Certains chefs d’implantation appellent Netanyahu à s’opposer au plan de Trump
L'organisation-cadre des maires de Cisjordanie dit qu'elle n'acceptera pas un plan prévoyant un Etat palestinien, "une menace majeure pour Israël", même au prix de l'annexion
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
L’organisation-cadre du conseil de Yesha qui regroupe les chefs d’implantations a annoncé mardi qu’elle s’opposerait au plan de paix du président américain Donald Trump, quelques heures avant le dévoilement des détails de ce dernier par la Maison Blanche.
« Nous sommes très troublés », a dit le leader du conseil de Yesha et président du conseil régional de la vallée du Jourdain David Elhayani dans une déclaration après avoir rencontré le Premier ministre Benjamin Netanyahu, ainsi qu’un homme qui serait, selon lui, un haut-responsable américain.
« Nous ne pouvons pas accepter un plan qui comprend l’établissement d’un Etat palestinien qui représenterait une menace pour l’Etat d’Israël », a-t-il affirmé.
« Nous ne permettrons pas la fondation d’un Etat palestinien, même si cela signifie d’abandonner pour le moment l’élargissement de la souveraineté en Judée-Samarie et dans la vallée du Jourdain », a ajouté Elhayani, reconnaissant que le plan de paix de la Maison Blanche permettrait à Israël d’annexer certaines parties de la Cisjordanie.
« Nous appelons le Premier ministre et les membres de la Knesset à ne pas accepter un accord global dans lequel un Etat palestinien pourrait être établi, quelle que soit sa forme », a-t-il conclu.
Le conseil de Yesha, qui est constitué de 24 maires de municipalités israéliennes en Cisjordanie, s’est retenu de toute déclaration officielle jusqu’à mardi, ses hauts-responsables disant qu’ils voulaient attendre la présentation du plan de paix avant de le juger.
Contrairement à ses collègues, le maire d’Ariel, Eli Shaviro, a appelé Netanyahu à accepter ce plan, affirmant qu’il peut vivre avec un État palestinien démilitarisé sur 70 % de la Cisjordanie, ce qui, selon de nombreux médias, est ce que le plan Trump offrira.
De plus, il a affirmé que l’Autorité palestinienne rejettera la proposition comme Ramallah l’a depuis longtemps promis, et que le fait que Jérusalem l’accepte maintenant permettra à Israël d’aller de l’avant avec des plans d’annexion immédiate de certaines parties de la Cisjordanie.
« Moi et d’autres chefs de municipalités de Judée et de Samarie [Cisjordanie] pensons qu’il s’agit d’une déclaration irresponsable [émise par le Conseil de Yesha] », a déclaré Shaviro dans une déclaration.
La population des implantations juives en Cisjordanie a augmenté de plus de 3 % en 2019, bien au-delà du taux de croissance de la population globale d’Israël, selon un groupe de résidents d’implantations.
Les données, publiées avant le plan de paix très attendu du président américain Donald Trump, indiquent que l’évacuation des implantations n’est plus une option viable pour les artisans de la paix internationaux, selon les autorités israéliennes, indique Baruch Gordon, directeur de West Bank Jewish Population Stats.
« Nous sommes ici et nous n’allons nulle part », dit-il.
Son groupe, qui se base sur les données officielles du ministère de l’Intérieur, affirme que la population des implantations de Cisjordanie est passée à 463 353 personnes au 1er janvier, soit une augmentation de 3,1 % par rapport aux 449 508 personnes de l’année précédente. En comparaison, la population globale d’Israël a augmenté de 1,9 % en 2019.