Israël en guerre - Jour 477

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Les coupures d’électricité à Gaza mèneront à « l’explosion », selon le Hamas

Le porte-parole du groupe terroriste met en garde contre des résultats "désastreux" si Israël devait mettre en oeuvre la demande d'Abbas de réduire la fourniture d'électricité à la bande. Des responsables s'inquiètent d'une catastrophe humanitaire

Dov Lieber est le correspondant aux Affaires arabes du Times of Israël

Abu Ubaida, le porte-parole de la branche armée du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 31 janvier 2017. (Crédit : Saïd Khatib/AFP)
Abu Ubaida, le porte-parole de la branche armée du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 31 janvier 2017. (Crédit : Saïd Khatib/AFP)

Le groupe terroriste du Hamas a averti lundi que la décision prise par Israël de réduire l’approvisionnement en électricité déjà dérisoire à Gaza aurait des résultats « désastreux et dangereux » qui pourraient mener à une explosion de violence.

Le cabinet israélien a décidé dans la nuit de réduire le niveau de fourniture d’électricité que l’état juif accorde à la bande de Gaza à la demande du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui cherche à accroître les pressions sur le Hamas, principal adversaire de son parti du Fatah.

La réduction serait de quarante-cinq minutes par jour sur les heures durant lesquelles Gaza reçoit de l’électricité, ont fait savoir les médias israéliens.

« La décision de l’occupation de réduire l’électricité à Gaza à la demande du président palestinien de l’AP Mahmoud Abbas est catastrophique et dangereuse. Cela accélérera la détérioration de la situation qui sera explosive dans la bande », a indiqué le porte-parole du Hamas Abdel Latif al-Qanua.

« Ceux qui assumeront les conséquences de cette décision, ce sont les ennemis israéliens qui assiègent la bande de Gaza et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, » a-t-il ajouté.

Un Palestinien utilise une lampe à gaz pour travailler dans son restaurant qui n'a plus d'électricité, dans la bande de Gaza, le 17 novembre 2013. (Crédit : Emad Nassar/Flash90)
Un Palestinien utilise une lampe à gaz pour travailler dans son restaurant qui n’a plus d’électricité, dans la bande de Gaza, le 17 novembre 2013. (Crédit : Emad Nassar/Flash90)

Les habitants de Gaza ne reçoivent actuellement qu’entre trois et quatre heures d’électricité par jour, une production livrée par la propre centrale électrique du territoire et par d’autres en Israël et en Egypte.

Les coupures d’électricité, ainsi qu’un certain nombre d’autres mesures prises par l’AP depuis le mois dernier, ont pour objectif d’obliger le Hamas à céder le contrôle de la bande ou à payer la note sur ses propres deniers.

Au cours de la réunion du cabinet, de hauts responsables militaires, dont le chef d’état-major de l’armée israélienne Gadi Eisenkot, ont averti que ces coupures d’électricité pourraient mener à une escalade de la violence tout en saluant la pression mise sur le Hamas, selon un article paru dans Haaretz citant un membre du cabinet sécuritaire.

Israël comme l’AP accusent le Hamas d’être en possession de l’argent qui assurerait les besoins énergétiques de Gaza, mais affirment que le groupe en dépense une grande partie en armement et en préparation à un futur conflit contre l’état juif.

Le ministre de la Sécurité intérieure Gilad Erdan, membre du cabinet, a déclaré lundi à la radio militaire que la réduction de l’approvisionnement en électricité avait pour origine une querelle continue entre le Hamas et Abbas.

Le Hamas a pris le contrôle de Gaza en 2007 après un conflit violent avec le parti du Fatah.

« Il n’y a aucune certitude que cela cause une confrontation militaire. Il est possible que les Palestiniens commencent à comprendre la catastrophe que signifie le Hamas pour eux », a indiqué Erdan.

Israël et le Hamas se sont affrontés lors de trois guerres depuis 2008.

Des Palestiniens remplissent des bouteilles et des jerricanes d'eau potable à des robinets publics au camp de réfugiés de Rafah dans le sud de la bande de Gaza, le 22 février 2017 (Crédit : Said Khatib/AFP)
Des Palestiniens remplissent des bouteilles et des jerricanes d’eau potable à des robinets publics au camp de réfugiés de Rafah dans le sud de la bande de Gaza, le 22 février 2017 (Crédit : Said Khatib/AFP)

L’approvisionnement en électricité est une inquiétude majeure dans ce territoire chaud et exigu qui célèbre actuellement le mois sacré du Ramadan.

