L’Égypte dégage le passage pour l’aide humanitaire à Gaza
Israël veille à ce que l'aide n'aille qu'aux "civils" et uniquement "dans le sud de la bande de Gaza" où l'armée israélienne a ordonné aux Gazaouis de se déplacer

Des blocs de béton installés par les Égyptiens après les bombardements d’Israël sur leur frontière avec Gaza assiégée ont été enlevés, a indiqué vendredi à l’AFP une source de sécurité égyptienne, semblant indiquer un passage prochain de l’aide humanitaire.
Au 14e jour de la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas déclenchée par une attaque meurtrière sans précédent de l’organisation au pouvoir à Gaza, l’ONU estime que les quelque 2,4 millions de Gazaouis – pour moitié des enfants – sont au bord de la « catastrophe » car Israël leur refuse tout accès à l’eau, à l’électricité et au carburant. Quant aux réserves de nourriture, elles seront bientôt totalement vides.
Israël refuse catégoriquement d’ouvrir ses passages frontaliers avec Gaza. Mais les Américains sont parvenus à convaincre le Premier ministre Benjamin Netanyahu de donner son feu vert à l’envoi d’aide depuis l’Égypte, via le passage de Rafah, l’unique ouverture sur le monde de Gaza qui ne soit pas aux mains d’Israël.
Si depuis des jours, des avions du monde entier acheminent de l’aide alimentaire ou médicale, aucun de ces chargements n’a jusqu’ici pu entrer à Gaza où le bilan des bombardements israéliens s’élève à près de 3 800 morts, dont au moins 1 500 enfants, et plus de 12 000 blessés selon le Hamas.
L’Égypte continue de réparer les routes bombardées menant au terminal palestinien. Vendredi, « des véhicules et du matériel égyptien sont entrés pour réparer la route côté palestinien », ont indiqué des témoins à l’AFP.
Des blocs de béton installés à la frontière près du passage de Rafah ont été enlevés par les Égyptiens dans la nuit, selon une source de sécurité.

Jeudi, Le Caire a annoncé que « Rafah ouvrira vendredi », sans fournir plus de détail.
Avant cela, le président américain Joe Biden avait affirmé avoir obtenu du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi de « laisser jusqu’à 20 camions traverser », un nombre totalement insuffisant selon l’ONU qui estime à au moins 100 camions par jour les besoins des Gazaouis – qui, avant la guerre dépendaient déjà pour 60 % d’entre eux de l’aide alimentaire internationale.
Le porte-parole de la diplomatie américaine Matthew Miller a indiqué que l’émissaire américain pour l’aide à Gaza David Satterfield avait « rencontré des responsables israéliens et égyptiens pour mettre en place les mécanismes d’application de l’accord ».
Israël, qui impose de strictes restrictions à Gaza depuis plus de 16 ans, ne cesse de répéter redouter que l’aide ne soit détournée et a posé ses conditions : l’aide n’ira qu’aux « civils » et uniquement « dans le sud de la bande de Gaza » où l’armée a ordonné aux Gazaouis de se déplacer.
Plus de 1 400 personnes ont été tuées en Israël par des terroristes du Hamas depuis le 7 octobre, en majorité des civils, selon les autorités israéliennes, l’attaque la plus meurtrière sur le sol israélien depuis la création de l’État d’Israël.