Israël en guerre - Jour 589

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Interview

Léa Veinstein enquête sur son histoire familiale silencieuse sous l’Occupation

Elle est fille de. Mais aussi arrière-petite-fille. D’un rabbin dont elle ne savait rien, pas même le prénom. Entretien

Léa Veinstein. (Crédit : JF PAGA)
Léa Veinstein. (Crédit : JF PAGA)

Productrice de documentaires pour la radio, spécialiste de l’œuvre de Kafka à laquelle elle a consacré une thèse, Léa Veinstein livre le fruit de son enquête sur l’aïeul mystérieux qui officia à Neuilly sous l’Occupation. D’une vague légende familiale, elle a fait un récit troublant et émouvant qui comble les silences et questionne sa propre judéité.

Times of Israël : À quelques lignes du début de votre livre, on peut
lire : « J’ai toujours entendu dire que j’avais un arrière-grand-père rabbin ». Voilà qui résonne comme un incipit aux accents proustiens…

Léa Veinstein : Oui, le « J’ai entendu dire » est à la fois vague et mystérieux… « Mon arrière-grand-père était rabbin » est une phrase que j’ai longtemps répétée. Elle m’a poursuivie depuis mon enfance.

Ce livre rend hommage à cet arrière-grand-père, Isaac Sawelski. Petit rappel généalogique : Isaac était marié à Hélène dont il a eu une fille, elle-même mère de l’écrivain, poète et producteur radio Alain Veinstein, votre père. Et votre mère est Laure Adler, journaliste, productrice radio et télévision bien connue. Exact ?

Bravo, vous avez tout bon !

Isaac Sawelski, rabbin à Neuilly sous l’Occupation. (Autorisation)

Ne pas écrire « un livre tombeau » était-il important pour parler de cet arrière-grand-père méconnu ?

J’ai essayé d’aller au plus près de son quotidien.

Dans la première partie du livre, je le traite presque comme un personnage de fiction : j’ai envie d’imaginer ce qu’il fait de ses journées, l’heure à laquelle il se réveille, ce qu’il mange et de quoi est faite sa vie communautaire et religieuse.

N’est-ce pas ce même élan vers la vie qui vous lie à l’hébreu, célébré dans votre livre comme la « langue biblique déterrée de son espace sacré au moment de la création de l’Etat d’Israël et que les Israéliens ont choisi de rendre à la vie » ?

C’est vrai, j’ai décidé d’apprendre l’hébreu moderne après mon passage au Mémorial de la Shoah où j’ai travaillé sur le film du procès Eichmann. Evidemment, comme introduction à l’hébreu, ce n’est pas rien. J’étais extrêmement touchée de voir à quel point il était important, notamment pour le procureur, que le jugement ait lieu dans cette langue. Que Eichmann soit emmené en Israël et qu’il soit jugé à Jérusalem était, on l’a beaucoup dit, symboliquement important mais on parle rarement du fait qu’il a été jugé en hébreu. Et cela alors que le procureur, son principal interlocuteur, était un juif allemand dont la langue maternelle était l’allemand. Dans mon souvenir, c’est aussi le cas des juges. Aucun ne s’adresse à lui en allemand.

C’est une façon de dire : nous avons la même langue maternelle mais à ce moment précis du jugement, c’est en hébreu que nous allons nous parler. On est en 1961 et l’on entend bien que l’hébreu des personnes qui viennent témoigner est souvent balbutiant. Cela m’a fascinée. Je me suis dit, à ce moment-là, qu’il fallait que mon rapport au judaïsme puisse passer par autre chose que la Shoah, Levinas ou mon histoire familiale.

Tout cela était déjà assez lourd à porter. J’avais envie de quelque chose de vivant.

Voilà donc l’histoire de trois petites filles modèles – votre sœur, votre cousine et vous-même – qui, en se lançant sur les traces de l’aïeul, sèment le balagan [mot hébreu désignant le désordre, le bordel plus exactement] au sein d’une famille taiseuse. Au moment de la publication de Laisser les centres s’envoler (Leo Scheer, 2012), Nathalie Rheims décrivait l’étrange ataraxie des siens pour qui « parler était un signe de faiblesse »… Cette retenue était-elle aussi le marqueur de votre famille, à tel point que votre père n’avait, par exemple, jamais pu approcher son grand-père Isaac ?

