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L’EI revendique la tuerie de Nice ; 4 arrestations ; deuil national de 3 jours

Le Premier ministre Manuel Valls a cherché dès vendredi soir à désarmorcer toute critique en niant toute faille des forces de sécurité

Le président français François Hollande (2e g) est avec le Premier ministre Manuel Valls (g), le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve (d) et la ministre de la Santé Marisol Touraine (2e d) lors d'une conférence de presse au Palais Préfectoral à Nice le 15 juillet 2016. (Crédit : AFP / POOL / ERIC GAILLARD)
Le président français François Hollande (2e g) est avec le Premier ministre Manuel Valls (g), le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve (d) et la ministre de la Santé Marisol Touraine (2e d) lors d'une conférence de presse au Palais Préfectoral à Nice le 15 juillet 2016. (Crédit : AFP / POOL / ERIC GAILLARD)

Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué la tuerie ayant fait 84 morts lors des célébrations de la fête nationale le 14 juillet dans la ville française de Nice, rapporte samedi l’agence Amaq liée au groupe jihadiste.

« L’auteur de l’opération (…) menée à Nice en France est un soldat de l’Etat islamique. Il a exécuté l’opération en réponse aux appels lancés pour prendre pour cible les ressortissants des pays de la coalition qui combat l’EI », affirme Amaq citant une « source de sécurité ».

L’EI, un groupe ultraradical sunnite qui a annoncé à l’été 2014 l’instauration d’un « califat islamique » sur les zones qu’il contrôlait en Syrie et en Irak, a mené des attentats meurtriers dans plusieurs pays du monde qui ont fait des centaines de morts et de blessés.

Le groupe extrémiste a appelé à plusieurs reprises à cibler les pays engagés dans la coalition internationale dirigée par Washington, qui mène depuis septembre 2014 des frappes aériennes contre les positions jihadistes en Syrie et en Irak.

Quatre hommes de l’entourage du Tunisien de 31 ans, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, ont été placés en garde en vue. L’ex-épouse de cet homme, abattu par la police après avoir écrasé familles et touristes sur la célèbre Promenade des Anglais, était toujours en garde à vue samedi matin.

Au sommet de l’Etat, le président socialiste François Hollande réunissait samedi matin un deuxième conseil de Défense à l’Elysée avant de rassembler l’ensemble de son gouvernement.

Nombre de quotidiens s’interrogeaient sur la façon dont le camion frigorifique de 19 tonnes a pu pénétrer jeudi soir en pleine fête nationale dans une enceinte réservée aux piétons et sécurisée par les forces de l’ordre en période d’état d’urgence.

Le Premier ministre Manuel Valls a cherché dès vendredi soir à désarmorcer toute critique en niant toute faille des forces de sécurité.

A peine quelques heures après le drame, fracturant l’appel à une union nationale, l’opposition de droite et le parti d’extrême droite Front national ont tiré à boulets rouges sur l’exécutif.

Le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a dénoncé samedi un « manque total de responsabilité » de la part de plusieurs figures de l’opposition pour leurs critiques de l’action publique.

Quel profil du tueur ?

Les motivations du tueur, décrit comme un déséquilibré par d’anciens voisins, étaient aussi au coeur des interrogations.

« C’est un terroriste sans doute lié à l’islamisme radical d’une manière ou d’une autre », a déclaré vendredi le Premier ministre français Manuel Valls.

Mais le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, n’a pas confirmé: à la question « Est-ce que ce soir vous êtes en mesure de nous dire qu’il est lié à l’islam radical », M. Cazeneuve a répondu « non » sur la chaîne TF1

Pour le procureur de Paris, François Molins, patron des magistrats antiterroristes français, cette attaque meurtrière, non revendiquée, correspond « très exactement aux appels permanents au meurtre des jihadistes ».

Les enquêteurs ont retrouvé à bord du camion deux pistolets automatiques et des armes factices.

L’homme, un chauffeur-livreur, en instance de divorce, était néanmoins « totalement inconnu des services de renseignement (…) et n’avait jamais fait l’objet de la moindre fiche ni du moindre signalement de radicalisation », a indiqué François Molins.

Mohamed Lahouaiej-Bouhlel était en revanche connu de la justice pour des « faits de menaces, violences, vols et dégradations commis entre 2010 et 2016 ».

Selon son père, il avait fait une dépression au début des années 2000 et n’avait pas de lien avec la religion.

« De 2002 à 2004, il a eu des problèmes qui ont provoqué une dépression nerveuse. Il devenait colérique, il criait, il cassait tout ce qui trouvait devant lui », a déclaré Mohamed Mondher Lahouaiej-Bouhlel à l’AFP devant son domicile dans la ville de Msaken (est de la Tunisie).

Une carte d'identité au nom du suspect terroriste Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, soupçonné d'avoir tué plus de 80 personnes à Nice le 14 juillet 2016 (Crédit : autorisation)
Une carte d’identité au nom du suspect terroriste Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, soupçonné d’avoir tué plus de 80 personnes à Nice le 14 juillet 2016 (Crédit : autorisation)

Le bilan se montait toujours samedi à 84 morts et 202 blessés mais il pourrait s’alourdir avec 52 personnes toujours entre la vie et la mort.

Pour la première fois, cet attentat de masse a touché des enfants, ajoutant au choc ressenti en France. Dix enfants et adolescents ont été tués.

« Les gens étaient broyés par les roues, il y a deux petits de huit ou neuf ans qui sont morts à côté de nous », sous les yeux de leurs parents, a raconté Bachir, rencontré par l’AFP dans un hôpital niçois.

Au moins 17 étrangers ont aussi trouvé la mort dans l’attaque, dont trois Allemands, deux Américains, trois Tunisiens et trois Algériens.

Une minute de silence sera observée lundi à 12H00 (10h00 GMT) dans le pays en hommage aux victimes.

A Tunis, Berlin, Washington, Bamako ou encore Le Caire et Rome, la condamnation de cet attentat a été unanime et l’émotion partagée.

Le président français a annoncé une prolongation pour trois mois supplémentaires de l’état d’urgence. Ce régime d’exception, décrété après les attentats du 13 novembre, facilite notamment les perquisitions et l’assignation à résidence de suspects.

Le groupe Etat islamique (EI) menace régulièrement la France de représailles pour sa participation à la coalition militaire internationale dans ces deux pays.

Toutefois, les communiqués et publications de l’EI ne mentionnent pas vendredi la tuerie de Nice.

La coalition internationale conduite par les Etats-Unis va renforcer ses moyens militaires contre l’EI lors d’une réunion ministérielle le 20 juillet aux Etats-Unis, a annoncé M. Valls.

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