Les citoyens pourront revenir de toutes les provenances avant les élections
La limitation à 3000 entrées par jour est néanmoins maintenue ; pour Edelstein, placer des restrictions à Pessah n 'est pas nécessaire ; Gallant veut la reprise de tous les cours
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël
Le gouvernement a décidé, dimanche, d’autoriser l’entrée sur le territoire des Israéliens, quelle que soit leur provenance, pour leur permettre devoter lors des élections de la semaine prochaine.
Jusqu’à présent, les Israéliens ne pouvaient venir que de quelques destinations choisies aux Etats-Unis, en Europe et en extrême-Orient.
Le gouvernement a toutefois maintenu une limitation de 3 000 arrivées quotidiennes au maximum dans le pays – une restriction visant à empêcher de nouvelles variantes du virus de pénétrer sur le territoire par le biais des voyageurs.
Le ministre de la Santé, Yuli Eldestein, a spécifiquement demandé le maintien de ce plafond, affirmant avec force que le nombre d’infections au coronavirus pourrait rapidement augmenter si elle était levée, selon la presse israélienne qui a cité des informations qui ont fuité à l’occasion de la réunion du cabinet.
Cette initiative a eu lieu alors que le gouvernement se préparait à répondre à une plainte déposée auprès de la Haute-cour sur cette limitation de 3000 personnes dans la journée de dimanche, a fait savoir la chaîne Kan.
Le procureur-général Avichai Mandelblit, qui avait demandé que cette limite soit revue à la hausse en passant à 4 000 personnes pour mieux défendre le dossier devant le tribunal, a indiqué que le fait que les citoyens puissent entrer dans le pays indépendamment de leur provenance venait conforter le positionnement adopté par le gouvernement, a ajouté la chaîne.
Jusqu’à présent – avec l’autorisation d’entrée qui ne concernait qu’un nombre réduit d’aéroports de provenance – le nombre des arrivées quotidiennes n’avait apparemment jamais atteint la limite supérieure. Mais la ministre des Transports Miri Regev a assuré au cabinet que les autorités pourraient prendre en charge la situation si le nombre d’arrivées était, dans les faits, de 3 000.
Toutefois, Regev a aussi déclaré dimanche lors de la conférence du Besheva Group, qui était organisée à Jérusalem, que certains vols vers l’État juif avaient d’ores et déjà été annulés parce qu’il n’y avait pas eu de demandes pour ces itinéraires.
Les frontières aériennes et terrestres d’Israël sont restées largement fermées depuis le 25 janvier, laissant des milliers de personnes dans l’incapacité de revenir sur le territoire. L’aéroport Ben-Gurion est resté majoritairement clos, sauf pour quelques vols particuliers, affrétés par des transporteurs israéliens et étrangers, pour ramener des citoyens qui étaient bloqués dans d’autres pays. Il y aurait eu, selon des estimations, des dizaines de milliers d’Israéliens bloqués à l’étranger et qui s’efforcent actuellement de revenir à temps pour les élections du 23 mars.
Le débat a eu lieu pendant les discussions au cabinet sur l’allègement supplémentaire des restrictions dans un contexte de nombre d’infections en baisse et de taux de transmission en diminution.
Alors qu’il s’est exprimé, dans la matinée de dimanche, sur la chaîne Kan, Edelstein a déclaré qu’il semblait qu’il n’y aurait aucune raison de placer des restrictions pendant la prochaine fête de Pessah – un événement annuel au cours duquel de nombreux Israéliens se rassemblent pour d’importants repas de famille.
« Nous avons poussé le coronavirus dans un coin », a-t-il dit, soulignant le nombre de cinq millions de personnes et plus qui ont d’ores et déjà reçu une première dose du vaccin.
« Les chiffres sont très encourageants depuis déjà quelques jours », a-t-il ajouté. « Presque tout est rouvert après le confinement. Mais nous devons nous souvenir que tout un chacun est appelé à respecter les règles de base. »
Le ministre de l’Éducation, Yoav Gallant, a demandé dimanche que les écoles dans les dites « zones rouges » – là où les taux d’infection au coronavirus sont les plus élevés – puissent accueillir à nouveau les élèves. Les établissements scolaires, dans ces secteurs, sont les derniers à rester fermés après l’ouverture totale de ceux figurant dans les zones « oranges », dimanche.
