Les entreprises libanaises invitées à participer à la reconstruction de la Syrie
“Nous devons profiter de l'expérience des entreprises et des entrepreneurs libanais qui ont connu eux aussi la guerre”, a indiqué un homme d'affaires syrien
Les hommes d’affaires libanais ont été invités jeudi à Beyrouth tant par des responsables libanais que syriens à participer à l’immense tâche de la reconstruction de la Syrie, où les dégâts sont considérables.
Lors d’une réunion dans un hôtel de Beyrouth pour présenter la troisième exposition pour la reconstruction de la Syrie qui se tiendra du 19 au 23 septembre à la Foire de Damas, le ministre libanais de l’Industrie Hussein Hajj Hassan a affirmé vouloir encourager les entreprises libanaises.
« Il revient au gouvernement syrien de préciser quand commencera la reconstruction et de décider du financement et des appels d’offres », a déclaré ce ministre, membre du Hezbollah.
« Je suis ici, à titre personnel, pour motiver les entreprises et les investisseurs libanais à continuer leurs contacts avec les secteurs public et privé syriens afin qu’ils soient présents dans la reconstruction de la Syrie », a-t-il ajouté.
Il a souligné que « la reconstruction repose en grande partie sur les ports libanais, notamment ceux de Beyrouth et Tripoli, sur les régions [frontalières] du nord et de l’est, et elle dépendra du transit [vers la Syrie] ».
Le Liban, qui partage une longue frontière avec la Syrie, accueille plus d’un million de réfugiés syriens. Le pays est toutefois divisé entre les soutiens du régime comme le Hezbollah et ceux qui lui sont hostiles, comme le Premier ministre Saad Hariri.
Le président syrien Bashar el-Assad a évalué en 2016 les destructions dues au conflit à plus de 200 milliards de dollars.
Pour sa part, un représentant du ministère syrien des Travaux Publics Fida Youssef a affirmé à l’AFP que « nous sommes venus pour appeler tous les amis et frères à venir en Syrie et à découvrir les perspectives d’investissement dans la prochaine phase ».
Le régime, grâce à l’appui russe et iranien, a remporté une série de victoires contre les rebelles et le groupe terroriste Etat islamique et se trouve en meilleure posture qu’auparavant. Mais les caisses de l’état sont vides et les capacités de financement très maigres pour envisager une reconstruction du pays.
L’homme d’affaires syrien Tamer Yaghi se montre toutefois optimiste. « Le Liban représente pour la Syrie la porte d’entrée du monde extérieur et les hommes d’affaires libanais doivent profiter de cette opportunité. »
« Nous devons profiter de l’expérience des entreprises et des entrepreneurs libanais qui ont connu eux aussi la guerre et de l’expertise du secteur bancaire et des assurances libanais », a-t-il ajouté en faisant allusion à la guerre civile libanaise de 1975 à 1990.