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Le taux de divorce a augmenté de 6,5 % en 2024 – rabbinat

Les tribunaux rabbiniques ont obtenu des ordonnances de divorce pour 221 femmes en 2024 dont les maris avaient refusé de les délivrer, selon l'autorité qui détient le monopole du divorce juif en Israël

Le tribunal rabbinique de Tel Aviv, le 3 août 2017. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)
Le tribunal rabbinique de Tel Aviv, le 3 août 2017. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Le système des tribunaux rabbiniques a déclaré mardi qu’il avait constaté une augmentation de 6,5 % des divorces au sein de la population juive israélienne en 2024, par rapport à 2023, avec 11 542 divorces contre 10 838 l’année précédente.

Cette augmentation est observée dans le contexte des tensions de la guerre de plus d’un an qui a commencé avec le massacre du Hamas le 7 octobre 2023 et qui a vu les taux de divorce grimper à des sommets jamais atteints depuis 2021 dans le sillage des confinements du COVID – lorsque 11 567 couples se sont séparés, selon le même ensemble de données, fourni par le Grand Rabbinat dans un rapport annuel.

Le droit de la famille en Israël est administré par les autorités religieuses. Les chiffres ne concernent que les Israéliens juifs placés sous l’autorité du rabbinat, et non les citoyens musulmans et chrétiens.

Les augmentations les plus importantes d’une année sur l’autre ont été enregistrées à Beit Shemesh (45 %), à Kiryat Gat (45 %), à Beitar Illit (44 %) et à Ashkelon (31 %). À Tel Aviv-Jaffa, les divorces ont augmenté de 15 %.

Les localités qui ont connu une baisse du nombre de divorces au cours de l’année écoulée sont Jérusalem, où le nombre de divorces a diminué de 4 %, Raanana, où il a baissé de 18 %, et Kiryat Ata, dans le district de Haïfa, où il a baissé de 11 %.

Le rapport fournit également des chiffres concernant l’unité spéciale du rabbinat chargée d’obtenir des jugements de divorce juifs – document connu sous le nom de « guet » – au cas où l’un des conjoints est récalcitrant.

Selon la loi juive, pour qu’un divorce soit valable, un homme doit volontairement remettre un guet à sa femme, même si des pressions importantes peuvent être exercées sur l’homme pour le contraindre à le faire, et la femme doit volontairement l’accepter, même si des pressions peuvent également être exercées sur elle.

Illustration : Le tribunal rabbinique, à Jérusalem, le 2 avril 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

En 2018, la Knesset a adopté une loi permettant aux tribunaux rabbiniques israéliens de sanctionner les maris récalcitrants qui refusent de donner un guet à leur femme, même si ni le mari ni la femme ne sont citoyens israéliens.

En 2024, l’unité a réussi à obtenir un guet pour 221 femmes dont les maris refusaient auparavant de les donner, soit à peu près le même nombre qu’en 2023 (226). Pour parvenir à ces résultats, l’unité a imposé des sanctions à 135 hommes refusant le guet, contre 209 en 2023. Elle a également sanctionné 8 femmes, contre 6 en 2023.

En janvier 2025, il y avait encore 67 cas de conjoints récalcitrants en Israël, avec 44 hommes et 23 femmes.

Si une femme refuse d’accepter le guet de son mari, l’homme peut se remarier avec l’approbation de 100 rabbins, ce que le rabbinat peut parfois faciliter. Il y a eu sept cas de ce type au cours de l’année juive 5784 (2023-2024), selon le rapport.

Des militantes des droits des femmes organisent un rassemblement devant le tribunal rabbinique de Jérusalem le 8 mars 2021, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, pour protester contre leur impossibilité de divorcer. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Il n’existe pas d’institution de mariage civil en Israël, où ce domaine relève exclusivement des autorités religieuses. Malgré des décennies d’appels à la réforme de la part de législateurs, d’organisations à but non lucratif et même de certaines personnalités religieuses – et près d’une dizaine d’organisations créées pour lutter contre la situation actuelle -, peu de choses ont changé depuis l’entrée en vigueur, il y a 75 ans, du statu quo régissant la relation entre la religion et l’État.

Sur le plan juridique, Israël reconnaît les mariages célébrés à l’étranger, y compris les unions entre personnes de même sexe. Mais si un couple hétérosexuel juif se marie à l’étranger et cherche à divorcer en Israël, il n’aura pas d’autre choix que de passer par les tribunaux rabbiniques.

Amy Spiro a contribué à cet article.

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