« Des milliers de personnes regardent des matchs de foot, arpentent les centres commerciaux, les marchés, vont au restaurant – nos élèves méritent mieux, ils sont notre avenir », a écrit le ministre sur Twitter.
Selon les chiffres du ministère de la Santé, il y a eu seulement 773 nouveaux cas de coronavirus qui ont été diagnostiqués dans le pays, samedi. Le nombre de reproduction de base, un indicateur déterminant de l’épidémie, continue également à baisser. Il est tombé à 0,78.
Même si les taux de dépistage et le nombre de diagnostics baissent significativement pendant le week-end, les chiffres représentent moins de la moitié des 1 878 nouveaux cas de la maladie qui avaient été enregistrés samedi dernier. La dernière fois que le nombre de cas quotidiens avait été aussi bas remonte au 28 novembre, quand seulement 582 nouveaux cas avaient été diagnostiqués.
De plus, la moyenne sur sept jours est tombée à 2700 – le chiffre le plus bas depuis le 20 décembre. Cette moyenne sur sept jours s’était élevée ce jour-là à 2473.
Le taux de positivité des résultats des tests de dépistage restait, samedi, le même que vendredi, à 2,9% – un pourcentage sans équivalent depuis le début du mois de décembre.
Depuis le début de l’épidémie, 818 154 personnes ont contracté le coronavirus au sein de l’État juif. Il y a actuellement 32 007 cas actifs, selon des données du ministère de la Santé qui ont été rendues publiques dimanche.
644 personnes se trouvent dans un état grave. 5 992 Israéliens ont succombé à la COVID-19 dans le pays.
Eran Segal, biologiste au sein de l’Institut Weizmann, a écrit dimanche sur Twitter que le nombre de reproduction du virus tombait à une vitesse bien plus importante que cela n’avait été le cas à la sortie des précédents confinements imposés en Israël – des sorties qui avaient été considérés par de nombreux experts comme trop hâtives et comme ayant été à l’origine de la troisième vague de la pandémie.
Segal a indiqué qu’il y avait dorénavant 35 % d’infections en moins dans le pays et par semaine en comparaison avec la première phase du déconfinement, il y a un peu plus d’un mois.
A l’issue du deuxième confinement, qui avait duré un mois et qui avait débuté au mois de septembre 2020, les chiffres avaient recommencé à grimper dès que les limitations avaient été assouplies et le nombre des infections avait augmenté de 18 % par semaine dans les trente jours qui avaient suivi, a noté Segal.
Ces chiffres sur le nombre de nouveaux malades survient dans un contexte de campagne de vaccination massive, qui est encore en cours. 5 129 901 personnes ont déjà reçu une première dose de vaccin et 4 134 860 ont bénéficié aussi de la seconde.
Un groupe de travail national chargé de conseiller le gouvernement dans la gestion de la pandémie de coronavirus a fait savoir, dimanche, que le vaccin était particulièrement efficace chez celles et ceux qui avaient d’ores et déjà guéri de la maladie.
Le groupe de travail a souligné que les personnes ayant déjà attrapé le coronavirus et ayant guéri courent encore le danger d’être réinfectées par des variants, comme par la souche sud-africaine qui a d’ores et déjà été détectée en Israël et une autre qui balaie actuellement le Brésil.
Il a conseillé aux personnes guéries de se faire vacciner et il a cité le CDC (Centers for Disease Control) américain qui a fait savoir qu’il n’y avait aucun danger à se faire vacciner après avoir attrapé la COVID-19.
Il a déclaré que même une seule dose de vaccin augmentait grandement les défenses contre les variants connus d’un patient ayant guéri et que des informations initiales laissaient penser que l’immunisation pouvait aussi aider à réduire les effets de ce qu’on appelle le « COVID-long », avec des personnes qui continuent à souffrir de divers symptômes alors qu’ils ne sont plus infectés par le virus.