Les écrans de l’aéroport de Beyrouth piratés par des détracteurs du Hezbollah
Un message critiquant le puissant mouvement terroriste libanais était affiché à l'écran près de l'emblème d'un groupe chrétien portant le nom des "Soldats de Dieu"
L’aéroport de Beyrouth a été la cible d’une cyberattaque dimanche, a annoncé l’Agence nationale d’information du Liban (ANI), des images diffusées par des médias locaux montrant des messages anti-Hezbollah sur des écrans du terminal.
« La cyberattaque sur les écrans de départ et d’arrivée de l’aéroport a perturbé le système d’inspection des bagages », a déclaré l’ANI, ajoutant que les autorités s’efforçaient de rétablir l’affichage « et de maintenir une circulation normale à l’aéroport ».
Selon les images diffusées par la presse, un message critiquant le puissant mouvement terroriste libanais du Hezbollah était affiché à l’écran près de l’emblème d’un groupe chrétien portant le nom des « Soldats de Dieu », groupe surtout connu au Liban pour ses positions intransigeantes et ses attaques contre la communauté LGBT+.
Le message sur l’écran d’affichage indiquait que l’aéroport n’était « pas l’aéroport du Hezbollah et de l’Iran », selon les médias. « Hassan Nasrallah, personne ne vous soutiendra si vous entraînez le pays dans la guerre (…) Nous ne nous battrons au nom de personne », soulignait également le message adressé au chef du Hezbollah. « Vous allez faire exploser notre aéroport en y amenant des armes. Que l’aéroport soit libéré de l’emprise » du Hezbollah, était-il aussi écrit.
Lebanon: The television screens at the airport in Beirut were hacked, and statements against the terrorist organization Hezbollah were recorded "Hezbollah we will not fight on behalf of anyone, you destroyed our port and now you want to destroy our airport because of the… pic.twitter.com/eM51SVy0Ck
— Michael Weingardt (@Michael_Wgd) January 7, 2024
Contacté par l’AFP, le groupe des « Soldats de Dieu » n’a pas souhaité faire de commentaire, mais il a ensuite nié dans une vidéo toute implication dans la cyberattaque, la décrivant comme « l’œuvre du diable ».
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah pro-iranien échange presque quotidiennement des tirs avec Israël à la frontière israélo-libanaise, en soutien à son allié palestinien dans la bande de Gaza. Ces affrontements font craindre une conflagration régionale et l’inquiétude monte au Liban.
Le groupe chiite a tiré samedi des dizaines de roquettes sur une base militaire dans le nord d’Israël, une attaque présentée comme sa première riposte à l’élimination, attribuée à Israël, du numéro deux du Hamas Saleh al-Arouri, tué mardi dans une frappe à Beyrouth. Samedi, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a dit qu’il était « absolument nécessaire d’éviter que le Liban ne soit entraîné dans un conflit régional ».
Depuis le 8 octobre, les échanges de tirs entre le Hezbollah et les forces israéliennes ont fait dans le nord d’Israël, neuf soldats et au moins quatre civils morts, selon les autorités israéliennes et 181 morts au Liban, dont 135 combattants du mouvement, selon un décompte de l’AFP.