L’éminent rabbin accusé de tripotage est le mystique de Netivot Netanel Shriki
Trois femmes venues chercher conseil ont porté plainte, accusant le chef religieux d'inconduite sexuelle
L’éminent rabbin arrêté suite à des plaintes pour inconduite sexuelle a été identifié mardi comme étant Netanel Shriki, un chef religieux de la ville de Netivot, dans le sud du pays.
Shriki a été arrêté lundi soir après que deux femmes ont porté plainte auprès de la police, affirmant qu’il les avait tripotées lors de séances de conseil. Une troisième femme s’est présentée pour déposer une plainte mardi, après la divulgation de l’identité du concerné.
La détention préventive de Shriki a été prolongée par le tribunal de Beer Sheva jusqu’à jeudi. Le tribunal a déclaré soupçonner que Shriki puisse être un « danger » pour les plaignantes et qu’il pourrait tenter d’entraver l’enquête.

Shriki est une personnalité connue à Netivot et au sein des dirigeants du Likud. Considéré comme un mystique par ses adeptes, il s’est fait connaître comme le « rabbin des tunnels » après avoir prié pour la destruction des tunnels transfrontaliers du Hamas en 2016.
La première plainte contre Shriki a été déposée jeudi auprès de la police de Beer Sheva par une femme qui était allée chercher son conseil après des difficultés à concevoir un bébé avec son époux.
Selon sa plainte à la police, il lui a demandé, pendant la rencontre, de soulever sa chemise et son soutien-gorge pour qu’il puisse l’examiner. La femme, médecin, a affirmé ne pas comprendre pourquoi il devait l’examiner. Il lui a alors touché la poitrine et le ventre. Il lui aurait ensuite dit qu’il comprenait pourquoi son mari l’aimait et que ses seins étaient parfaits. Elle a confié aux officiers avoir eu des nausées et avoir ressenti une « insupportable humiliation » à cause de l’incident.
Le lendemain, après avoir entendu la plainte aux informations – sans que le nom du rabbin ne soit encore dévoilé – une deuxième femme s’est présentée et a déposé une plainte contre lui. Elle raconte une histoire similaire où le rabbin lui a demandé d’enlever sa chemise lors d’une consultation.
La femme a confié aux agents de police qu’elle connaissait au moins deux autres personnes qui avaient été victimes d’un comportement inapproprié de la part du rabbin.
Après la diffusion du nom du concerné mardi, une troisième femme s’est présentée.

Shriki a été interrogé lundi au département de police de Beer Sheva, où les enquêteurs ont organisé une confrontation entre lui et les deux premières femmes.
L’avocat de Shriki, Zion Amir, a déclaré mardi que le rabbin « nie totalement ces accusations… Nous avons pleinement confiance dans sa déclaration d’innocence.”
L’avocat de la première plaignante, Suzie Arania, a félicité la police pour « avoir traité la plainte avec le plus grand sérieux et avoir mené une enquête approfondie sur l’affaire ». Les femmes coopèrent pleinement avec les enquêteurs afin de permettre à la vérité de sortir sur le comportement [de Shriki]. D’après leur témoignage, il semble que nous assistons à des actes similaires, à un mode de comportement », a-t-elle déclaré à la Douzième chaîne.
En demandant à la cour la permission de diffuser l’identité du rabbin, un représentant de la police a déclaré à la cour : « A ce stade de l’affaire, il semble qu’il y ait encore d’autres incidents, et la publicité pourrait inciter d’autres femmes à porter plainte, alors qu’elles craignaient de le faire auparavant. »
L’assistant du rabbin, qui n’a pas été nommé, a également été arrêté mardi, soupçonné d’obstruction au travail de la police.
Il s’agit de la seconde enquête en deux mois sur des allégations d’inconduite sexuelle de la part d’un rabbin. En juillet, la police a arrêté un rabbin soupçonné de délits sexuels envers ses élèves de sexe masculin. Plusieurs des assistants du rabbin ont également été brièvement retenus en détention dans le cadre de l’enquête, qui est toujours en cours.