Les démocrates juifs soutiennent la candidature de Biden à sa réélection
Le Conseil démocrate juif d'Amérique affirme que le Président défend la démocratie, se bat contre l'antisémitisme et pour les droits des Juifs aux États-Unis
Le Jewish Democratic Council of America (Conseil démocrate juif d’Amérique) a déclaré mardi qu’il soutenait « fièrement » la décision du président américain Joe Biden de se présenter pour un second mandat lors des élections de 2024.
« De la défense de la démocratie et de la protection de nos droits à la lutte contre l’antisémitisme et au soutien d’Israël, Joe Biden se bat pour le progrès sur les questions les plus importantes pour les Américains juifs », a affirmé le conseil.
C’est en effet désormais officiel : Biden, 80 ans, a annoncé mardi sa candidature à l’élection présidentielle de 2024, qui pourrait le voir affronter à nouveau Donald Trump.
« Je suis candidat à ma réélection », a dit le président américain dans une vidéo publiée sur Twitter, associant l’actuelle vice-présidente Kamala Harris.
???? BREAKING NEWS ????
Jewish Dems proudly endorse President @JoeBiden for re-election in 2024.
From defending democracy & protecting our rights to combating antisemitism & supporting Israel, Joe Biden is fighting for progress on the issues Jewish Americans care about most. https://t.co/cWtyg8J20O pic.twitter.com/9KTwBxAcYZ
— Jewish Dems (@USJewishDems) April 25, 2023
Le message de trois minutes, publié à 06H00 du matin heure de Washington, s’ouvre sur des images de trumpistes attaquant le Capitole, le 6 janvier 2021.
Joe Biden martèle une idée simple : il incarne le combat, toujours en cours selon lui, pour la liberté et la démocratie.
Le démocrate confie depuis des mois avoir l' »intention » de se représenter. Mais le 25 avril est loin d’être une date anodine pour lancer sa campagne. Mardi marque le quatrième anniversaire, jour pour jour, de la dernière entrée en campagne de Joe Biden, lorsque le démocrate s’était lancé dans une bataille pour l’ « âme de l’Amérique », et avait privé Donald Trump d’un second mandat.
« Finissons le travail ! », invite-t-il dans sa vidéo.
Every generation has a moment where they have had to stand up for democracy. To stand up for their fundamental freedoms. I believe this is ours.
That’s why I’m running for reelection as President of the United States. Join us. Let’s finish the job. https://t.co/V9Mzpw8Sqy pic.twitter.com/Y4NXR6B8ly
— Joe Biden (@JoeBiden) April 25, 2023
Le principal handicap du démocrate, dont la cote de popularité reste médiocre, est son âge.
Jamais encore les Américains n’avaient élu un président aussi âgé, jamais non plus un candidat ne leur avait demandé de lui laisser les clés de la Maison Blanche jusqu’à ses 86 ans.
Joe Biden affiche certes une endurance peu commune, jonglant entre crises internationales et grandes réformes.
Son déplacement à Kiev, une initiative inouïe pour le chef d’Etat entouré du plus strict dispositif de sécurité du monde, a rappelé de manière spectaculaire son rôle d’architecte de la riposte occidentale après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Et il n’a de cesse de rappeler les très ambitieuses réformes adoptées à son initiative pour réindustrialiser l’Amérique, attirer les technologies de pointe, accélérer la transition énergétique, rénover les infrastructures et « donner un peu d’air », comme il le dit souvent, à la classe moyenne.
Reste que dans un pays où l’image est tout, où un candidat se doit de déborder de vitalité, le président ne peut cacher son âge.
Son allure est plus précautionneuse, son élocution parfois brouillonne et il a des moments de confusion dont l’opposition républicaine s’empare pour mettre en doute son acuité mentale.
« Biden est tellement déconnecté de la réalité qu’il pense mériter quatre ans de plus au pouvoir », a dénoncé mardi matin la cheffe de l’opposition, Ronna McDaniel.
Dans une vidéo dystopique, les républicains imaginent ce que donneraient 4 ans de plus de présidence Biden : des bombes sur Taïwan, des magasins pillés, des hordes de migrants aux frontières…
Mais Joe Biden a bien noté que, selon les sondages, la candidature de son prédécesseur Donald Trump, 76 ans et officiellement en course depuis novembre dernier, n’enthousiasme pas plus que la sienne.
Le démocrate estime donc que s’il a battu une fois son rival républicain, figure clivante par excellence, il peut y arriver à nouveau en mettant en avant sa personnalité bonhomme et son programme rassembleur.
Son site de campagne propose déjà tasses, t-shirts et autocollants à l’effigie du tandem « Biden-Harris ».
Joe Biden compte aussi sur son bilan et sur la santé florissante de l’économie et de l’emploi. Rien de tout cela n’impressionne beaucoup les ménages américains, qui se débattent avec une forte poussée d’inflation.
L’équipe de campagne de Biden, avec à sa tête la petite-fille du célèbre militant César Chavez, parie pourtant que dans moins de deux ans, les routes rénovées, les médicaments moins chers, les ouvertures d’usine seront portés au crédit du candidat démocrate.
Depuis le début de l’année, Joe Biden martèle sa volonté de rendre sa « dignité » à l’Amérique populaire « oubliée », perturbée par la mondialisation, que Donald Trump a su en partie séduire.
Reste une grande inconnue : quelles seraient les chances de Joe Biden s’il faisait face en novembre 2024 à un ou une adversaire plus jeune ?
Le nom du gouverneur de Floride Ron DeSantis, figure de la droite dure et âgé de 44 ans, circule beaucoup. Mais il ne s’est pour l’heure pas déclaré.