Le téléphone d’un adolescent a émis pendant plus d’une heure après l’enlèvement
La technologie aurait pu permettre à la police de localiser les corps des jeunes plus rapidement, selon les médias
Le téléphone portable d’un des trois jeunes Israéliens enlevés par des Palestiniens en Cisjordanie et tués rapidement après, a émis plus d’une heure après qu’un des trois adolescents a appelé la police pour prévenir de leur kidnapping.
La transmission aurait pu permettre à la police de localiser les corps des adolescents dans l’heure qui a suivi l’enlèvement avec l’aide d’une technologie de recherche, selon un article de Haaretz paru mercredi.
Le kidnapping d’Eyal Yifrach, 19 ans, Gil-ad Shaar, 16 ans et Naftali Fraenkel, 16 ans, a eu lieu au sud de Jérusalem, à un arrêt de bus dans le Gush Etzion, vers 22h15, le 12 juin. Un des adolescents a contacté la ligne d’urgence de la police dix minutes plus tard.
L’enquête initiale a montré que vers 23h20, les kidnappeurs ont retiré les batteries des téléphones de deux des otages, pour éviter d’être localisés. En revanche, le téléphone du troisième avait une batterie inamovible.
L’appareil a été déconnecté et a arrêté d’émettre seulement après qu’il a été détruit, vraisemblablement quand le véhicule qui transportait les victimes fut brûlé par les ravisseurs, vers 23h50, selon des rapports.
Dans un morceau d’enregistrement, d’une minute, de l’appel, rendu public pour la première fois, mardi 1er juillet, on entend clairement un des jeunes dire qu’il a été enlevé.
« Ils m’ont kidnappé » chuchote l’adolescent au téléphone, alors que l’on entend en fond les kidnappeurs crier en hébreu avec un accent arabe aux trois jeunes de ne pas bouger. Le destinataire tente d’interagir avec l’émetteur de l’appel mais ne reçoit pas de réponse. Quelques secondes plus tard, plusieurs bruits retentissants, vraisemblablement des coups de feu, se font entendre. On entend alors quelqu’un gémir dans la voiture. A ce moment-là, une voix toujours dans la voiture dit en arabe
« prends-lui le téléphone ».
Personne dans la voiture ne parlera plus jusqu’à la fin de l’extrait de 49 secondes. A la fin, le supérieur du destinataire de l’appel est entendu au téléphone, il demande plusieurs fois à l’appelant où il se trouve.
Les kidnappeurs, réalisant qu’un appel a été passé, ont tiré à bout portant sur les trois adolescents à l’arrière de la voiture, selon une confirmation de sources militaires.
Les ravisseurs ont enterré les corps dans un champ à proximité et ont mis le feu au véhicule. Les enquêteurs de police ont dit qu’à l’intérieur du véhicule brûlé, ils ont trouvé huit balles, des traces de sang, une chemise déchirée et brûlée, une kippa noire et un disque de musique hassidique tous les deux utilisés par les kidnappeurs sans doute pour ne pas éveiller les soupçons des adolescents.
L’enregistrement de l’appel a vite été diffusé à travers le pays, jeudi, par le biais de l’application de messagerie instantanée Whatsapp, ce qui aurait incité le Shin Bet à lever l’interdiction de sa publication.
Cependant, l’appel a continué bien après le moment où les morceaux divulgués s’arrêtent.
Dans la plus longue version, non-diffusée, de l’enregistrement, les deux kidnappeurs sont entendus en train de se parler en arabe. Les ravisseurs sont plus tard entendus appeler une autre personne pour lui dire que « nous en avons trois », sans aucun doute, en référence aux enfants kidnappés, selon Walla.
L’appel a duré près de deux minutes et demie.