Le vice-chancelier autrichien annule sa visite en raison d’une rencontre à Jéruslem-Est
Reinhold Mitterlehner a annulé son voyage parce qu'Akunis a insisté pour le recevoir dans son bureau à Cheikh Jarrah
Ilan Ben Zion est journaliste au Times of Israel. Il est titulaire d'une maîtrise en diplomatie de l'Université de Tel Aviv et d'une licence de l'Université de Toronto en études du Proche-Orient et en études juives
Reinhold Mitterlehner a annulé sa prochaine visite en Israël parce que le ministre de la Science, de la Technologie et de l’Espace, Ofir Akunis, a insisté pour l’accueillir dans son bureau au ministère à Jérusalem-Est.
Mitterlehner, qui occupe également le poste de ministre de la Science de l’Autriche, aurait dû signer deux protocoles d’entente pour la coopération scientifique entre Israël et l’Autriche avec Akunis pendant son voyage de quatre jours. Il aurait dû arriver dimanche et rencontrer Akunis ainsi que le ministre de l’Énergie et se rendre à l’Institut Weizmann et à Yad Vashem.
L’annulation de cette réunion avec un si court préavis a été initialement attribuée à des conflits d’emplois du temps mais il a été révélé plus tard que l’Autriche s’oppose à ce que l’entretien ait lieu au-delà de la Ligne verte de pré-1967.
Le bureau du ministre est situé dans le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est, dans un complexe abritant un certain nombre de bureaux gouvernementaux.
L’ambassade d’Autriche en Israël a déclaré au Times of Israel vendredi que les ministres autrichiens « ne vont jamais à des entretiens qui sont en dehors des frontières de 1967 ».
« Nous ne pouvions pas surmonter la déclaration de là où la réunion a été affectée parce que les réunions qui sont en dehors des lignes de 1967 ne nous vont pas », a déclaré l’ambassade.
L’Autriche ne reconnaît pas la souveraineté israélienne sur Jérusalem-Est, qu’Israël a pris lors de la guerre des Six Jours en 1967 et annexé en 1980.
Mitterlehner aurait demandé à ce que l’entretien avec Akunis ait plutôt à la Knesset, l’Hôtel King David, ou Tel-Aviv, a indiqué le journal l’autrichien Die Presse.
« Avec tout le respect dû au ministre autrichien », a déclaré Akunis dans un communiqué jeudi, « Jérusalem a été notre capitale pendant les 3 000 dernières années ; la tenue d’une réunion là-bas l’emporte sur toute autre option ».
« Le gouvernement complexe de Jérusalem-Est fait partie intégrante de Jérusalem ; la loi de Jérusalem en dit autant. Si j’avais accepté sa requête, j’aurais aussi bien avoir accepté la division de la ville – ce qui ne va jamais se produire. Nous n’allons pas diviser Jérusalem, tout comme les Autrichiens ne diviseront jamais Vienne ».
L’ambassade d’Autriche a déclaré que la visite n’a pas été reportée à une date ultérieure.
« Nous devrons voir comment nous allons le faire », a expliqué un porte-parole, en soulignant les prochaines fêtes de Noël et du Nouvel An. « Pour l’instant, rien n’a été prévu pour l’instant ».
L’annulation de Mitterlehner a eu lieu quelques jours seulement après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annulé une réunion avec le ministre des Affaires étrangères de la Belgique en raison du soutien de Bruxelles pour l’étiquetage des produits israéliens fabriqués au-delà de la Ligne verte.
Peu de temps après, le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a annoncé qu’il allait remettre sa prochaine visite en Israël et dans les Territoires Palestiniens à une date indéterminée suite à l’annonce de Netanyahu plus tôt cette semaine de suspendre le rôle de l’Union européenne dans le processus de paix en raison de l’étiquetage des produits des implantations.
Reynders aurait dû se rendre en Israël du 5 au 8 décembre.
« Suite à la décision prise par le Premier ministre d’Israël, M. Netanyahu, de suspendre les contacts avec l’Union européenne sur le processus de paix au Moyen-Orient, et compte tenu de l’impact de cette décision sur le programme de la visite de Didier Reynders, ce dernier a confirmé ce mardi matin à l’ambassadeur d’Israël en Belgique sa décision de reporter sa visite à une date ultérieure », a indiqué le ministère belge des Affaires étrangères dans un communiqué mardi soir.