La seule centrale électrique de l’enclave a cessé de fonctionner au mois d’avril après que le Hamas a connu une pénurie de fioul, refusant d’en acheter davantage auprès de l’Autorité palestinienne en raison de ce qu’il a dénoncé comme des « taxes élevées » sur le produit.

L’Egypte a également fourni un peu d’électricité à Gaza, mais ces lignes électriques connaissent des dysfonctionnements.

Selon le général de division Yoav Mordechai, chef du COGAT, l’unité du ministère de la Défense qui gère les affaires civiles au sein des territoires palestiniens, Israël ne livre à Gaza que 125 mégawatts par mois – environ 30% de ce qu’il faut pour assurer un approvisionnement d’électricité à Gaza pendant 24 heures.

Des palestiniens se réchauffent autour d'un feu pour pallier le manque d'électricité, à Rafah, dans la bande de Gaza, le 1er décembre 2016. (Abed Rahim Khatib/Flash90)
Des palestiniens se réchauffent autour d’un feu pour pallier le manque d’électricité, à Rafah, dans la bande de Gaza, le 1er décembre 2016. (Abed Rahim Khatib/Flash90)

Après la mise en oeuvre de cette nouvelle décision, Israël n’apportera à Gaza que 75 mégawatts par mois.

Le porte-parole du ministère de la Santé de Gaza, le docteur Ashraf al Qidra, a mis en garde lundi contre les « conséquences dangereuses pour les malades et la santé publique en général » dans la bande si cette baisse devait effectivement avoir lieu.

Les résidents de Gaza dépendent également des usines de désalinisation de l’eau qui leur fournissent de l’eau potable. Sans électricité, le fonctionnement de ces usines se trouvera encore davantage compromis.

Juste avant l’accord donné par le cabinet israélien de réduire l’approvisionnement électrique à Gaza, l’ONG israélienne Gisha — Le centre légal pour la liberté de mouvement, a émis une forte mise en garde contre cette initiative.

« Aujourd’hui, des ailes entières ferment dans les hôpitaux durant les pannes d’électricité et sont obligées de réduire des traitements essentiels, qui sauvent la vie, car il n’y a pas suffisamment d’électricité pour les assurer », a fait savoir le groupe. « Les usines de désalinisation ne peuvent pas fonctionner, 100 millions de litres d’une eau majoritairement non-traitée sont pompés quotidiennement dans la mer méditerranée, l’eau pour l’usage domestique n’est disponible que par intermittence, les eaux usées ne peuvent être amenées hors des zones résidentielles et les générateurs, qui sont supposés offrir une alternative, sont sur-utilisés et sur le point de s’effondrer ».

L’AP payait jusqu’à présent 40 millions de shekels par mois pour les 125 mégawatts. Mordechai a expliqué qu’il avait reçu une « note officielle » de Ramallah disant que l’AP souhaitait ne payer que 20 à 25 millions de shekels par mois pour l’électricité à Gaza.

Au mois de mai, Hussein al-Sheikh, chef du département des Affaires civiles de l’AP, avait accusé le Hamas de bénéficier personnellement de la collecte des paiements de l’électricité auprès des habitants de Gaza.

« Nous n’allons pas continuer à financer le coup d’état du Hamas à Gaza », avait-il déclaré au micro de la station de radio « la voix de la Palestine ».

Dans une interview accordée le 25 mai à la BBC, Mordechai avait fait écho à ces accusations.

« Malheureusement, le Hamas prend 100 millions de shekels par mois auprès des habitants de la bande de Gaza : sur les taxes de tous les Palestiniens dans la bande de Gaza, sur les biens, et ces sommes n’arrivent jamais entre les mains de l’Autorité palestinienne », avait-il indiqué.

« La raison pour cela, c’est que le Hamas préfère que l’argent aille dans les tunnels, aux travaux de fouilles souterraines nécessaires à ces tunnels et à l’organisation », avait-il ajouté.

L’AFP et l’équipe du Times of Israël ont contribué à cet article.

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