Oui, ça l’était. Et ça l’est toujours. D’après mon père, Isaac était un homme sévère. Il y avait déjà cette sorte de distance qu’il a dû entretenir avec sa fille qui l’a reproduite avec ses enfants et ses petits-enfants. Avant cette enquête, ce n’était pas du tout une famille où la parole circule. Tout est très larvé, y compris les éventuels conflits. Un peu comme des eaux qui stagnent…

Votre judaïsme s’est installé à votre corps défendant, « sans même que je m’en aperçoive », écrivez-vous. Cela a commencé – cela aussi est un marqueur familial ! – par le biais intellectuel, à savoir la philosophie et Levinas…

Sincèrement, je me souviens très bien que je n’ai pas « vécu » ma découverte du judaïsme. Je ne me suis pas dit :« Tiens, je découvre Levinas, le judaïsme, mes racines ». J’ai vraiment eu une sorte de coup de foudre pour un texte très précis sur le visage (ndlr Totalité et Infini 1961) qui faisait partie des textes de Levinas enseignés dans toutes les classes préparatoires.

Que l’on puisse faire, de cette manière, de la philosophie sur des objets qui n’ont pas l’air d’être des objets philosophiques, comme le visage de l’autre, a été une vraie révélation. Du coup, j’ai décidé d’en faire mon sujet de mémoire. Mais, à ce moment-là, j’avais à peine conscience du fait que Levinas était juif. Ce n’est pas par ce biais-là que je me suis rapprochée du judaïsme. C’est plus tard que j’ai compris le lien entre la pensée juive et les auteurs qui m’attiraient.

Votre cheminement s’est poursuivi par un mémoire consacré à Walter Benjamin : « Critique de la violence », un texte de 1921 dans lequel le philosophe allemand aborde la question de la violence au sein des mouvements de contestation…

C’est très actuel ! Il faudrait le relire…

A la dimension politique de la violence, Benjamin articule une dimension « théologique » dont vous dites qu’elle est puisée dans le judaïsme. Alors que, toute jeune étudiante, votre fréquentation des cercles d’intellectuels d’extrême gauche vous a permis d’entendre, de la part de vos camarades, un « discours ambivalent au sujet d’Israël et des Juifs » (dont on peut dire qu’il ne s’est guère tari de nos jours), comment imaginer pensée juive et pensée radicale de gauche conciliables ?

Cela semble aujourd’hui malheureusement compliqué. Mais je pense que c’est totalement conciliable et souhaitable. Dans ce terreau intellectuel qu’était l’Europe des années 1920-30, les représentants de l’intelligentsia juive, auquel Kafka peut être intégré, étaient les enfants de Juifs résolument tournés vers l’assimilation.

C’est pour cela que je m’identifie un peu à eux. Cela donnait des familles de laïcs, un peu comme l’était devenue ma grand-mère et comme le sont mes parents : des gens pour qui la culture juive est extrêmement présente et importante sans qu’elle ait quelque chose à voir avec la théologie ou la pratique.

Ces gens-là, Scholem, Kafka, Benjamin ont essayé de retrouver leurs racines en puisant intellectuellement dans la tradition juive, y compris la kabbale qu’ils ont tenté d’articuler avec leur pensée politique, en général anarchiste ou de sensibilité anarchiste que l’on qualifierait aujourd’hui de gauche très radicale.

Ils ont réussi mais je pense, et c’est mon interprétation personnelle, que des clivages sont par la suite apparus sur la question du sionisme. C’est là que les choses se sont compliquées.

