien d’ici deux semaines.
« Ce conflit syndical a été déclaré, entre autres, au vu du manque de fonds alloués à des postes supplémentaires pourtant nécessaires pour assumer la charge de travail inhabituellement élevée en cette période de coronavirus », a expliqué l’Association médicale israélienne (IMA) dimanche dans un communiqué.
L’IMA a également cité l’intention de limoger « en l’absence de bonne foi » des médecins de corporations sanitaires employés dans les hôpitaux. Elle a dénoncé les paiements partiels des salaires versés à certains praticiens pendant la pandémie, les journées de congé-maladie posées par des médecins obligés de se mettre en quatorzaine en raison de contacts avec des malades du COVID-19 et un manque d’indemnités versées aux docteurs, qui ont dû payer de leurs poches la garde de leurs enfants durant le confinement.
Autre grief : le ministère des Finances a exigé des hôpitaux qu’ils financent l’embauche de médecins supplémentaires dans le cadre de la lutte contre la pandémie, ce qui, selon l’IMA, « creusera encore davantage les déficits et nécessitera de licencier des employés ».
Si le ministère des Finances ne répond pas à ses demandes, la totalité des 28 000 membres du syndicat se mettra en grève, a noté l’organisation.

Le président de l’Association médicale israélienne, Zion Hagay, a vivement recommandé au ministre des Finances Israel Katz et au ministre de la Santé Yuli Edelstein de trouver une solution.
« L’Association s’est comportée avec noblesse pendant toute la crise avec une mobilisation pleine et entière dès les premiers instants, mais si certains pensent que nous allons rester en marge, en tant que médecins, et laisser le public en subir les conséquences – alors nous avons la responsabilité de corriger cette erreur », a indiqué Hagay dans un communiqué.
Des chiffres récents du ministère de la Santé ont indiqué que les unités de coronavirus, dans quatre des plus importants hôpitaux israéliens, étaient pleines et que la majorité des hôpitaux se trouvaient en proie à une saturation générale. Deux centres médicaux majeurs de Jérusalem ainsi que les plus grands hôpitaux de Tel Aviv et de Ramat Gan, une ville voisine, sont presque à saturation ou déjà surchargés.
Le pays connaît actuellement une recrudescence des infections au coronavirus qui a commencé après la levée graduelle de mesures de confinement qui avaient été imposées au mois de mars et au mois d’avril pour tenter d’entraver la propagation de l’épidémie.
Les taux d’infection s’élèvent actuellement à entre 1 000 et 2 000 nouveaux cas par jour.
Plus de 600 personnes sont décédées des suites du COVID-19 au sein de l’Etat juif depuis le début de l’épidémie.
Ce conflit syndical survient alors qu’Israël est en lutte pour l’adoption de son budget national dans un contexte de crise de la coalition au sein du gouvernement d’unité.