Les Arabes israéliens commémorent les émeutes mortelles d’octobre 2000
Des milliers de personnes se sont rassemblées à Sakhnin en souvenir des 13 manifestants tués pendant des affrontements avec la police au début de la deuxième intifada
Des milliers d’Arabes israéliens ont marqué samedi le 16e anniversaire des émeutes d’octobre 2000, au cours desquelles 13 Arabes israéliens ont été tués dans plusieurs affrontements contre la police au début de la deuxième intifada palestinienne.
Tous les députés (13) de la Liste arabe unie, le maire de la ville et d’autres responsables arabes israéliens ont participé à la marche commémorant les affrontements mortels à Sakhnin, dans le nord du pays.
Pendant le rassemblement, le directeur du Haut comité de surveillance des citoyens arabes d’Israël, Mohammad Barakeh, a déclaré qu’Israël n’avait pas tiré les leçons des émeutes d’octobre, et qu’au lieu d’accueillir sa minorité arabe, il essayait de la déchirer et de détruire ses dirigeants politiques.
« Ils ne briseront pas notre esprit », a-t-il déclaré selon le site Ynet. « Nous sommes exclus de tous les évènements, et d’un coup, il est important pour Israël que nous participions aux funérailles de Shimon Peres ? »
La Liste arabe unie a été critiquée quand ses membres ont décidé à l’unanimité de boycotter les obsèques du défunt président Peres.
« Brusquement, nous manquons ?, a déclaré Barakeh. Ce n’est pas notre priorité. Nous avons des problèmes avec les terrains, les démolitions de maisons, et d’autres. »
Vendredi, le dirigeant de la Liste arabe unie, Ayman Odeh, avait défendu la décision des députés arabes de ne pas assister aux funérailles, et a déclaré que la souffrance des Arabes israéliens n’intéressait pas les Israéliens.
« Quelqu’un peut-il comprendre notre souffrance [après ces évènements] ou cela n’intéresse-t-il personne ? », a-t-il demandé pendant un entretien sur la Deuxième chaîne. « Quelqu’un du gouvernement assistera-t-il [aux cérémonies commémorant les morts] ? »
En 2000, alors que la deuxième intifada palestinienne gagnait du terrain en Cisjordanie, les Arabes israéliens étaient descendus dans les rues pour manifester contre la visite d’Ariel Sharon, alors chef de l’opposition, au mont du Temple, un geste qui avait irrité les Palestiniens et les musulmans israéliens, et déclenché des violences.
Pendant des affrontements avec les policiers israéliens, 13 manifestants avaient été tués.
Les communautés arabes d’Israël commémorent les manifestations mortelles le 1er octobre de chaque année.