Pour évoquer son rapport au judaïsme, Laure Adler emprunte à Ingeborg Bachman les mots adressés à Celan : « Je suis juive de
cœur ». Votre mère se rêve, écrivez-vous, en « intellectuelle juive ashkénaze ». De votre côté, vous étiez « fière d’avoir un arrière-grand-père barbu, ashkénaze, important ». Barbe à part, mère et fille ont les mêmes aspirations…

Oui, c’est une espèce de fascination…

Interrompue, la transmission semble avoir resurgi à travers des objets sur le rôle desquels la philosophie et la psychanalyse se sont souvent penchées. Le premier a été, pour vous, la plaque dans la synagogue de la rue Ancelle à Neuilly…

J’ai essayé de construire le récit à partir de différents objets qui ont constitué des découvertes bouleversantes. Notre enquête partait de rien : un personnage mort en 1948, centre d’une légende familiale mystérieuse -un seul mot : rabbin – qui le faisait presque tenir de la fiction. À chaque fois, les objets ont symbolisé la rencontre du réel. C’était donc vrai qu’on est juifs, dans cette famille ! La découverte, dans la synagogue, de la plaque au nom de mon arrière-grand-père a marqué le début de notre enquête. Il est aussi écrit qu’il y a officié sans interruption pendant cinquante ans jusqu’en 1948. En plus d’apprendre son prénom, nous découvrons ces dates et nous en venons très vite à nous demander comment cela est possible. Et là, on entre dans une autre dimension…

Le rabbin Meyers officiait rue Ancelle au début de la guerre. Il a ensuite quitté Neuilly pour Annecy d’où il a aidé de nombreux juifs à passer en Suisse. Il fut déporté à Drancy puis à Auschwitz en février 1943. Isaac l’a remplacé.

C’est là que nous commençons à comprendre les différentes possibilités qui se présentaient à l’époque aux institutionnels religieux. Le rabbin Meyers fait le choix, assez tôt, de quitter Neuilly et de se rapprocher d’une filière organisant des passages en Suisse. Isaac décide de rester.

En l’absence du rabbin Meyers, il se retrouve seul, devient à la fois hazan et rabbin et décide de continuer puisque le Grand Rabbin de France laisse, jusqu’en 1944, la décision de fermer les synagogues à l’appréciation des rabbins. Il y a donc eu mynian [le quorum de dix personnes nécessaire à la récitation de certains passages de la prière et à la lecture de la Torah] rue Ancelle.

Deuxième objet : le tampon de cuivre du Consistoire de Paris « casher lepessah » qui appartenait à Isaac. N’est-il pas le symbole d’une reconnexion à la transmission ?

Exactement. Le tampon matérialise l’héritage qui nous revient. Le retrouver est une victoire et en même temps une grande responsabilité.

Le troisième objet s’adresse à la chercheuse : c’est la carte de légitimation tamponnée par le Commissariat général aux questions juives et délivrée par l’UGIF* (Union Générale des Juifs de France), avec la photo de votre arrière-grand-père. Est-ce un tournant dans votre enquête parce qu’elle mentionne qu’Isaac, en tant que Juif et
« Vorbeter » (ministre officiant), et sa famille seraient tenus « en dehors de toute mesure d’internement » ?

Mon expérience au Mémorial de la Shoah et mon travail sur le procès Eichmann m’avaient initiée à la problématique des Conseils juifs mais je ne connaissais pas l’histoire, en France, de l’UGIF.

Ce qui devient menaçant, pour nous, c’est que nous nous disons que le silence radical qui a suivi la mort d’Isaac et la décision de ma grand-mère de ne plus dire que nous étions juifs, de manger du cochon, d’éluder son prénom et de décréter qu’il était prof de maths, venait peut-être du fait qu’il y avait une forme de honte liée aux décisions que son père avait prises sous l’Occupation.

Concrètement, nous nous disons à ce moment-là : « Peut-être s’est-il compromis pour pouvoir rester et ne pas être déporté, contrairement au rabbin Meyers »…

Vous racontez d’ailleurs une visite guidée qui s’est mal terminée à la synagogue de la rue Notre-Dame-de-Nazareth. Avez-vous le sentiment d’avoir abordé un sujet sensible, voire tabou, annoncé dans le paragraphe titré : « Sans se cacher » ?

Lorsque j’ai demandé à la guide si la synagogue était restée ouverte pendant la guerre, sa réaction et celle des autres visiteurs ont été très agressives et violentes. « Comment osez-vous penser cela une seconde ? Savez-vous combien de gens sont morts ? » Oui, mais nous savions aussi, pour avoir enquêté sur notre arrière-grand-père, que ce n’était pas contradictoire avec le fait qu’une certaine partie de la communauté juive française avait continué à vivre et à se rendre à la synagogue. Ce sont deux faits historiques contemporains : les assassinats de masse, les rafles et les Juifs français qui, pour une part, ne se sont pas cachés et ont traversé cette période en survivant.

