Le variant britannique plus dangereux pour les femmes enceintes – Alroy-Preis
Selon la responsable, "il y a un changement certain dans la nature de la pandémie" ; elle attribue aussi les taux d'infection en hausse chez les Haredim à la souche du Royaume-Uni

La cheffe des services de santé publique au sein du ministère de la Santé, Sharon Alroy-Preis, a averti jeudi que le nombre de femmes enceintes infectées par le mutant britannique du coronavirus était en augmentation et qu’elles risquaient particulièrement de développer des formes graves de la maladie.
« Il y a un genre de contagion différent. Je vais juste mentionner la question du variant qui a été découvert au Royaume-Uni et le problème posé par les femmes enceintes face à cette mutation. Le taux de contagion, parmi les femmes enceintes, est bien plus élevé qu’il ne l’a été. C’est la raison pour laquelle nous avons changé nos recommandations et conseillé la vaccination aux femmes enceintes », a-t-elle déclaré auprès de la Douzième chaîne.
« Et c’est aussi la raison pour laquelle nous demandons également des échantillons à tous les hôpitaux où il y a des femmes enceintes dans un état grave et critique, afin de suivre cette tendance. Dans les cinq cas que nous avons été en mesure de suivre jusqu’à présent, ces femmes avaient été infectées par le variant britannique. Il y a un changement certain dans la nature de la pandémie », a-t-elle poursuivi.
Elle a ajouté que les femmes enceintes devenaient une catégorie à haut-risque à cause de ce variant.
Cette mise en garde a eu lieu après le conseil donné par le ministère de la Santé aux femmes enceintes de se faire vacciner. En effet, un certain nombre de femmes qui attendaient un bébé sont récemment tombées malades, ce qui a entraîné la naissance prématurée par césarienne de plusieurs enfants en raison du risque mortel encouru par les mères comme par les bébés.

Alroy-Preis a aussi expliqué que cette souche britannique faisait aussi grimper le nombre d’infections dans la communauté ultra-orthodoxe.
« Il y a un niveau de contagion très fort dans la communauté ultra-orthodoxe. Le variant britannique, entre autres, en est à l’origine… Il s’est répandu davantage là-bas pour commencer et maintenant, il continue à se propager. Il a commencé là-bas… et il est bien plus contagieux », a-t-elle ajouté.
Alroy-Preis a dit ne pas avoir été sollicitée pour avis en ce qui concerne la promesse faite par le Premier ministre de rouvrir les lieux culturels et les sites de divertissement d’ici deux semaines, mais que la possibilité avait pu être évoquée avec d’autres responsables de la santé.
Elle a aussi parlé de la possibilité que les taux d’infection soient encore très élevés dans tout le pays lors des élections du 23 mars.
Alors qu’il lui était demandé si le vote pouvait avoir lieu dans de telles conditions, elle a répondu que « cela dépendra de la manière dont il sera organisé ».
Si les Israéliens peuvent voter depuis chez eux ou en ligne, « ce serait assurément préférable » pour la santé publique, a-t-elle estimé. « Si nous nous trouvons dans une situation où il y a des milliers de cas confirmés par jour et qu’il faut laisser tout le monde sortir, cela va être très délicat », a-t-elle continué.
Le vice-ministre de la Santé Yoav Kisch, membre du parti du Likud de Netanyahu, a fait allusion mercredi à la possibilité de reporter les élections si le nombre d’infections était élevé, entraînant l’indignation des politiciens de l’opposition qui ont accusé le Premier ministre de chercher à retarder le vote.
Le vice-directeur-général du ministère de la Santé, Itamar Grotto, a néanmoins affirmé devant les caméras de Kan que « le report du scrutin n’est pas d’actualité ».
Les élections précédentes en Israël – organisées au mois de mars 2020 – avaient eu lieu après la première apparition du coronavirus dans le pays, avec plusieurs bureaux de vote particuliers qui avaient accueilli le nombre encore relatif à l’époque de personnes soupçonnées d’avoir contracté le coronavirus ou d’avoir été en contact avec des porteurs confirmés. Mais l’organisation d’un vote dans les conditions actuelles – avec plus de 80 000 cas actifs et de nombreuses personnes en quatorzaine – est un défi beaucoup plus dur à relever.
Des élections ont été reportées à deux reprises dans l’Histoire de l’État juif, à cause de la guerre et avant l’adoption de l’amendement à une loi en 1992, un amendement qui régulait la capacité de la Knesset à ajourner un scrutin.