Qu’avez-vous conclu au sujet de cette carte ? Est-elle, finalement, la cause du silence familial ?

Je ne saurai jamais ce que ma grand-mère en a déduit. Pourquoi avait-elle conservé cette carte ? Qu’avait-elle conclu ? Nous, nous avons passé plusieurs mois dans les archives pour y comprendre quelque chose. Je ne pense pas qu’elle ait eu cette démarche.

En tous cas, moi je sais, aujourd’hui, que cette carte de légitimation n’explique pas la survie d’Isaac et le fait qu’il n’a pas été inquiété. Beaucoup de ceux qui détenaient cette carte ont été arrêtés à partir de 1943, soit sur dénonciation soit dans des rafles et, parmi eux, des hauts dirigeants de l’UGIF.

Vous évoquez à ce sujet, par une phrase très forte, le cas de Raymond-Raoul Lambert qui dirigea la zone Sud de l’UGIF…

En 1941, Lambert négocie encore avec Laval à Vichy et en 1943, il pénètre dans une chambre à gaz… Aucune distinction n’est dès lors plus prise en compte, qu’on ait une carte ou pas. Je pense qu’à ce moment, Isaac a de la chance et qu’il aurait pu être arrêté comme l’ont été de nombreuses personnes. Que d’autres ne soient pas rentrées, que le rabbin Meyers soit mort à Auschwitz, que sa mémoire soit honorée de façon très claire par sa famille qui est restée très pratiquante, n’a sûrement pas été simple à gérer par ma grand-mère. La plaque d’Isaac est reléguée dans un coin de la synagogue. On n’est pas au même niveau d’honneur et je le comprends très bien. Mais ce qui est rassurant pour l’arrière-petite-fille, c’est le moment où je comprends, grâce aux archives et aux travaux des historiens, que l’UGIF n’est pas un organe de collaboration et qu’à aucun moment, cette carte ne fait peser le soupçon qu’Isaac a survécu pour de mauvaises raisons.

C’est fondamental pour moi et pour la famille.

Et revoilà Kafka : l’écrivain a 36 ans quand il rédige sa fameuse lettre au père. Vous en avez 32 au moment de ce livre et vous
écrivez : « Pourquoi toujours ce besoin de m’adresser à mon père ? Depuis longtemps déjà, tout se passe comme si je cherchais à rompre un silence qui me brise. Et toi, papa, t’as quoi, sur le cœur ? »

Oui, oui oui… Depuis la parution de ce livre, beaucoup de lecteurs, proches ou non, me disent que je m’adresse à mon père. C’est vrai mais c’est par mon père que j’ai accès à cette histoire et plus encore, par son silence.

Isaac, par Léa Veinstein, aux éditions Grasset.

Comment a-t-il réagi à la lecture de votre livre ?

Bien. Il l’a beaucoup soutenu depuis le début.

A-t-il brisé le silence ?

Non… Je pense qu’il aimerait bien mais peut-être pas avec moi.

Vous parliez de la grande responsabilité qui vous échoit. La chercheuse semble avoir passé le relais à la jeune femme alors confrontée à la question : que faire de cette matière si on n’a pas la foi ? Que faire de ce judaïsme sans foi ?

Le livre est construit en deux parties au fil desquelles la narratrice change. Deux ans s’écoulent entre le début de l’enquête et la période de ma vie dont je fais état dans la seconde partie : mon mariage, ma grossesse… Le lien entre les deux parties peut se formuler ainsi : « D’accord, tu es revenue dans une synagogue, tu y as fait revenir ton père, tu as fait l’expérience d’un retour qui a réintroduit de la parole et reconstitué la chaîne. Que vas-tu faire, maintenant que tu sens que l’enquête ne peut pas aller plus loin ? Je ne saurai jamais pourquoi Isaac n’a pas été arrêté en 1943-44. Mais dans ce livre, il ne s’agit pas seulement de parler de moi. C’est un peu le phénomène de la génération de Kafka et de Scholem dont je vous parlais. Je sens que cette troisième génération, la nôtre, a le désir de nommer et de comprendre le sens sans avoir forcément toujours la foi. J’ai compris que même la conversion libérale aurait été une trahison par rapport à mon chemin. Comment faire ? C’est toute la question de la deuxième partie.

Qu’on le veuille ou non, la religion est présente lorsque l’on commence à vivre des moments qui sont des rites de passage : le mariage, la grossesse, la naissance, le deuil. Je cherche. Et je pense que je ne trouve pas. Un peu comme l’enquête. Mais ce que m’a enseigné Kafka, c’est que notre rapport à la religion peut changer. C’est peut-être l’une des plus belles choses qui soit dans le judaïsme : qu’un ancêtre, fût-il lointain, ait appartenu à ce peuple nous ouvre la possibilité de se dire que si l’on veut, on peut aller par là…

Etes-vous apaisée ?

Je n’ai pas pour autant réglé toutes les questions. Mais juif et apaisé ne sont pas, me semble-t-il, des notions totalement compatibles !

Reste que votre belle-mère a déclaré : « Léa s’est très vite adaptée aux boulettes et à la boutargue. Ça voulait dire : pour nous, tu es juive. » Voilà un label de cachérisation qui a dû vous aller droit au cœur, même s’il n’est pas vraiment lié à la bourgeoisie intellectuelle ashkénaze…

Oui, c’est vrai, cela en est plutôt éloigné !

Que jugez-vous « maladroit » dans la tribune que vous avez écrite après l’attentat de l’Hyper Cacher ?

Des évènements intervenus après l’écriture de cette tribune ont influencé ma manière de voir les choses. Le recul fait que je n’écrirais pas la même chose aujourd’hui. Ce qui me gêne, la raison pour laquelle je dis que c’est impulsif et maladroit, c’est que j’établis, de manière frontale, une comparaison avec la Shoah. Et ça, je ne pense pas que ce soit une bonne façon de penser les choses. Je pense qu’il faut, au contraire, être capable de lire chaque événement dans sa singularité propre et que ce n’est pas rendre service aux Juifs de France de ne pas le faire. C’est même apporter de l’eau au moulin des Dieudonné, Soral et compagnie qui disent qu’on se sert de la Shoah comme d’un argument indépassable…

Vous maintenez l’idée, soutenue dans votre tribune, selon laquelle les Juifs sont une cible qui gêne…

Bien sûr.

Dans son oraison à l’enterrement de Marceline Loridan-Evans, Delphine Horvilleur a rappelé le verset VETIK’EINA ENAV MI-R’OT : Les yeux d’Isaac s’obscurcirent d’avoir vu. Elle a poursuivi en rappelant l’interprétation des sages : « Isaac, dans la Torah, c’est la figure du survivant par excellence ». Le mot « survivant » n’est-il pas un lien supplémentaire qui vous rattache à votre ancêtre, vous qui serez en 2020 commissaire de l’exposition que le Mémorial de la Shoah consacrera aux derniers survivants ?

De nombreux liens existent dans ce projet. L’idée est de faire une vraie exposition sur le témoignage. La question sous-jacente est évidemment celle de la disparition des derniers témoins. Nous y répondons avec la matière de cette exposition qui est constituée de mots et de voix, à travers les innombrables témoignages qui restent, qui resteront et que nous avons voulu faire entendre. Quant au rapport avec mon histoire personnelle, c’est que je continue d’être dans une envie de parole et de voix.

Léa Veinstein, Isaac, Grasset, 144p, 15 €

(*) L’Union Générale des Israélites de France est créée en novembre 1941 par le gouvernement de Vichy à la demande des Allemands. Elle assure la représentation des Juifs et est chargée de l’action sociale ; elle verse des allocations aux foyers privés de revenus, finance les cantines populaires et les hospices. Après les rafles de l’été 1942, elle ouvre des centres pour enfants à Paris et en banlieue (foyers de la rue Lamarck, de la rue Vauquelin, de l’ORT, rue des rosiers, et à Louveciennes, La Varenne, Montreuil, Neuilly, Saint-Mandé).
Ces maisons sont sous le contrôle du Commissariat Général aux Questions Juives et de la Gestapo. Des organisations juives et non-juives ont pu soustraire de ces maisons un certain nombre d’enfants et les mettre en lieu sûr.

(Source Comité Français pour Yad Vashem)

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